Noël en solo: mode d’emploi

Noël en solo: mode d’emploi

Par Marie-Josée Roy

Crédit photo: iStock

Synonyme de réjouissances et de retrouvailles, la période des Fêtes peut s’avérer difficile quand on n’est pas aussi bien entouré qu’on le voudrait. On peut cependant faire contre mauvaise fortune bon cœur en tirant le meilleur parti de ces moments de solitude. Voici quelques conseils et suggestions pour y parvenir. 

Asma Ayari a bien conscience de la solitude de certains aînés. En tant que coordonnatrice d’équipe à l’organisme Les Petits Frères, qui lutte contre l’isolement des personnes âgées, elle le constate au quotidien. «Plusieurs aînés ne peuvent plus sortir comme avant.» Et même si la solitude est vécue avec sérénité, elle peut s’avérer désolante en période de réjouissances, d’où l’importance de s’y préparer. 

Des émotions à accueillir 

Avant toute chose, les personnes contraintes de passer Noël en solo – que ce soit par choix, en raison d’une maladie ou d’un éloignement des proches –, gagnent à se tourner vers elles-mêmes. « Il faut accueillir nos émotions sans chercher à les combattre ou à les gérer, affirme Geneviève Beaulieu-Pelletier, psychologue et professeure associée à l’UQAM. On ne réalise pas toujours qu’on trouve l’isolement difficile ou qu’on n’a pas encore mis de mots sur ce sentiment. Il faut chercher à savoir ce qui monte en nous.»

Mieux vaut donc reconnaître qu’on éprouve de la tristesse et de la déception pour passer ensuite à autre chose. «Il se peut que ça génère plus d’anxiété, que ça fasse monter une bouffée de tristesse, ajoute la psychologue. Certains craignent que ça soit envahissant, mais c’est le contraire : plus l’émotion est reconnue, moins elle va happer celui ou celle qui l’éprouve.» Il faut aussi garder en tête que la pression sociale liée au temps des Fêtes est forte, mais que rien ne nous oblige à regretter les rassemblements si on apprécie habituellement les moments de solitude. 

Une question de perception 

Si la solitude peut être perçue comme un fardeau, elle procure en revanche des avantages indéniables, dont la liberté de faire ce que bon nous semble. «On n’est pas forcément obligé de souffrir de la solitude, rappelle Geneviève Beaulieu-Pelletier. Si on voit la période des Fêtes comme du temps qui nous est offert et qu’on se demande comment on a envie de mettre ce temps-là à profit, ça devient positif.» Une réflexion peut alors s’avérer nécessaire afin de découvrir ce qui nous plairait réellement. «Qu’est-ce qui nous ferait du bien? Regarder des films de Noël? Lire un nouveau roman? Cuisiner? La période des Fêtes, c’est aussi le moment de prendre du temps pour soi sans culpabiliser.» 

L’importance de garder contact 

Il arrive parfois que la maladie ou la distance géographique empêche les membres d’une même famille de se rencontrer à Noël. À l’ère du numérique, il existe heureusement une foule de moyens pour garder le contact. «Il faut cesser d’avoir peur de déranger et ne pas hésiter à envoyer des cartes de vœux ou à téléphoner. On ne s’impose pas quand on prend des nouvelles de nos proches, on leur manifeste plutôt de l’attention», explique Geneviève Beaulieu-Pelletier.

Et pas besoin d’être un pro de l’informatique pour organiser des rencontres virtuelles avec ceux et celles qu’on aime. Les applications de vidéoconférence – Zoom, Messenger et Facetime, pour ne nommer que celles-là –, permettent aux interlocuteurs de se voir en temps réel. Alors pourquoi ne pas organiser un 5 à 7, un petit déjeuner ou encore une séance de popote avec des gens qui nous tiennent à cœur? 

L’occasion d’un renouveau 

Au-delà des bonnes résolutions qui vont de pair avec les festivités de fin d’année, une introspection plus approfondie peut se révéler bénéfique durant cette période que certains vivent en solo. «On peut voir ça comme une occasion de réfléchir afin de déterminer les liens qui sont vraiment importants pour nous», souligne Geneviève Beaulieu-Pelletier.

Pourquoi ne pas en profiter pour tendre la main à un proche de qui on s’est éloigné ou pour recontacter de vieux amis qu’on a beaucoup appréciés? «Si le lien avec les autres est plus difficile, on peut essayer de satisfaire d’autres besoins psychologiques, par exemple le besoin de compétence», note la psychologue.

Afin de terminer l’année en beauté, on médite sur nos désirs et nos objectifs pour l’année à venir. Le moment est peut-être venu d’agir concrètement pour suivre des cours d’espagnol, s’engager dans des activités caritatives, planifier un périple sur la Côte-Nord ou organiser ces retrouvailles qu’on se promet depuis longtemps avec une vieille amie. Après tout, charité bien ordonnée ne commence-t-elle pas par soi-même? 

Vidéos