La quarantaine passée, plusieurs professionnels ressentent un manque d’énergie et ont l’impression que leur cerveau est plus lent et moins créatif, ce qui peut nuire à la confiance en soi en milieu de travail. La neuropsychologue Johanne Lévesque traite un bon lot de professionnels qui disent avoir le cerveau «à plat». Elle nous aide à faire le point.
Les études démontrent qu’à partir de 40 ans, nous perdons 5% de masse au cerveau tous les dix ans. «Il y a certainement une mort cellulaire qui survient, explique Dre Lévesque. Ça affecte principalement les lobes frontaux où se loge une grande partie des capacités cognitives.» Avec l’âge, nous produisons moins de dopamine, ce qui nous rendra moins attentifs et amènera nos capacités motrices à se détériorer. «La sérotonine, qui est le messager chimique permettant au cerveau de créer des liens, va également être produite en moins grande quantité», ajoute la spécialiste.
Autant chez les hommes que chez les femmes, on remarque une diminution des hormones sexuelles, surtout chez la femme. «Comme l’œstrogène se trouve dans un endroit important de la mémoire, l’hippocampe il n’est pas rare que la mémoire des femmes soit affectée», mentionne la docteure.
Facteurs de protections
Même si le déclin du cerveau peut difficilement être stoppé, certaines activités au quotidien permettre d’atténuer les effets tangibles de cette condition. «L’exercice physique, entre autres, est bienfaisant pour le cerveau, car il augmente la circulation sanguine, ce qui apporte les nutriments et l’oxygène au cerveau», rapporte Dre Lévesque.
Côté alimentation, l’apport des antioxydants permet de diminuer la détérioration des tissus, y compris ceux du cerveau. «Une diète peu calorique peut également être bénéfique, conseille-t-elle. Et pour l’alcool, on en boit ou pas! Les études démontrent que les buveurs modérés réduisent les risques cardiovasculaires. Ne pas boire du tout serait nuisible, tout comme boire trop.»
Stimuler les idées
Le cerveau qui était florissant d’idées nouvelles semble moins actif désormais? C’est normal! «En vieillissant, on va perdre notre capacité à résoudre des problèmes, soutient la neuropsychologue. On favorise donc des espaces créatifs, on se met dans des contextes qui vont favoriser l’inspiration.» Avec l’âge, un réflex sera souvent de se cantonner dans des activités qu’on sait faire, mais il est recommandé de sortir de sa zone de confort. «Utilisez-le, votre cerveau, clame Dre Lévesque. Rester dans le connu, ça ne favorise pas l’émergence de nouvelles capacités. Sortir de sa zone, ça permet de faire travailler le cerveau.
Sudoku, casse-tête, apprentissage d’une nouvelle langue ou d’un instrument de musique… Bon nombre d’activités permettent au cerveau de s’activer. On s’assure de ne pas le laisser se reposer!
Docteure Johanne Lévesque est présidente associée chez neurodezign: neurodezign.com
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