J’accepte de vieillir

J’accepte de vieillir

Par Ève Martel

Crédit photo: Ravi Patel via Unsplash

Les rides qui apparaissent, les projets non réalisés, la crainte de ne plus séduire… Et si on se concentrait sur tout ce que la vie peut nous offrir au lieu d’avoir peur de vieillir? 

Je vais commencer par souligner une évidence: je ne fais pas mon âge. C’est dans mon ADN (vous devriez voir à quel point ma mère ne fait pas ses 72 ans!). Pourtant, je ressens le vieillissement comme tout le monde. À l’approche de la cinquantaine, mon corps change. Je dois faire plus d’efforts pour conserver une bonne santé. Des douleurs étranges apparaissent sans crier gare. Et je cache mes centaines de cheveux blancs chaque mois chez la coloriste.

Je sens aussi la porte se refermer lentement sur tout ce que je veux encore accomplir avec ma vie. Est-ce que j’aurai le temps de réaliser toutes mes ambitions, de tout voir, de tout goûter avant de devoir ralentir le rythme, ou mon corps vieillissant m’en empêchera-t-il? 

Nous prenons conscience de notre vieillissement de différentes façons. Cela peut être parce que nous nous retrouvons dans une maison vide quand les enfants partent. Parce que les premiers signes de l’âge apparaissent sur notre visage. Parce que la retraite approche. 

Bien sûr, les maladies graves peuvent causer des défis plus importants. Mais si tout va bien, il est facile de se bâtir un quotidien plus doux, sans se soucier de la date de naissance sur notre permis de conduire. Au lieu de baisser les bras, il faut ajuster notre façon de voir les choses. Pour ne plus me créer d’angoisse avec ma ligne du temps, je mise sur ces gestes simples qui me donnent confiance et qui me rappellent que je maîtrise la situation.

Je me concentre sur les points positifs

Vieillir, c’est avoir une longueur d’avance. C’est profiter de son bagage et de ses connaissances. C’est souvent être plus futé! Je dis toujours que je ne voudrais pas redevenir celle que j’étais à 20 ans. La Ève d’aujourd’hui a beaucoup plus confiance en elle. Prendre de l’âge, c’est ne plus se laisser marcher sur les pieds. C’est savoir qui on est, et l’assumer. Et ça, c’est très précieux.

Je suis proactive

Au lieu de paniquer parce que mes dossiers ne sont pas en ordre, que mon énergie baisse ou que je ne suis jamais allée en Espagne, je me fais un plan. Plutôt que de me plaindre que j’ai mal aux jambes, je prends rendez-vous avec ma masso. Je suis inquiète pour mes finances à la retraite? J’examine mon budget avec mon conseiller financier. Ça peut sembler une évidence, mais tant de gens préfèrent se morfondre plutôt que de s’organiser pour aller mieux. Ne soyons pas comme eux!

Je ne laisse pas les médias me dicter qui je suis

Vieillir, c’est se faire rappeler jour après jour qu’on doit tout mettre en œuvre pour que ça ne paraisse pas. On doit se badigeonner le visage de crèmes, prendre nos suppléments, cacher notre corps avec des vêtements plus amples. Je dis non à tout ça. J’accepte ce qui est en train de m’arriver, car j’associe les changements corporels à de belles choses. Je recherche des modèles d’aînés inspirants et je constate que les rides ne sont pas une condamnation à l’ennui.

Au final, l’âge est un davantage une convention sociale qu’une vraie barrière. À nous de déterminer ce que ce chiffre veut dire et de se rappeler que gagner en années reste un privilège!

Pour se sentir bien dans ma peau, peu importe son âge, on essaie de:

- voir le vieillissement comme un badge de superpouvoir qu’on porte fièrement; 

- poser des gestes en amont pour prendre soin de soi;

- ne pas écouter le discours des médias.

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