Pas facile de pardonner à quelqu’un qui nous a fait de la peine. La magie du temps de Noël éveille en nous une certaine nostalgie. C’est avec un pincement au coeur qu’on pense à tous les bons moments vécus en compagnie de cette personne avec qui on s’est brouillé. On aurait maintenant envie de passer l’éponge sur cette querelle qui nous a séparés.
Avec le temps et le recul, cette brouille et l’événement qui en est la cause nous apparaissent moins importants. Et si cette cousine avec qui on s’entendait tellement bien pensait la même chose? Le seul moyen de le savoir est de passer à l’action et de faire le premier pas. Mais on sait qu’une véritable réconciliation doit venir du fond du coeur. On y arrive seulement lorsqu’on ne se torture plus en pensant à ce qui s’est passé. De plus, il faut que le désir de réconciliation soit partagé. Donc, pas question d’agir sous la pression familiale, ni par obligation.
«Pendant des années, j’ai été en chicane avec une de mes soeurs, dit Gisèle. Si elle assistait à une fête familiale, je n’y allais pas. Mais, plus le temps passait, plus sa présence me manquait. Des membres de ma famille me disaient que je lui manquais aussi. Mais ni l’une ni l’autre n’osait prendre les devants. Après des mois d’hésitation, je me suis décidée. C’est un grand soulagement et un grand bonheur que de pouvoir enfin tourner la page.»
Faire le premier pas
Faire le premier pas n’est jamais facile. Il faut mettre son orgueil de côté, faire preuve d’humilité. Un bon moyen : écrire une lettre. Mais attention, on ne doit pas revenir sur l’objet du litige ou faire des reproches à l’autre. On fait tout simplement part à l’autre de nos émotions… et de notre désir de réconciliation… «La vie a changé, peut-on écrire. Et l’incident qui a causé notre rupture est pour moi chose du passé. Je ressens beaucoup d’affection pour toi. Tu me manques. Je souhaite reprendre notre relation sur de nouvelles bases.» Bref, on réapprivoise l’autre en douceur.
Autre méthode : l’approche indirecte. Au cours d’une réception par exemple, vous vous offrez pour passer les hors-d’œuvre. Vous voilà maintenant devant la personne en question. Vous faites un sourire, lui demandez comment elle va, lui dites que vous aimeriez bien voir les photos de ses enfants. Vous verrez si l’autre manifeste une ouverture d’esprit. Il faut bien sûr être prêt à accepter que la tentative de réconciliation échoue. Et, dans ce cas, tant pis. On a au moins essayé. On se sent désormais en paix avec soi-même.
Par ailleurs, avant de tourner la page, une bonne mise au point s’impose parfois afin de s’assurer que l’autre est prêt à repartir sur de nouvelles bases. Si vous êtes en brouille avec votre soeur parce qu’elle a l’habitude de toujours critiquer votre façon de faire, il faut être clair et mettre vos conditions avant d’accepter de modifier vos rapports… ‹‹ Je veux bien me réconcilier, mais je ne veux plus de tes critiques sur ma façon de vivre mes enfants ou de tenir ma maison. Si j’ai besoin d’un conseil, je vais te le demander, d’accord? ›› Si une chicane entre vous et une amie a été provoquée par vos conjoints, vous pouvez proposer à l’amie de vous rencontrer seules, sans eux, au restaurant par exemple (où vous éviterez bien sûr que les maris deviennent le sujet de conversation). Bref, il y a toujours moyen de passer l’éponge, dans la mesure où les deux personnes concernées sont sur la même longueur d’ondes.
Mais il y a parfois des rapprochements impossibles, les blessures étant encore trop profondes. Il ne faut surtout pas s’obliger à passer l’éponge sous prétexte que c’est le temps des Fêtes et qu’il faut pardonner à son prochain. Il faut se dire que la réconciliation viendra en son temps, et ne pas forcer les choses. Mais en attendant, cela ne devrait pas nous empêcher de faire preuve de civisme et de respect envers la personne avec qui on s’est brouillé. On peut ainsi participer à la même fête qu’elle, sans nécessairement lui faire la conversation ou s’asseoir à ses côtés.
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