Quand on pense à ce grand amour qui traverse les années, à la passion qui perdure, aux couples qui continuent à vivre le bonheur au quotidien, on se demande toujours ce qui les garde unis… Chose certaine, la complicité se trouve en haut de la liste.
Quand je rendais visite à feue ma grand-mère à sa maison de retraite, je remarquais ces couples encore visiblement amoureux qui avaient eu la chance de vieillir ensemble. Je voyais aussi des duos tout nouveaux, qui s’étaient découverts après avoir vécu la solitude. Dans les deux cas, ceux qui semblaient vraiment heureux étaient ceux qui partageaient une belle complicité.
Si je ne suis pas moi-même présentement en couple, j’ai la chance d’être entourée par des proches qui me font encore croire en l’amour. Dans ma famille immédiate, mes parents mariés très jeunes et divorcés une quinzaine d’années plus tard ont tous les deux trouvé des conjoints avec qui ils se sont fait de belles vies. Je suis chanceuse: tout le monde s’entend bien. Malgré la tristesse du moment de leur séparation quand j’étais adolescente, je suis comblée aujourd’hui de les voir épanouis dans leurs couples respectifs.
Au fil des années, j’ai remarqué comment mes deux couples de parents prenaient soin d’eux. Pour papa Alfred et sa femme, Josée, ce sont les moments de complicité autour de leurs intérêts communs: le cinéma (ils jouent souvent à citer des extraits de leurs films préférés), les longs voyages autour du monde et leur chien Zorro, un petit caniche noir qui les occupe beaucoup. Alors qu’ils sont à l’âge où plusieurs couples restent davantage ensemble par routine, ils réussissent encore à se surprendre l’un l’autre.
Chez maman Lise et son mari, Richard, je remarque le lien du toucher. Cette fusion se solidifie jour après jour avec des petits baisers volés, des câlins de cuisine en faisant la vaisselle, des petites tapes sur les fesses suivies de fous rires. Ils s’expliquent aussi toujours leurs points de vue avec soin, même s’ils sont différents. Je ressens le respect dans les mots échangés, cette grande écoute qui fait qu’on continue à admirer l’être aimé malgré la familiarité des années.
Ces deux couples qui m’ont élevée ont en commun la complicité. Plus durable que la passion, qui perd un peu son brûlant avec les années, cette braise garde le feu allumé. Mais il ne faut pas oublier de l’alimenter! Comment faire perdurer la complicité si précieuse à un couple?
Faire de l’intimité une priorité
Même quand le désir est encore au rendez-vous, garder sa sexualité active et satisfaisante n’est pas toujours facile. La perte de mobilité, la maladie ou simplement la fatigue peuvent créer des limites. Mais l’intimité est tellement plus que les relations sexuelles! On peut l’exprimer par des touchers doux, par le partage de moments où on se câline et on se colle un peu pour se rapprocher du corps de l’autre. En transformant l’intimité sexuelle des premières années en moments plus sensuels qui sortent de la routine, on fait encore chanter les corps à l’unisson.
Avoir des projets
Pas besoin d’être un couple fusionnel qui ne peut vivre sans la présence de l’autre pour être complices: il suffit souvent de partager ses rêves, ses désirs et ses envies avec la personne qu’on aime. Sans être obligatoirement très gros, les projets communs sont une excellente façon de mettre une bûche dans le foyer de la complicité. Cela peut être aussi simple que de planifier une sortie hebdomadaire au cinéma, de s’inscrire à un cours de danse ou de se donner l’objectif d’essayer tous les restaurants de sushis en ville.
Se parler. Vraiment.
Les vieux couples ont parfois leur propre langage. Ceux qui usent de patience, de transparence et d’écoute seront les plus heureux. En priorité, on met la confiance de l’avant. S’expliquer quand ça va moins bien est très libérateur et permet de ne pas développer de rancunes minant la complicité. Le partage de confidences douces, étonnantes et parfois difficiles aide aussi à avoir une relation bienfaisante, qui nous fait vraiment voir la personne avec qui on vit. Avec les yeux du cœur, comme le disait la chanson…
Pour garder la complicité vivante, je me concentre sur…
la création de moments d’intimité, qu’ils soient physique ou émotifs
les objectifs communs, qui font regarder dans la même direction
le dialogue basé sur la transparence, l’écoute et la patience
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