Accueillir un petit compagnon à quatre pattes, c’est un engagement à long terme. Avant de céder à la tentation, posons-nous les bonnes questions afin de bien choisir notre animal de compagnie.
Est-on prêt à s’engager sur la durée?
De nos jours, un chien vit en moyenne 12 ans, et un chat, de 15 à 20 ans. Quelle sera notre situation dans 10 ou 15 ans? Prévoit-on de vendre notre maison pour emménager dans un condo ou de prendre notre retraite et de voyager? Les projets à court et à long terme peuvent modifier notre capacité à remplir nos obligations vis-à-vis d’un animal.
Quels sont nos besoins et disponibilités?
Veut-on un animal pour nous tenir compagnie, nous sentir plus en sécurité ou nous accompagner dans nos activités sportives? Le choix de l’espèce diffèrera selon la réponse. Même constat en ce qui concerne les déplacements pour le travail ou les loisirs. Un chat accepte plus facilement qu’un chien les longues et fréquentes absences. Il peut même être laissé seul 48 heures, à condition qu’on lui fournisse de la nourriture et de l’eau. Plus social, le chien s’adapte au contraire difficilement à la solitude.
Dispose-t-on des sommes nécessaires?
Outre les frais d’adoption ou d’achat, il faut prévoir un budget pour la nourriture, la litière, les produits d’hygiène, les jouets, les visites chez le vétérinaire, l’identification, le toilettage et plus encore. Et en vieillissant, l’animal pourrait tomber malade, ce qui ferait aussi grimper la facture. Enfin, si on ne peut pas l’emmener avec nous en vacances ni le confier à un proche, il faudra payer des services de garde ou de pension.
Vit-on dans un condo ou une maison?
En général, les chats, plutôt solitaires, acceptent mieux que les chiens de vivre à l’intérieur dans un espace restreint. Même s’il est de petite taille, un chien ne se sentira pas toujours à son aise dans un appartement. Le fox-terrier, par exemple, une véritable boule d’énergie, exige beaucoup d’espace pour courir et être heureux. Si les besoins d’activité d’un chien ne sont pas comblés, il s’ennuiera et risquera de manifester des troubles du comportement. En revanche, les chiens plus sédentaires, comme le shih tzu, le yorkshire et le caniche, acceptent généralement bien la vie en appartement. Mais attention: même un toutou calme a besoin d’exercice physique au moins une heure par jour. Certains se contenteront d’une promenade dans le quartier, tandis que d’autres réclameront une activité plus intense. Un vétérinaire pourra conseiller l’animal le plus adapté à notre rythme.
A-t-on le temps et la capacité d’en prendre soin?
Les chiens doivent non seulement être disciplinés, mais aussi sortir tous les jours pour faire leurs besoins et une longue promenade, même par temps pluvieux ou frisquet. Ils aiment également jouer, courir et être caressés. Offrir tout ça à Médor exigera du temps. Quant à Minou, même s’il est plus indépendant, il adore tout autant être caressé et jouer quotidiennement. Plus notre animal sera stimulé, plus il jouira d’un bon équilibre et plus on sera heureux avec lui.
Quel animal choisir?
Jeune ou adulte?
Chaque âge a ses avantages et ses inconvénients. L’animal adulte vivra moins longtemps, mais ce pourrait être un atout aux yeux de ceux qui ne souhaitent pas s’engager pour 15 ans. De plus, il sera généralement propre et plus calme qu’un jeunot. Il faudra cependant composer avec son passé et les séquelles qu’il aurait pu en garder. Curieux, aventureux, indiscipliné et turbulent, le jeune animal, quant à lui, aura besoin d’être éduqué et exigera une surveillance de tous les instants. On devra se montrer patient si Pitou mâchouille nos pantoufles ou si Minou fait ses griffes sur le canapé, du moins le temps de lui enseigner les bonnes manières! Et si le chaton est déjà propre au moment de l’adoption, ce n’est pas le cas du chiot. Il faudra l’entraîner à le devenir.
Mâle ou femelle?
Contrairement à la croyance populaire, les mâles ne démontrent pas plus d’agressivité. C’est davantage une affaire de tempérament et de comportement que de sexe. Le mâle non stérilisé aura tendance à uriner dans la maison pour marquer son territoire, tandis que la femelle aura des chaleurs et des cycles menstruels. Mais une fois stérilisés, le caractère de chacun d’eux ne diffère pas vraiment.
Race pure ou croisée?
En optant pour un animal de race pure, on sait à quoi il ressemblera adulte, sur le plan de la taille et du tempérament. On a aussi une bonne idée de ses besoins naturels: chasser, courir, etc. Par contre, les problèmes de santé liés à la génétique s’avèrent plus nombreux. Ces animaux sont en effet prédisposés à développer certaines maladies propres à leur race, ce qui peut réduire leur espérance de vie ou entraîner des frais de soins supplémentaires. Dans le cas d’un animal croisé, il est difficile de savoir quelle race prédomine et donc de quelles caractéristiques de l’une ou de l’autre il héritera davantage. En revanche, le chien bâtard et le chat de gouttière sont habituellement moins vulnérables aux maladies génétiques.
Lequel dans une portée?
Pour le déterminer, on commence par observer les animaux de loin. Comment réagissent- ils entre eux? Avec les humains? Puis on les laisse venir à nous… Quelles sont leurs réactions? Mieux vaut se méfier de l’animal craintif et nerveux qui reste dans son coin, en retrait, et s’éloigne quand on approche. Il risque d’avoir des problèmes de comportement. On n’opte pas non plus pour un chiot ou un chaton qui s’accroche à nous de manière excessive. Cela pourrait indiquer une dépendance. Quant à celui qui est très actif, démontre une grande assurance et prend beaucoup de place, il pourrait bien avoir un caractère dominant. En résumé, celui qui ne se sauve pas quand on l’approche, qui est un peu réservé mais vient vers nous, qui a du plaisir en notre compagnie et se montre curieux est souvent le bon choix. On s’informe alors auprès de la personne qui interagit avec lui au quotidien pour s’assurer que notre impression sur son tempérament est la bonne. Elle confirme? On peut se lancer!
Où adopter un animal de compagnie?
Il existe plusieurs moyens de se procurer un animal. En voici quatre, avec l’avis de nos experts.
Les petites annonces
À proscrire! Les usines à chiots ou à chatons les utilisent pour vendre leurs animaux, contrairement aux éleveurs sérieux.
Les animaleries
Même si le vendeur nous dit que les animaux proposés à la vente ne proviennent pas d’usines à chiots ou à chatons, on n’a aucun moyen de le vérifier, et la plupart du temps, ils ne sont ni vaccinés ni stérilisés.
Les éleveurs
C’est la solution la plus coûteuse, à privilégier surtout si on veut absolument un chien ou un chat de race. Pour trouver un éleveur, on s’informe auprès d’un vétérinaire ou d’un club d’éleveurs reconnu. Le bon éleveur connaîtra les exigences propres à la race qu’il élève, ainsi que les qualités et les défauts de ses animaux. On lui pose donc des questions, on vérifie si le lieu où les animaux sont gardés est propre et on observe les chiots ou les chatons. Paraissent-ils en bonne santé? Interagissent-ils entre eux et avec les humains? Semblent-ils bien socialisés? Sont-ils actifs et curieux? On demande également à voir la mère de l’animal qui nous intéresse pour évaluer son tempérament. Le petit pourrait bien en avoir hérité.
Les refuges
C’est le choix le plus responsable et le plus économique. En adoptant un animal d’un refuge comme la SPCA (spca.com), on n’encourage pas les usines à chiots ou à chatons, on offre une seconde chance à un animal et on contribue à réduire la surpopulation animalière. Les frais d’adoption servent généralement à payer les vaccins de base, la stérilisation, le traitement vermifuge, la micropuce et une garantie de santé. Comme le personnel des refuges fait une évaluation du caractère et du comportement de chaque animal, il pourra nous aiguiller vers celui qui nous correspond le mieux.
Merci au Dr Joël Bergeron, vétérinaire et à la SPCA pour leur collaboration.
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