La COVID a modifié énormément nos contacts sociaux, notamment notre rapport au toucher. La poignée de main et le câlin reviendront-ils prendre leur place dans notre vie?
«Le contact physique est une manière privilégiée de se rapprocher, car elle engage notre corps de chair, sensible, mais on peut aussi le solliciter à travers les autres sens et à travers la parole. On se peut faire sentir à l’autre qu’il est bon pour nous, qu’il compte, le câliner, par le regard, par la douceur d’une parole, par une attention», explique Florence Vinit, professeure au département de psychologie de l’UQAM. Oui, on doit pour l’instant faire le deuil du contact physique à l’autre, mais il est possible de trouver d’autres manières d’entrer en relation intime.
«À défaut de pouvoir prendre la personne dans nos bras. Il est également possible de se bercer soi-même, de se prendre dans nos bras, de penser à ceux que l’on aime. Notre corps réagit aussi à ces dimensions même si cela ne remplace pas là encore, la stimulation physiologique et affective d’un contact dans le réel du corps», ajoute la professeure. Et nos petites bêtes à poil risquent fort de nous procurer un réconfort plus que bienvenue. «On peut aussi favoriser les contacts avec les animaux si on en a pour la chaleur, l’amour qu’ils nous offrent.»
Il est évident que notre situation sociale joue énormément sur notre carence en contact physique. «Un individu qui était déjà très seul et souffrait de cette solitude avant la pandémie est susceptible de trouver cela encore plus difficile», prévient l’experte. On n’hésite donc pas à prendre le téléphone et à prendre le pouls de nos amis seuls.
En attendant le retour à la normale, la question demeure: serons-nous capables de reprendre le contact vers l’autre avec autant d’insouciance? «Il y aura certainement une nouvelle adaptation à faire pour retrouver une spontanéité et une confiance.»
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