À la barre du Cinéma Beaubien depuis plus de 20 ans, Mario Fortin, qui tient aussi les rênes du Cinéma du Parc et du Cinéma du Musée des beaux-arts de Montréal, s’apprête à prendre sa retraite à titre de directeur général.
Nous en avons profité pour discuter de la place des salles de cinéma dans le patrimoine historique de Montréal avec ce gestionnaire culturel qui fait la promotion des films d’ici et d’ailleurs depuis le début des années 1970. Retour sur son parcours en quatre questions.
Quand êtes-vous allé au cinéma pour la première fois?
J’ai grandi à Montréal dans les années 1950 et 1960, mais on n’allait pas souvent au cinéma. Un des premiers films que j’ai vus en salle racontait l’histoire d’un lion dans un cirque… mais je n’ai aucune idée de ce que c’était. [rires] Je me souviens aussi d’une présentation dans le sous-sol d’une église en Gaspésie, où j’étais en visite chez mon parrain, un prêtre. J’avais 10 ans, peut-être moins, et j’étais fasciné par le projecteur. C’est toutefois beaucoup plus tard, alors que j’étais étudiant au cégep, que mon intérêt pour le cinéma s’est vraiment développé.
En quoi les salles de cinéma ont-elles changé depuis vos débuts dans l’industrie, en 1973?
Ç’a changé énormément en 50 ans! Quand j’ai commencé à travailler, c’était la fin des grands palaces du centre-ville et des petits cinémas de quartier, qui commençaient à décliner au profit des multiplex. Tout ça est arrivé un peu en même temps que l’apparition des banlieues, des grandes chaînes de supermarchés et des autoroutes. C’est tout un cours d’histoire et de sociologie que d’analyser tout ça! À part L’Impérial [construit en 1913], qui a été inscrit au Répertoire du patrimoine culturel du Québec, seul l’ancien Théâtre Beaubien, renommé Le Dauphin dans les années 1960, a été préservé jusqu’en 2001.
C’est cette année-là qu’un comité de sauvegarde, dont vous faisiez partie, a été mis sur pied…
En 2001, les propriétaires du Dauphin avaient l’intention de le fermer, mais les citoyens ont dit: «Non, il n’en est pas question!»
Vous avez donc repris les rênes du Cinéma Beaubien, qui a rouvert ses portes à l’automne 2001 avec un tout nouveau statut d’OSBL. Quels sont les événements qui vous ont le plus marqué durant ces 20 dernières années?
L’inauguration officielle devait avoir lieu le 11 septembre 2001, mais pour des raisons évidentes, on a dû reporter l’événement de quelques semaines. Puis, en 2003, on a été aux premières loges quand Marie-Josée Croze a appris qu’elle gagnait le Prix d’interprétation féminine au Festival de Cannes alors qu’elle participait à Christiane Charette en direct. L’émission était tournée Chez Roger, à deux pas d’ici. On a donc organisé une conférence de presse en deux temps, trois mouvements. La rue Beaubien a été fermée et il y avait des autos qui klaxonnaient pour féliciter la comédienne; c’était assez mémorable.
Bonjour,
J’ai bien aimer lire cette entrevue, je suis nés dans Rosemont et le cinéma Beaubien a l’angle de Louis-Hébert, me rappele de bons souvenirs, nous y allions souvent et il y avait des films de tout les pays et Québcois, je crois que le coût était de 0.50 $ ou a peu près.
Plaisant de lire cette article sur mon passé de plus de 55 ans.
Merci, Jessica
Moi, j’ai travaillé au cinéma Rosemont rue Masson à l’époque…je vendais popcorn, cola, crème glacée etc…chaque vente me donnait un sou…mais la dame du resto du cinéma, faisait en sorte que plusieurs de ses ventes m’étaient attribuées…
Elle avait compris comment retenir mes services…:o)
C’était une autre époque en effet