Quand vous lirez ces mots, vous connaîtrez la fin de District 31. Une longueur d’avance sur moi qui les écris, délai d’impression du magazine oblige. Et même plusieurs longueurs, j’avoue: j’ai arrêté de regarder après la mort de Nadine Legrand, décidant de ne rattraper la suite qu’après l’arrêt de la série, pour être au moins déjà préparée à tous les autres chocs à venir! Ça ne m’empêche donc pas d’écouter les discussions passionnées au bureau sur ce qui arrive aux uns et aux autres. Incroyable, d’ailleurs, à quel point les séries nous lient, tous âges et tous milieux confondus!
Ma collègue Linda me faisait remarquer avec justesse que ce qui lui manquera dans District 31 (en plus de Poupou!), c’est justement ce partage. «Pendant six ans, je l’ai regardé avec mes amis, chacun de nous chez lui devant son téléviseur. Nous n’étions pas dans la même pièce, mais j’avais l’impression que nous étions ensemble à anticiper les meurtres, à rire aux blagues des détectives, à trembler pour les lieutenants, qui passaient tous à la trappe d’une manière ou d’une autre. Je vais m’ennuyer de ce rendez-vous presque quotidien.» Sandrine, la plus sériephile de l’équipe, parlait également de l’attachement particulier qu’elle avait développé pour certains personnages: «Yves Jacob, le méchant policier du service des enquêtes indépendantes devenu membre du poste, Jean Brière, le journaliste populaire en quête de scoops, et bien sûr Patrick, le sergent-détective éploré.»
Parlant des séries, un philosophe a d’ailleurs dit qu’elles nous permettaient de forger notre identité en nous référant à quelqu’un d’autre, ce qui est indispensable à l’être humain. Ce n’est donc pas pour rien que regarder des séries en rafale déclencherait la production de dopamine, la fameuse hormone du plaisir. Christine, notre directrice artistique, qui m’évoquait Six pieds sous terre, Beautés désespérées et La Galère et pourquoi les trois l’avaient marquée, a terminé sur ces mots: «Merci d’avoir posé cette question, ça m’a fait revivre de belles émotions.»
Elle est là, la magie des séries: nous transporter dans nos émotions. Quand je vous écris ces noms en vrac, je vous mets au défi de ne pas voir des images surgir devant vos yeux et des sourires vous venir: Guy et Sylvie, Marie Lamontagne, Virginie, Ovila Pronovost, Pierre Lambert, Popa et Moman, Louise Leblanc… J’ai raison, non? 🙂
Plusieurs séries viennent de s’achever, District 31 n’est pas la seule, donc je vous propose qu’on se soutienne entre endeuillés: quelles séries conseilleriez-vous aux autres lecteurs pour leurs soirées d’été? Moi, je recommande aux chanceux qui ne les ont pas encore découvertes Plan B, M’entends-tu? et Yellowjackets. Hâte de lire vos suggestions, même si mes soirées risquent d’être bien chargées avec les cinq saisons d’aventures du commandant Chiasson et de sa brigade que je vais enfin m’autoriser à écouter!
Effectivement, je me reconnais dans vos commentaires. On finit par s’agglomérer tout autour des histoires présentées et des personnages qui nous les font vivre. Cette fin de District 31 remet en cause tout un processus que l’on s’était imposé… notre horaire est maintenant des plus chamboulé… qu’allons-nous devenir…? On va s’y faire… le temps arrange les choses… et pourquoi ne pas en profiter pour se mettre à découvrir de nouvelles émissions: Audrey est revenue… Lac Noir… Classé secret… et je n’sais plus trop quoi est en mémoire sur l’enregistreur… ça nous donnera de quoi à visionner pour les journées moins ensoleillées…! Bon été…!