Dans ce numéro, où l’automne s’invite en douceur, le nombre d’années qu’on affiche au compteur, au lieu d’occuper toute la place, se profile plutôt en arrière-pensée. «Ah! Oui, tenez, on a cet âge-là», pourrait-on presque lire entre les lignes.
Un peu comme dans notre tête, où la jeunesse éternelle règne. Le philosophe anglais Francis Bacon l’a d’ailleurs dit: «À mes yeux, l’âge de la vieillesse, c’est toujours 15 ans plus vieux que moi.»
De plus en plus, les enquêtes sur l’âge et le vieillissement menées auprès de personnes à différents stades de la vie montrent deux choses: 1- le moment où l’on devient vieux recule à mesure qu’on ajoute des bougies sur notre gâteau d’anniversaire (autour de 60 ans pour les personnes de 20 ans, et 70 ans pour celles qui en ont 60); 2- on se voit plus jeune qu’on n’est en réalité (de 10 à 15 ans environ).
Ces études démontrent une troisième vérité, encore plus importante: être jeune de coeur est hautement bénéfique pour la santé physique et mentale. C’est l’évidence même, diriez-vous. Pourtant, on l’oublie parfois.
Mais ce n’est pas grave, parce qu’ensemble, on peut se rappeler qu’il y a d’autres choses dans la vie que l’âge: l’amitié, l’amour, la famille, les projets… Il n’y a qu’à regarder les pages de Bel Âge pour constater qu’on est, nous comme vous, curieux, créatifs, assumés. On aime cuisiner, gérer nos finances personnelles, méditer, voyager, se faire masser et même fêter notre anniversaire ou perdre notre emploi et nous réinventer comme si on avait 20 ans!
Je termine avec cette phrase lancée par Simon Boulerice, notre invité vedette de ce numéro, dans un esprit d’inclusion absolue: «Les oeuvres qu’on qualifie de jeunesse, je dis toujours que c’est « à partir de ».»
Le bel âge, c’est chaque seconde à partir de maintenant.
Note: J’ignore si ça se fait de dédier un édito à quelqu’un, mais voici: à maman, jeune octogénaire, qui se lève d’une chaise basse avec l’aisance d’un gymnaste, joue au soccer avec son petits-fils et est fan inconditionnelle de Simon Boulerice.
Oui Le Bel Age c’est nous quand on a les sous pour en profiter comme on le voudrait.
Je suis un coureur, catégorie l’an prochain, 90-94, j’attends les compétitions ++avec bcp de plaisir et d’impatience
Je cherche le coin des poètes.
Merci
Bonjour madame Priestley,
votre éditorial résonne positivement en moi et vos mots rejoignent un texte en poésie libre ou poésie narrative que j’ai écrit avec bien d’autres, durant ces longs mois d’isolation durant le pic de la pandémie…Puis-je le partager avec vous et si vous le croyez pertinent pour mes semblables, j’accepterais de le voir publié dans Le Bel Âge prochainement. (J’ai 78 ans):
LE MUR DU TEMPS
C’est dans le regard des autres,
Que nous voyons notre vieillesse
Comme dans un miroir qui ne ment pas.
L’âge peut devenir une barrière…
Quand on veut dire « je t’aime »,
Avec ce cœur sensible qui ne vieillit pas.
Les yeux de l’autre dressent le mur du temps
Entre le désir possible de l’un
Et impossible de l’autre…
Oui c’est dans le regard des autres
Que nous voyons notre vieillesse
Faisant parfois de nous, des mendiants de l’amour,
Réduits à se contenter de quelques restes
Du peu de temps marqués à l’agenda de leur vie…
Une ou deux minutes, pas plus,
Pour ne pas débalancer leur jeunesse
Qui passera évidemment,
Tout comme leurs folles ivresses.
Alors notre vieillesse devenue sagesse
Pourra leur dire
Ce que nous savons
Depuis longtemps déjà :
« Profitez-en !
Car le temps vous rattrapera un jour,
Et vous rappellera à votre tour,
Que vous n’avez plus 20 ans ! »
(Extrait de mon manuscrit non publié: Mots et pinceaux en liberté ( juin 2021)