Bonjour! Hi! Buenos dias! Kwei!

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Par Linda Priestley, Rédactrice en chef

Crédit photo: iStock

Parlez-vous English, español, atikamekw? Intrigués par les effets de l’apprentissage d’une langue sur le cerveau, des experts en neurologie étudient la question de près depuis de nombreuses années.

Ils ont ainsi découvert que nos neurones s’activent dès qu’on entend parler nos parents ou qu’on dit «papa, maman» pour la première fois. Ils deviennent des champions de l’entreposage d’infos et du renforcement de la mémoire. Un seul mot appris suffit à modifier la plasticité du cerveau, améliorant ainsi sa performance.

Apprivoiser une langue, c’est tout cela. Imaginez alors les bienfaits d’en apprendre une deuxième, une troisième ou même davantage!

Le bilinguisme, parce qu’il suppose l’assimilation de deux codes différents, retient aussi l’attention des chercheurs. Ça fait quoi aux méninges de parler, écrire, penser et même rêver en français et en anglais ou en italien et en espagnol? Stimulant ou mêlant?

Une récente étude menée en Allemagne auprès de centaines de personnes de 59 à 76 ans a démontré que ceux et celles ayant utilisé couramment deux langues entre 13 et 30 ans ou entre 30 et 65 ans ont obtenu des scores plus élevés aux tests de langage, de mémoire, de concentration, d’attention et de prise de décision. Au bout du compte, toujours selon cette étude, le bilinguisme aiderait à protéger les cerveaux vieillissants contre la démence.

Pour expliquer ce phénomène, Viorica Marian, psycholinguiste et autrice du livre The Power of Language, également fluente en roumain et en russe, compare les synapses du cerveau à des ponts. Imaginez, a-t-elle dit sur le site britannique Phys.org, une personne qui prend le même pont quotidiennement pour se rendre chez elle, puis un jour, celui-ci s’écroule, l’empêchant d’atteindre sa destination. Or, si elle a construit plusieurs ponts, elle pourra poursuivre sa route en empruntant un pont différent.

Même chose dans la tête: si une détérioration s’y produit (âge, traumatisme ou autre), une personne habituée à jongler entre deux langues trouvera plus aisément une autre façon de réfléchir. Les non-bilingues seront toutefois encouragés de savoir qu’il n’est jamais trop tard pour «construire des ponts».

À Lise, lectrice de Bel âge et aspirante germanophone de 88 ans, qui se demande combien d’années il lui reste encore à parler la langue de Goethe, on pourrait répondre par la voix d’Esti Blanco-Elorrieta, experte des langues de l’Université de Harvard qui, dans une entrevue accordée au New York Times, a affirmé que l’avantage du bilinguisme n’est pas tant sur le plan cognitif que celui de l’ouverture à d’autres cultures et de façons de voir le monde. Viel Glück!

Apprendre de nouvelles langues: mode d’emploi

Curieux de savoir combien de langues vous pourriez apprendre? Les applis, comme Babel ou Duolingo, ou encore le site BAnQ (gratuit), sont de bons points de départ.

L’idéal est de combiner ces types de méthodes à des cours au cégep ou à l’université, ce qui permet d’approfondir nos connaissances, de socialiser et de communiquer avec d’autres personnes dans la langue qu’on veut apprendre.

Le nec plus ultra: le voyage d’immersion. Voilà un projet qui stimule les neurones!

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