Chaque année, l’automne nous tombe dessus comme un rhume des foins ou une grippe. Dès le 21 septembre, l’hiver s’annonce déjà (frissons d’horreur ici), et les Fêtes aussi, nous rappellent les jokes plates sur les réseaux sociaux, du genre: «Dans 56 jours, les Québécois vont pelleter de la neige» ou: «Il reste 95 dodos avant Noël».
Avant de préparer ses mouchoirs (et sa pelle), il serait consolant de savoir que la saison des vendanges peut aussi s’avérer une renaissance. L’occasion de mijoter de nouveaux projets. Comme un voyage. Et pas d’excuse! Il y a des destinations pour tous les goûts et les besoins.
Même les 55 millions de personnes vivant avec un trouble cognitif dans le monde peuvent partir à l’aventure. Le dementia-friendly tourism est en effet à la hausse dans certains pays, avec la création de programmes tels que Spark! aux États-Unis, où musées, galeries d’art et centres de la nature offrent des ateliers sur mesure aux personnes atteintes de démence.
Par ailleurs, dans le Parc régional Woowookarung, à Melbourne, un sentier de randonnée a été aménagé en s’appuyant sur les recommandations de personnes ayant un trouble cognitif et leurs proches aidants. Cette piste, en plus d’être dotée d’endroits où les marcheurs peuvent se retrouver et échanger leurs impressions sur l’expérience, est accessible aux fauteuils roulants et aux chiens d’assistance.
Chez nous, la Société Alzheimer a lancé Canada proche allié Alzheimer, un projet de formation et de sensibilisation qui vise à rapprocher les communautés et inclure les personnes en déficit cognitif. Des pas encourageants pour favoriser le tourisme bienveillant d’une province à l’autre.
Positivisme
Substituer l’optimisme à la nostalgie qui s’installe rien qu’à voir les feuilles tomber est aussi une manière de se découvrir une autre nature. Lucy Pollock, gériatre britannique depuis plus de 30 ans, a maintes fois constaté chez les personnes âgées que celles-ci vieillissent nettement mieux lorsqu’elles ont une vision positive d’elles-mêmes.
À son avis, il faut faire fi des prétextes qu’on se donne pour ne pas sortir de chez soi: il y aura trop de monde, je ne trouverai pas de place de stationnement, etc. L’automne, c’est justement le moment parfait pour profiter en toute quiétude d’espaces moins bondés que durant les vacances estivales, comme les salles de cinéma, les musées, les parcs, etc.
Cela dit, ne boudons pas trop ces endroits fréquentés par des gens de tous les âges. Ne pas se lier d’amitié avec les plus jeunes, par exemple, peut en effet forcer un vieillissement précoce, autant qu’une mauvaise alimentation ou une consommation excessive d’alcool, met en garde la Dre Pollock.
Selon elle, la clé pour établir une bonne communication avec un jeune, c’est de l’écouter et de s’intéresser à ce qu’il fait. Qui sait, peut-être a-t-il un projet pour lequel on pourrait lui donner un coup de main? Ou encore qu’on voudrait adopter soi-même?
Et n’oublions pas que jouer un rôle de soutien dans la famille, en accompagnant les petits-enfants à l’école ou en fournissant l’aide aux devoirs, c’est également une façon de rester dans le coup. Et de pouvoir dire, comme les autres: « Oh! là, là! L’automne, cette année! Quelle sinécure!» (mais en vous réjouissant secrètement).
Bon automne!
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