L’année 2020 a marqué un tournant important dans les méthodes de travail pour plusieurs personnes salariées, principalement en raison de la COVID-19. Certains se sont retrouvés en télétravail sur un coin de la table de la salle à manger, sur l’îlot de la cuisine, dans le salon ou tout autre espace improvisé. Pour simplifier les calculs dans les déclarations de revenus de l’année d’imposition 2020, le fisc a assoupli ses règles et permet, par employé, une déduction temporaire à taux fixe de 2 $ pour chaque jour de travail de la maison jusqu’à concurrence de 400 $. Aucun formulaire n’est requis.
Pour être admissible à cette mesure fiscale, on doit satisfaire au critère suivant: avoir travaillé plus de 50 % du temps à notre domicile pendant une période d’au moins un mois (4 semaines sans interruption) en raison de la pandémie. Et l’employeur ne doit pas nous avoir remboursé nos dépenses en totalité.
Si deux personnes dans le même domicile effectuent du télétravail, la déduction peut être demandée pour chacune d’elles, si les critères sont satisfaits.
Des formulaires allégés pour les autres dépenses
Si on considère que nos dépenses réelles payées en totalité ou en partie sont plus élevées que le taux fixe de 2 $ par jour, on doit alors obtenir de notre employeur des déclarations de conditions d’emploi remplies et signées (T2200 au fédéral et TP-64.3). Pour 2020, ces formulaires sont simplifiés pour les besoins du télétravail pendant la pandémie. Ainsi, pour des frais de bureau à domicile et de fournitures, les nouveaux formulaires T2200S et TP-64.3S devront être fournis. Si on réclame d’autres dépenses relatives à notre travail, on devra fournir les formulaires détaillés et les pièces justificatives.
Par ailleurs, le fisc a élargi les dépenses admissibles pour les frais de bureau à domicile. Pour les connaître, on consulte la liste sur les sites internet de Revenu Québec et de l’Agence du revenu du Canada.
Exceptionnellement, une dépense raisonnable pour frais d’accès aux services internet sera admissible à la déduction pour emploi. Par le passé, cette dépense n’était admissible que pour les travailleurs autonomes.
Quelle méthode est la plus avantageuse?
Certes, la nouvelle mesure à taux fixe peut sembler alléchante, mais pour certains employés, la déduction avec la méthode détaillée basée sur les dépenses réelles peut s’avérer beaucoup plus avantageuse, surtout si on est locataire. Le coût de notre loyer est une dépense admissible, selon l’espace utilisé pour le télétravail, alors qu’un propriétaire ne peut déduire ses versements hypothécaires. De plus, les impôts fonciers ne peuvent être réclamés que par les salariés à commission. Pour comparer nos frais, on peut utiliser le calculateur sur le site de Revenu Québec: budget.finances.gouv.qc.ca/budget/outils (dans la section Dépenses de télétravail).
Il y a fort à parier que cette mesure sera reconduite pour l’année 2021. Le télétravail est là pour rester, en partie du moins. D’ailleurs, selon un récent sondage réalisé par la firme ADP Canada, 59 % des travailleurs québécois aimeraient travailler à la maison au moins trois jours par semaine lorsque la situation sera revenue à la normale. À suivre!
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