Festoyer et gâter ses proches tout en préservant la planète? Oui, c’est possible! Voici comment.
Le congé de Noël est l’occasion rêvée de revoir famille et amis. On se reprend pour l’an dernier en planifiant des repas réconfortants, accompagnés ou non d’un échange de cadeaux. Et, si cette ambiance festive nécessite un décor de circonstance, rien n’empêche de le créer en consommant local et de manière écoresponsable. On encourage ainsi notre économie et tout le monde y gagne!
Un décor plus vert
Chaque année, le sapin de Noël pose un dilemme. «Si on a déjà un arbre artificiel, on ne veut surtout pas le jeter. Dans l’esprit du zéro déchet, cela serait illogique. Pour les autres, on vérifie si d’autres options sont envisageables, par exemple le fabriquer soi-même», suggère Sandrine Tessier, coordonnatrice aux communications au GRAME (Groupe de recommandations et d’actions pour un meilleur environnement). Des sites comme Pinterest.ca regorgent d’idées de décorations ou de bricolages de Noël pas piquées des vers.
Si on manque d’espace, on peut simplement ramasser quelques branches de cèdre, d’arbres ou de sapinage qu’on place dans un vase avec quelques décorations et le tour est joué! Si on n’a pas le temps ou le talent de fabriquer soi-même des guirlandes et des boules de Noël, on en recherche d’occasion. On peut aussi en dénicher dans un marché de Noël ou chez un artisan local. «On évite d’acheter une grosse boîte de boules génériques cassantes et non recyclables», rappelle Sandrine Tessier.
Quant à l’option de l’arbre de Noël naturel, il s’en vend en pot pour l’intérieur et l’extérieur qu’on peut ensuite planter au printemps ou même redonner au commerçant. Par exemple, la compagnie montréalaise Houblons Franklin propose avec son projet Titi Sapin d’adopter un sapin extérieur pour la période des Fêtes. «Idéalement, on souhaite que la distance de livraison soit raisonnable, soit dans un rayon de 50 km», poursuit l’experte.
Pour ce qui est des lumières décoratives, on privilégie les ampoules DEL, qui consomment moins d’énergie et sont plus durables et résistantes. Dans tous les cas, on veut installer un minuteur, qui permet d’éviter le gaspillage d’électricité. Pour l’extérieur, on trouve aussi des guirlandes lumineuses et de jolies lampes de type solaire, par exemple des cannes de Noël.
Et que penser de ces grosses structures gonflables lumineuses qui ornent certains parterres? «En toute conscience, je ne peux pas dire que c’est une bonne idée puisque c’est très énergivore et que ça demeure bien souvent branché jour et nuit», constate Sandrine Tessier. Si on en trouve d’occasion, ce serait déjà ça de pris, mais il existe plein d’autres possibilités. Pensons aux mignons petits rennes de bois fabriqués avec des branches de bouleau ou les couronnes de Noël naturelles faites de retailles de sapin.
Un menu festif et local
Il est tout à fait possible de régaler une grande tablée pendant le congé de Noël et du Nouvel An tout en demeurant sensible à l’environnement. On pourrait être tenté de cuisiner un ragoût de pattes de cochon, de la tourtière ainsi qu’une traditionnelle dinde, mais, au lieu de chercher à plaire à tous en mitonnant trois ou quatre plats de viande, pourquoi ne pas faire changement en offrant une seule option protéinée, accompagnée d’une variété de mets? La viande est l’aliment qui contribue le plus aux gaz à effet de serre, responsables du réchauffement climatique.
N’oublions pas non plus les petits-enfants, neveux ou amis devenus véganes ces dernières années. On leur fera sûrement plaisir avec notre tourte aux légumes-racines ou notre risotto aux champignons. De même, au lieu d’une assiette de charcuteries en entrée, un plateau de fromages locaux accompagnant une salade serait tout aussi festif. Certains préféreront la simplicité en faisant une raclette avec des fromages d’ici. «On planifie les quantités afin de prévenir le gaspillage et on invite nos convives à apporter des contenants vides pour ramener les surplus», suggère Amélie Côté, analyste en réduction à la source d’Équiterre. Finalement, on évite d’acheter des assiettes et des ustensiles jetables, quitte à demander à un invité d’apporter ce qui nous manque. Et on fait une corvée de vaisselle avant le dessert, question de digérer le copieux repas.
Pour nos achats, on privilégie des marchands locaux et des petits producteurs afin de limiter le transport des denrées. «On veut connaître la provenance de notre viande, notamment. On mise sur la qualité plutôt que la quantité. On pose des questions à notre boucher», souligne Sandrine Tessier. Du côté des poissons et fruits de mer, on recherche aussi des produits locaux comme des crevettes de Matane ou de la truite fumée artisanale, de préférence aux importations d’Asie ou d’Amérique du Sud. Le choix de vins du Québec et de l’Ontario, de plus en plus prisés, sera également intéressant, sans oublier nos microbrasseries locales et autres produits alcoolisés d’ici tels le gin ou le cidre.
Idéalement, on planifie nos courses afin de ne pas acheter nos ingrédients à la dernière minute ou même d’être tenté par des plats déjà préparés. «Si on prévoit de cuisiner une bûche de Noël ou un gâteau, on peut certainement trouver les trois quarts de nos ingrédients en vrac ou dans une épicerie zéro déchet», rappelle Sandrine Tessier. On recherche également des certifications locales comme Aliments du Québec, Aliments du Québec Bio, Québec Vrai, Écocert Canada.
Des cadeaux et emballages créatifs
Le temps des Fêtes se prête bien au partage, mais aussi à l’échange de cadeaux, pour faire plaisir à l’être cher ou remercier les hôtes d’une réception. Bonne nouvelle: il est possible d’être généreux tout en demeurant écoresponsable. «On peut offrir des sorties, comme des billets de concert ou de théâtre, ou encore une soirée dans un resto de quartier», observe Amélie Côté. Il est aussi possible de donner de son temps avec des coupons-cadeaux maison, en offrant de garder nos petits-enfants, qu’on pourra amener patiner, glisser ou au cinéma, par exemple. Évidemment, tout ce qui est fait maison risque aussi de plaire. Pensons aux biscuits, à des confitures, une huile aromatisée, une recette en pot ou des conserves, sans oublier les tricots.
Ceux qui tiennent à offrir des choses concrètes peuvent se tourner du côté de l’occasion en visitant une friperie ou un antiquaire. Beaucoup de ces boutiques spécialisées vendent des jouets, des livres ou des objets rétro. Il y a enfin les marchés de Noël ou les salons d’artisans ainsi que les petits commerces locaux qui ont tiré le diable par la queue pendant la pandémie et qui nous accueilleront à bras ouverts.
Bien sûr, on désire envelopper tous ces beaux présents de manière écoresponsable. «Retenons que la vaste majorité des emballages métallisés ou en plastique et des choux et rubans ne se recyclent pas. On veut donc réduire ou éliminer ce qui est jetable. On pourrait, par exemple, réutiliser des sacs-cadeaux des années précédentes», suggère Sandrine Tessier. N’oublions pas non plus les boîtes à biscuits en métal ou en carton rigide qu’on garde. Pour les rubans, on peut opter pour de la corde de jute et orner le tout d’une cocotte ou de sapinage.
Et pourquoi ne pas adopter le furoshiki, une technique japonaise d’emballage avec du tissu qui impressionnera à tout coup nos invités? «C’est plus facile qu’on le croit. Il suffit de jeter un œil en ligne aux différentes techniques de nouage. Cependant, on ne veut pas acheter du tissu neuf. J’aime bien utiliser un foulard coloré que la personne me redonnera ensuite», ajoute l’intervenante du GRAME. Et pour les petits-enfants, on organise une chasse au trésor où le cadeau se trouve caché sans emballage dans un lieu top secret!
Comment réduire son empreinte écologique?
Voici trois initiatives audacieuses afin de diminuer notre empreinte environnementale:
-Réduire nos déchets en visitant le site circuitzerodechet.com, qui regroupe des commerces québécois offrant des produits en vrac. Pensons au détaillant Bulk Barn, mais aussi aux petites épiceries de quartier. On veut éliminer les emballages et le plastique liés aux achats récurrents comme la farine, le sucre, le café, l’huile, les épices, les céréales, les noix, les fruits et légumes et, bien sûr, les produits nettoyants. On apporte nos pots, nos bouteilles et nos sacs en tissu.
-S’habiller éthique grâce à l’application web Good On You (goodonyou.eco – seulement en anglais), qui évalue l’engagement environnemental, social et éthique de compagnies dans le domaine vestimentaire, et découvrir des marques moins connues.
-Enrayer le gaspillage alimentaire en donnant une deuxième chance à des fruits et des légumes légèrement imparfaits ou en surplus. C’est ce que propose second-life.ca, un marché québécois en ligne qui revend à petits prix ces denrées qui seraient autrement jetées.
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