La pandémie s’avère un défi budgétaire pour plusieurs. Aliments plus chers, coûts de livraison, revenus à la baisse, sans oublier certains «frais COVID» ajoutés à nos factures. Voici 10 bons réflexes pour économiser mieux.
1 Économiser à l’épicerie
Depuis le printemps, l’augmentation du prix des aliments, notamment celui des produits importés, nous incite à repenser notre panier d’épicerie en optant pour des produits locaux et de saison. Comme le prix de la viande et des œufs est aussi à la hausse, ça vaut la peine de préparer une liste et d’y inscrire les rabais de la semaine tels qu’indiqués dans la circulaire (au kilo ou à la livre, par exemple).
Les articles placés sur les tablettes au bout des allées (en général des espaces loués par les manufacturiers pour mettre leurs produits en évidence) donnent l’impression aux clients de bénéficier d’un rabais. Or, ce n’est pas le cas: le prix des marques maison est souvent plus avantageux. Aussi, comme les produits les plus coûteux sont souvent placés à la hauteur des yeux, souligne Martine Marleau, conseillère budgétaire à l’Association coopérative d’économie familiale (ACEF) de l’Est de Montréal, on balaie les tablettes du regard pour dénicher les meilleures offres «en allant du haut vers le bas».
2 Surveiller les prix à la caisse
À la pharmacie, à l’épicerie ou ailleurs, les commerçants qui utilisent un lecteur optique et dont la marchandise n’est pas étiquetée individuellement doivent respecter la Politique d’exactitude des prix. Celle-ci prévoit un dédommagement si le coût réclamé à la caisse est plus élevé que celui indiqué en magasin. L’article en question doit nous être offert gratuitement si le prix annoncé est de 10 $ ou moins. Si ce prix est supérieur à 10 $, un rabais de 10 $ devra alors être appliqué. «Les erreurs sont beaucoup plus fréquentes qu’on pense, affirme Martine Marleau. Et certains caissiers ignorent la politique.» Mentionnons toutefois que les vêtements, les fruits et légumes en vrac et les articles trop petits pour être étiquetés échappent à cette règle.
3 Protéger notre nid du froid
Limiter les fuites d’air chaud et les infiltrations d’air froid est une bonne façon d’économiser sur nos frais de chauffage et d’électricité. Pour effectuer l’inspection de nos portes et fenêtres, ainsi que des arêtes des murs, des planchers et des plafonds, on utilise une mince feuille de papier ou une chandelle, en observant si la flamme vacille. Pour colmater toute fuite, on installe des coupe-froids ou de la mousse isolante.
On n’hésite pas à demander conseil à la quincaillerie ou un coup de main à un proche. «N’oublions pas non plus de dépoussiérer nos plinthes électriques, rappelle la conseillère budgétaire. Si certaines fenêtres sont exposées au vent et restent fermées durant l’hiver, on peut y poser une pellicule d’étanchéité transparente.» Notre logement est doté d’un ancien thermostat mécanique? On gagne à le remplacer par un modèle électronique capable de maintenir une température plus constante et qui sera ainsi plus économique.
Par ailleurs, le programme Éconologis permet aux ménages à faibles revenus de recevoir des conseils personnalisés et gratuits en matière d’efficacité énergétique. Cela pourrait même inclure le remplacement d’un thermostat ou d’un réfrigérateur. Pour en savoir plus: 1 866 266-0008.
4 Trouver du soutien financier
Plusieurs mesures visant à nous soulager sur le plan financier ont été mises en place depuis le printemps. Par exemple, si on a cessé de travailler en raison de la pandémie et qu’on gagnait plus de 5000 $ par année, on est admissible à la Prestation canadienne d’urgence (PCU) de 500 $ par semaine, pour un maximum de 28 semaines. On peut gagner un revenu d’appoint – jusqu’à 1000 $ par mois –, qui ne comprend pas les prestations de la Sécurité de la vieillesse, du Régime de pension du Canada et du Supplément de revenu garanti. Comme ces prestations sont imposables et s’ajouteront à nos revenus de l’année 2020, mieux vaut mettre un montant de côté en prévision des prochaines déclarations fiscales. La PCU a été offerte du 15 mars au 3 octobre 2020. On a jusqu’au 2 décembre 2020 pour réclamer des paiements rétroactifs pour cette période. De plus, les critères d’admission à l’assurance-emploi ont été assouplis au cours de l’automne. D’autres prestations plus ciblées seront aussi annoncées pour les gens non admissibles à ce régime. Info: canada.ca ou 1 833 966-2099.
Rappelons enfin que les institutions financières proposent des sursis et traitent les demandes d’aide au cas par cas. Il est notamment possible de reporter certains paiements sur des prêts hypothécaires ou d’autres produits de crédit.
5 Magasiner futé
Les Fêtes approchent. Proposer une pige d’échange de cadeaux en famille ou magasiner dès octobre ou novembre – plutôt qu’à la dernière minute, quand les prix sont souvent plus élevés –, nous permettra de mieux respirer financièrement. Le magasinage en ligne est bien sûr une option pratique, mais il faut vérifier les frais de livraison. Un montant minimum est souvent exigé pour éviter les frais d’expédition. On a donc avantage à explorer plusieurs sites et à choisir celui ou ceux dont les conditions correspondent davantage à nos besoins.
6 Repenser nos loisirs
En contexte de pandémie, les amateurs de cinéma ou de théâtre ayant un forfait Internet ont accès à une programmation numérique de qualité à peu de frais, voire gratuite. Il est en effet possible, dans le confort de notre foyer, de voir une exposition, de visiter un musée ou d’assister à un concert. «Il y a également beaucoup de cours (de yoga, de musique, de peinture) en ligne, souligne Martine Marleau. Certains sont gratuits, d’autres, payants.» Plutôt que d’acheter des livres en librairie, on peut aussi se tourner vers la bibliothèque de notre quartier. Pour sa part, Diane Des Ormeaux, enseignante d’éducation économique à la retraite, emprunte des livres numériques à la Grande Bibliothèque (BAnQ) ou à celle de la Ville de Montréal et les lit ensuite sur sa tablette. «C’est gratuit et ça m’évite de sortir quand il fait mauvais temps en hiver.»
7 Réviser nos polices d’assurance
Selon l’Autorité des marchés financiers (AMF), nos primes d’assurance automobile peuvent doubler d’un assureur à un autre. Le moindre changement dans nos habitudes de conduite, notre lieu de résidence ou le modèle de voiture a aussi une incidence sur le coût de notre assurance. Ça vaut donc la peine de magasiner au moment du renouvellement (même chose en ce qui concerne notre assurance habitation). Augmenter le montant de notre franchise (ou «déductible») permet aussi d’économiser. Il faut toutefois être en mesure de payer ce montant en cas de sinistre.
Finalement, on vérifie si on a droit à des rabais ou à des remises sur les primes, par exemple si on utilise moins notre véhicule ou qu’on fait du télétravail depuis le début de la pandémie. Plusieurs assureurs ont offert des allègements aux automobilistes. Certains reports de paiements sont également proposés aux assurés pour les soutenir financièrement durant cette période difficile. Info: lautorite.qc.ca ou 1 877 525-0337.
8 S’abonner à un forfait télécom moins cher
Les forfaits téléphoniques (fixe et mobile), de télévision et d’Internet coûtent souvent une centaine de dollars par mois, voire plus. Voilà pourquoi certains abandonnent leur téléphone fixe et ne gardent que leur cellulaire pour contacter leurs proches sans frais grâce à des applications comme FaceTime ou WhatsApp. D’autres personnes, au contraire, se servent peu de leur cellulaire. Dans ce cas, une carte SIM sans entente de service s’avère une bonne solution. «Mon forfait me coûte 10 $ (plus les taxes) par mois, affirme Diane Des Ormeaux. Il me sert seulement pour les urgences, et je conserve ma ligne téléphonique fixe.» Diane a magasiné et comparé les prix des concurrents sur le site PlanHub (planhub.ca), et elle n’hésite pas non plus à appeler son fournisseur de téléphone fixe, câble et Internet tous les quatre ou cinq mois pour conserver les crédits obtenus l’année précédente et renégocier son forfait.
9 Travailler à temps partiel
Percevoir un revenu d’appoint peut certainement contribuer à alléger nos charges financières. Pour certains, cet emploi offre plusieurs avantages. «J’active mes méninges et je socialise en rencontrant des plus jeunes, ce qui me plaît beaucoup», témoigne Diane Des Ormeaux. Et le salaire qu’elle gagne au service de facturation d’un magasin de sport lui permet notamment de payer son voyage de groupe annuel.
Autre incitatif: le gouvernement du Québec propose un crédit d’impôt aux travailleurs d’expérience qui choisissent de demeurer ou de retourner sur le marché du travail. Depuis janvier 2019, le crédit d’impôt pour la prolongation de carrière (auparavant nommé crédit d’impôt pour travailleur d’expérience) permet de diminuer les impôts à payer excédant une première tranche de 5000 $. On y a droit dès l’âge de 60 ans. Le crédit maximal est de 1500 $ pour les travailleurs âgés de 60 à 64 ans et de 1650 $ pour ceux de 65 ans ou plus.
10 Demander de l’aide
En cas de problèmes d’argent, on ne devrait pas hésiter à demander de l’aide. Les conseillers budgétaires des ACEF sont là pour nous épauler. Ils ne vendent aucun produit financier. Il suffit parfois de revoir notre budget et d’obtenir quelques crédits pour alléger notre fardeau. «En faisant le point, on réduit l’anxiété et on se rend compte qu’on peut y arriver en diminuant certaines dépenses», souligne Martine Marleau. Depuis la pandémie, certaines formations et rencontres dans les ACEF ont été annulées, mais on peut prendre un rendez-vous téléphonique sans problème. Pour obtenir les coordonnées des différentes ACEF, on consulte le site acefestrie.ca, sous l’onglet «Pour nous joindre».
C’est la saison des récoltes et acheter directement du producteur, quand c’est possible, fait vraiment toute une différence,
Excellent article sur les moyens à prendre pour économiser. J’ai suivi une formation dans une ACEF de Montréal dès mon premier emploi. Ce fut très bénéfique. J’ai appris à faire un budget et mettre des économies de côté.