Comment parler du mandat de protection en famille?

Faire un mandat de protection ne signifie pas qu’on deviendra automatiquement inapte un jour, nous assure d’abord Me Bellemare. «Il s’agit d’une mesure préventive. Si un jour, on doit le faire entrer en vigueur, ce sera plus facile pour la famille.»

Certains parents sentent néanmoins que ce sujet risque de bouleverser leurs enfants. «D’où l’importance de l’aborder avec douceur et de leur expliquer pourquoi cette démarche est nécessaire.»

Y a-t-il un moment idéal pour en parler?

«Pas vraiment. Certains rédigent leur mandat de protection en même temps que leur testament, d’autres attendent d’être plus âgés. Or, l’inaptitude peut survenir plus tôt, comme à la suite d’un AVC ou d’un accident de voiture. De nombreuses personnes décident de faire leur mandat après avoir vu quelqu’un dans leur entourage devenir inapte sans mandat de protection, ou parce qu’elles ont des problèmes de santé.»

Comment parler du choix du mandataire?

«Il est important de nommer une personne de confiance parce qu’elle nous représentera, prendra toutes les décisions, gérera nos finances et s’assurera de nos soins de santé lorsqu’on sera inapte. Cette personne devra être disponible. Les gens ont tendance à désigner automatiquement le plus aîné de leurs enfants, et le second comme remplaçant. Ce n’est pas forcément une mauvaise idée, mais si le mandataire habite loin ou qu’il est très occupé, une autre option pourrait être envisagée, par exemple, en nommant deux enfants comme principaux mandataires, si on est sûr qu’ils s’entendent bien, pour éviter des conflits. Il peut être facilitant de répartir certaines tâches, par exemple en confiant la gestion financière à un des enfants et les soins de la personne à un autre. En s’asseyant avec eux, il est possible de trouver un consensus pour désigner le mandataire.»