Les attentats du World Trade Center à New York ont passablement changé les règles de sécurité de l’aviation commerciale. Depuis, les passagers sont soumis à des contrôles plus stricts et, au fil des ans, la liste des produits et objets interdits s’est même allongée. Ces mesures ont beau être jugées draconiennes par certains voyageurs, elles sont incontournables. Il vaut donc mieux les connaître et les respecter pour éviter les soucis et les confiscations aux points de contrôle.
L’ACSTA , vous connaissez?
Dans la foulée des événements de 2001, le gouvernement fédéral a créé l’Administration canadienne de la sûreté du transport aérien (ACSTA). Depuis 2002, c’est cet organisme qui assure le contrôle et la mise en application des règles de sûreté émises par Transports Canada. Responsabilité qu’assumaient auparavant les compagnies aériennes et les aéroports.
C’est donc l’ACSTA qui gère le contrôle des passagers (bagages de cabine, détection, contrôle d’identité), le contrôle des bagages enregistrés (100% de ces bagages sont désormais passés dans les appareils de radioscopie pour qu’on puisse y détecter des objets potentiellement dangereux) et le contrôle aléatoire des employés qui circulent dans les aires situées au-delà des points de fouille.
C’est également l’ACSTA qui est chargée d’informer le public de ces règles. Le site Internet de l’organisme fournit d’ailleurs de nombreux détails et conseils concernant le bagage à main ou les bagages enregistrés. Un tableau très clair indique, par catégorie, les objets permis ou non en cabine ou en soute. On y trouve même une section consacrée aux aînés.
À vos valises! Bagage de cabine
C’est le transporteur aérien qui fixe les normes quant au poids et aux dimensions des bagages de cabine. En général, vous n’avez droit qu’à un seul bagage de cabine (les femmes ont aussi droit à un sac à main) et, en moyenne, le poids ne doit pas excéder les 5 à 6 kilos. Le contenu, lui, doit correspondre aux règles appliquées par l’ACSTA et sera vérifié au point de fouille.
Objets contondants et liquides
Objets contondants: les coupe-ongles réhabilités
Vous aviez pris l’habitude d’enfouir vos ciseaux et limes à ongles ainsi que votre pince à épiler au fond de vos valises de soute? Sachez que ces petits objets qu’on avait interdits en cabine en septembre 2001 sont de nouveau permis depuis 2011. «Des études ont démontré qu’il y avait peu de risques associés à ces objets, à condition que la longueur des lames ou de la lime ne dépasse pas 6 cm», explique Mathieu Larocque, porte-parole de l’ACSTA. Vérifiez toutefois que ces règles, en vigueur aussi aux États-Unis et au Royaume-Uni, le sont également dans votre pays de destination pour votre bagage de retour.
Tous les couteaux, jusqu’aux petits couteaux suisses, sont interdits, mais les fourchettes, même en métal, sont permises. Et vous serez sans doute surpris de l’apprendre, mais les aiguilles et crochets à tricoter sont également autorisés!
Les liquides: attention au maximum permis
Depuis 2006, à la suite de l’attentat de Londres, les contenants de liquide et de crème autorisés en cabine ne doivent pas excéder les 100 ml. Et vous n’avez droit qu’à une quantité limitée de contenants de 100 ml… En fait, l’ensemble de vos bouteilles et tubes doit tenir dans un sac transparent d’environ 1 litre. (Mieux vaut préparer votre sac à la maison, cela facilitera votre passage au point de contrôle, à défaut de quoi on peut vous fournir un de ces sacs à l’entrée du point de fouille.)
Autre détail non négligeable et qui vaut quelques déboires à certains passagers: le parfum et les produits de beauté (mascara, rouge à lèvres, fond de teint, crèmes cosmétiques) sont comptabilisés dans la quantité maximale de liquide, tout comme les gels pour la douche, les shampoings, les chasse-moustiques, les crèmes à raser, les dentifrices et les crèmes solaires. Et les aérosols? S’il s’agit de produits de toilette, ils sont autorisés, mais la bouteille ne doit pas excéder les 100 ml et sera incluse dans le total des liquides.
Vous voulez offrir du sirop d’érable ou de l’alcool du pays à vos amis français? Mettez-le dans votre valise de soute.
Médicaments, armes et articles électroniques
Médicaments
Il est recommandé de placer vos médicaments dans votre bagage à main, pour éviter les problèmes en cas de retard ou de perte des bagages enregistrés. Ce qu’il faut savoir :
– Tous les médicaments sur ordonnance sont permis dans les bagages de cabine. Assurez-vous qu’ils sont clairement étiquetés à votre nom.
– Les médicaments en vente libre essentiels (sirop, gouttes ophtalmiques, solutions pour lentilles, médicaments en crème ou gel, etc.) dans des contenants de plus de 100 ml sont autorisés.
– Vos médicaments doivent être emballés et présentés séparément des autres liquides.
– Les pochettes réfrigérantes sont autorisées si elles sont destinées à maintenir un médicament au froid, mais cela doit être indiqué sur l’étiquette du produit.
– Les seringues sont autorisées à condition que la gaine soit en place et que vous ayez avec vous le médicament prescrit correspondant.
Les armes
Toutes les armes sont évidemment interdites en cabine, mais dans la soute plusieurs sont permises, comme les épées, les haches et même les munitions et les armes à feu. Ces dernières doivent cependant être déchargées et obligatoirement déclarées à la compagnie aérienne. Certains couteaux comme les couteaux de plongée ou de chasse sont autorisés en soute, d’autres non. Informez-vous avant de transporter quelque arme que ce soit, et assurez-vous que vous pourrez entrer dans le pays de destination avec une telle arme.
Articles électroniques
Portable, cellulaire, lecteur DVD, appareil photo, tablette, tous les gadgets électroniques sont autorisés en cabine et en soute. Attention, toutefois: les cartouches d’encre et de toner (500 g et plus) pour imprimantes ne sont autorisées qu’en cabine.
Piles au lithium
Transports Canda autorise les piles au lithium en cabine et en soute, mais plusieurs transporteurs aériens les refusent en soute, car elles peuvent s’enflammer sous l’effet d’un frottement. Vérifiez auprès de votre compagnie aérienne.
Au point de fouille
Tous les bagages de cabine et le contenu des bacs de plastique sont scrutés par radioscopie, et tous les passagers doivent franchir le portique de détection de métal. En plus de fouiller les bagages douteux, les agents examinent de façon aléatoire (sélection par séquence informatisée) les sacs de certains passagers.
Dans le bac
Vous devrez y déposer le contenu de vos poches (clés, monnaie, etc.), manteau, veston, veste ou châle, chapeau et sac à main, tous vos appareils électroniques (retirés de leurs étuis), votre passeport et votre billet ainsi que votre sac de contenants de liquides.
Enlever ou non…
Vos chaussures? Oui, si elles contiennent des éléments métalliques décoratifs ou intégrés, ou dans tous les cas si vous prenez un vol vers les États-Unis. (Vous pouvez exiger d’être assis pour le faire.) Votre ceinture? Oui, si elle est métallique ou munie d’une grosse boucle.
Et le fameux scanner corporel?
Si votre bagage éveille des soupçons ou que le détecteur de métal a sonné sans cause apparente, on pourrait vous diriger vers un scanner corporel (quelques secondes), qui permet de voir des objets dissimulés sous les vêtements. Si vous préférez ne pas être soumis à cet appareil, les agents procéderont à une inspection manuelle avec le dos de la main. Vous pouvez exiger que cette fouille se fasse à l’abri des regards.
Bagages enregistrés: quelques interdits
Voici quelques-uns des principaux produits ou objets interdits dans les bagages de soute (vous trouverez sur le site de l’ACSTA la liste exhaustive de tout ce qui est permis ou interdit). À noter que, pour les liquides et les crèmes autorisés, les quantités ne sont pas limitées comme en cabine.
– Tous les produits inflammables ou potentiellement explosifs, par exemple, les produits servant à empeser, les bouteilles d’oxygène, de propane, etc., l’hydrogène liquide ou tout dispositif de cuisson ou de chauffage contenant du gaz.
– Les produits caustiques comme le chlore.
– Les répulsifs à animaux et les insecticides.
– Toutes les peintures, acryliques, vernis, diluants…
– Les briquets jetables (permis en cabine) et l’essence pour briquet rechargeable.
D’autres règles à connaître
À toutes ces règles gouvernementales peuvent parfois s’ajouter quelques restrictions supplémentaires venant des compagnies aériennes. «Par exemple, les produits en aérosol destinés à la toilette personnelle sont permis par Transports Canada, mais une compagnie pourrait interdire certains d’entre eux parce qu’elle les juge dangereux. En cas de doute, mieux vous informer auprès de votre compagnie aérienne», explique M. Larocque.
Bien que les normes édictées par Transports Canada soient assez semblables à celles adoptées ailleurs dans le monde, il peut y avoir des variantes. Mieux vaut donc vous informer des restrictions imposées par le pays que vous comptez visiter pour éviter de devoir, au retour, laisser aux douaniers certains cadeaux ou objets personnels. Vous devriez trouver cette information auprès de votre agence de voyages ou encore sur le site Internet de l’aéroport d’où vous partirez.
Achats hors taxe: attention aux transits
Si vous achetez des bouteilles de vin ou de parfum (donc du liquide en grande quantité) à la boutique hors taxes d’un aéroport ou à bord de l’avion, et que votre itinéraire inclut un transit, donc un autre point de fouille vers un second avion, vous pourriez avoir des problèmes à faire accepter ces articles. Mieux vaut donc vous informer.
Cependant, en vertu d’une entente avec le Canada, les bouteilles ainsi achetées dans les boutiques hors taxes de tous les pays de l’Union européenne peuvent être emballées dans des sacs scellés acceptés à tous les points de fouille du Canada. Bon à savoir si vous devez transiter par Toronto à votre retour, par exemple. Mais cette entente n’est pas réciproque, et ces sacs ne sont pas encore offerts au Canada.
Confisqués… mais utiles
En vertu d’une entente avec l’ACSTA, tous les objets en bon état confisqués aux points de fouille de l’aéroport Montréal-Trudeau sont remis à la Maison Victor-Gadbois de Saint-Mathieu-de-Belœil, qui offre gratuitement des soins palliatifs. La Maison les met aux enchères lors de ses collectes de fonds.
Des questions?
La ligne info de l’ACSTA: 1 888 294-2202
Site Internet: http://www.catsa.gc.ca
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