Un chien qui ingère un corps étranger, un chat qui se régale d’une plante toxique = deux urgences médicales qui plombent le budget du consommateur. Et si on envisageait plutôt d’assurer Pitou ou Minou?
L’ampleur des soins requis pour un animal domestique entraîne parfois des surprises en cas d’accident ou de maladie. Eve-Lyne Bouchard, présidente de l’Association des médecins vétérinaires du Québec (AMVQ), est bien placée pour constater les choix difficiles auxquels sont parfois soumis les propriétaires d’animaux. «Un refus de soins par manque de moyens financiers, les vétérinaires y sont confrontés quotidiennement», dit-elle. À titre d’exemple, une chirurgie pour un jeune chien qui avale un corps étranger peut coûter de 1000 à 2000$. Et une fracture à réparer en urgence peut aussi entraîner des frais de quelques milliers de dollars. Alors, quelles sont les options pour concilier budget limité et soins qu’on veut donner à Fido?
Un propriétaire en bonne santé financière n’aura probablement aucune difficulté à assumer une facture de 2000$ pour son animal. Mais pour la majorité des gens, une solution de rechange s’impose en amont d’un pépin médical: l’auto-assurance. Déposer à intervalles périodiques un montant fixe dans un compte de banque dédié à cette fin pourrait éponger le coût d’une éventuelle visite chez le vétérinaire.
Cela dit, une autre solution méconnue pourrait s’avérer encore plus avantageuse: l’assurance pour animaux de compagnie. Oui, il est possible d’assurer votre petite boule de poils! En échange d’une prime à remettre à l’assureur, le détenteur du contrat protège non seulement la santé de son fidèle compagnon, mais aussi celle de son portefeuille. Et puisque les individus s’entendent bien souvent comme chien et chat en matière d’assurance, voici quelques pistes de réflexion pour prendre une décision éclairée.
Les éléments à considérer
Le vétérinaire est bien placé pour évaluer le risque médical que représente l’animal. «Certains chiens de grandes races développent avec l’âge des problèmes de genoux et de hanches. Si le vôtre est encore jeune et en pleine santé, prendre une assurance est un choix avisé», signale Eve-Lyne Bouchard. Les chiens de petites races sont reconnus pour avoir des problèmes de dos et, surtout, de dentition. «Un détartrage sous anesthésie générale, sans extraction ni radiographie, coûte entre 400 et 600$», estime la vétérinaire. L’assuré, doté de la protection adéquate, n’assumerait alors qu’une fraction du coût de la facture.
Comprendre la nature des honoraires professionnels du vétérinaire facilite aussi la prise de décision. Le chien qui reçoit des soins en dentisterie monopolise trois personnes, pendant deux à trois heures. «Le vétérinaire doit aussi effectuer un bilan sanguin avant l’anesthésie, précise Eve-Lyne Bouchard. Des médicaments et
des fluides sont également à prévoir durant le processus.» Et c’est sans compter les radiographies. «Pour un berger allemand, on doit prendre jusqu’à 30 radiographies pour obtenir la vue complète des 42 dents», dit-elle. Donc oui, la facture grimpe rapidement!
Le mode de vie de l’animal doit aussi être pris en compte avant de choisir de s’assurer ou pas. Un labrador ou un chien de chasse, qui court régulièrement en forêt, requiert beaucoup de soins préventifs. «Prévention des puces et des tiques, vaccin contre la maladie de Lyme et vaccin contre la rage, notamment. Une facture de 500$ au bas mot», signale Eve-Lyne Bouchard. Or, avec certains contrats, l’assurance peut couvrir une partie de ces frais.
Comment choisir son forfait
L’assurance pour animaux de compagnie se décline en différents plans, selon l’émetteur. Le forfait de base couvre généralement les soins en cas d’accident ou de maladie. Les forfaits plus complets peuvent couvrir les soins préventifs, les soins dentaires, les analyses de laboratoire, les appareils médicaux et les thérapies comportementales.
Desjardins (Compagnie d’assurance Petline), Costco (Pets Plus Us) et Trupanion (Omega General Insurance Company) sont quelques-uns des acteurs dominants dans la vente de ce type de produits au Canada. Toute la démarche d’achat s’effectue en ligne, de la soumission personnalisée jusqu’à la conclusion de la transaction. À cet égard, une vérification à l’Autorité des marchés financiers (AMF) s’avère rassurante. «Nous n’avons pas reçu de plaintes concernant ce produit d’assurance au cours des derniers mois», confirme Sylvain Théberge, directeur des relations médias pour l’organisme.
La plupart des forfaits prévoient une franchise annuelle à assumer par le détenteur de la police. L’autre variable de l’équation à considérer, c’est le pourcentage du rembourse- ment des frais à la charge de votre assureur, une fois votre franchise payée. Vous devrez assumer la différence. Par exemple, une coassurance de 70%, 80% ou 90% signifie que vous devrez débourser respectivement le 30%, 20% ou 10 % résiduel de la facture. Il faut aussi vérifier la limite de remboursement annuelle : une couverture en cas d’accident et de maladie qui couvre un maximum de 7500$ par année sera moins coûteuse qu’une couverture dont le plafond est de 15 000$.
Il y a aussi quelques bémols dont il faut tenir compte. Les maladies préexistantes (connues au moment de la souscription) sont habituellement exclues de la couverture d’assurance. Par ailleurs, une pé- riode d’attente est exigée, une fois la police en vigueur, avant de pouvoir soumettre une réclamation. Et dans certains régimes, la prime mensuelle n’est pas garantie et peut être révisée à tout moment, avec un avis écrit d’au moins 30 jours avant la date de prise d’effet du changement.
L’assurance pour animaux de compagnie est un outil supplémentaire pour préserver notre stabilité financière. «N’oublions pas d’apporter le certificat d’assurance lors de notre visite chez le vétérinaire, ou encore de le faire parvenir au préalable par courriel», recommande Eve-Lyne Bouchard. Le vétérinaire pourra ainsi remplir les documents requis pour qu’on puisse procéder à notre réclamation.
Il y a plus de 30 ans que mes chats sont assurés et je m’en félicite, même s’il m’est rarement arrivé de faire face à une facture exorbitante (épongée par l’assureur). Comme pour toutes les assurances, l’assurance bibitte est fondée sur la peur, mais aussi, quelle tranquillité d’esprit de savoir qu’on n’aura pas à se défaire de Boris ni de Crapule en cas d’accident ou de maladie grave! Tant que j’aurai les moyens, cette assurance fera partie de mes dépenses prioritaires.