Le choix d’un matelas n’est pas à prendre à la légère. Cet investissement important durera au moins dix ans et nous servira environ un tiers de chaque jour de notre vie!
L’impact de nos nuits sur nos journées et notre santé est si grand qu’il ne faut pas tarder avant de changer de matelas, surtout s’il est inconfortable. Les spécialistes recommandent de le remplacer tous les dix ans, parce qu’il se dégrade au fil du temps, que notre corps se modifie, mais aussi pour des raisons d’hygiène (on sue environ 0,5 litre par nuit). Cependant, la dépense étant conséquente, quelques vérifications sont de mise avant d’arrêter son choix.
Je vérifie ma posture
Si on a mal au dos au lever et que la douleur s’estompe en cours de journée, quelque chose cloche pendant notre sommeil. Toutefois, ce n’est peut-être pas le matelas qui est en cause, mais plutôt notre posture, remarque Jean-François Duranleau, physiothérapeute, diplômé en ostéopathie. Celle-ci devrait être «la plus symétrique et la moins en torsion possible pour éviter que la colonne vertébrale ne subisse un stress mécanique trop important». Mieux vaut éviter de dormir sur le ventre, par exemple. «En principe, les disques de notre colonne se réparent pendant qu’on dort et qu’on n’est pas sous l’effet de la gravité, car ils sont hydrophiles et accumulent de l’eau. S’ils subissent une compression à cause de la torsion de la colonne, ils ne pourront pas récupérer leur contenu en eau durant la nuit.» Avec une sensation de douleur à la clé.
Si l’on modifie notre posture et que les maux disparaissent, inutile de remplacer notre matelas. Par contre, si on change de posture et que la douleur demeure, ou que l’on dort comme un loir et qu’on n’a aucun inconfort quand on passe nos nuits ailleurs, notre matelas est sans doute inadéquat. Jean-François Duranleau préconise alors de l’inspecter sans drap, pour voir s’il creuse. On vérifie aussi l’alignement de notre colonne: couché sur le côté, dos nu, on demande à quelqu’un de passer un ruban à mesurer rigide de la tête jusqu’au pli inter-fessiers et de prendre une photo. «Si le ruban est droit et que la colonne vertébrale fait une scoliose en C, c’est que le matelas est trop mou et/ou qu’il creuse. Si la scoliose est en S, le matelas est trop ferme.»
Je choisis ma sorte
De nos jours, la technologie de fabrication de tous les types de matelas (à ressorts, en mousse synthétique ou en latex) a tellement évolué, entre le soutien, la respirabilité, les systèmes de gel pour réguler la température et les différents degrés de fermeté offerts par les plateaux d’accueil, que le choix devient vraiment une question de préférence personnelle. Cependant, de manière générale, les gens ont tendance à prendre un lit trop ferme, affirme Lydia Martin, vendeuse chez Dormez-Vous, car ils confondent soutien et fermeté. «Un matelas doit offrir un bon soutien mais être quand même souple, pour combler nos cambrures et éviter les points de pression.
-> À ressorts
Ils comptent plus ou moins de ressorts (en général entre 800 et 1200, en fonction du nombre de dormeurs et de leur poids), ensachés ou pas, répartis en différentes zones de confort.
Les atouts Abordables. Bon soutien lombaire. Gamme de fermeté et de confort selon le plateau d’accueil choisi.
Les bémols On ressent davantage les mouvements du partenaire. Lourds. Difficiles à manipuler.
-> En latex
Composés de différentes plaques de latex (matière d’origine végétale) plus ou moins denses, ils ne contiennent pas de produits chimiques de synthèse.
Les atouts Aussi moelleux que fermes, s’adaptent à chacun. Durables. Ne retiennent pas la chaleur.
Les bémols Chers. Lourds. Difficiles à manier.
-> En mousse synthétique
Composés de différentes couches de mousse, plus ou moins denses, il en existe plusieurs sortes, dont ceux à mémoire de forme.
Les atouts Diminution des points de pression. On ne ressent presque pas les mouvements du partenaire. Confortables. Légers. Faciles à manipuler. La mémoire de forme ferait en sorte qu’on bouge moins et que le sommeil est plus réparateur.
Les bémols Ceux à mémoire de forme réagissent à la température ambiante et corporelle. Ils peuvent donc être très chauds l’été, sans climatisation (ou si on a des bouffées de chaleur), ou très durs et longs à s’adapter à notre corps si la pièce est froide. Inconfortables si l’on bouge beaucoup. Il faut aimer la sensation de caler dans son lit.
Je magasine bien
Les conseils de Lydia Martin pour éviter les déceptions:
– Écoutez les recommandations du vendeur, qui prend en compte votre morphologie (poids, taille), votre position favorite pour dormir, vos préférences, si l’on dort seul ou à deux, etc.
– Mentionnez toute inquiétude ou problème de santé.
– Essayez le matelas en magasin pendant 5 à 10 minutes, dans des vêtements amples et dans différentes positions.
– Vérifiez que la colonne vertébrale soit bien alignée.
– Si vous dormez en couple, magasinez avec votre partenaire.
– Privilégiez deux matelas simples (avec un bon cadre, ils resteront collés ensemble) si vos morphologies et vos goûts sont diamétralement opposés.
– Informez-vous sur la durabilité, les garanties (vérifiez quel type de sommier répond aux prérequis) et les politiques d’échange et de confort.
C’est dans la boîte!
Les matelas en mousse, compactés et livrés directement chez nous dans une boîte fort pratique quand on ne peut se déplacer, sont la grosse tendance de l’heure. L’entreprise Casper, chef de file en la matière, a même vu son matelas éponyme désigné l’une des meilleures inventions par le magazine Time! Ses trois modèles différents se veulent universellement confortables, peu importe notre morphologie, selon Nicole Tapscott, directrice générale de la marque pour le Canada. «Ils offrent en plus un soutien ciblé et empêchent d’avoir trop chaud ou trop froid, grâce aux matériaux très respirants utilisés.» Vous avez envie de tester cette nouvelle façon d’acheter un matelas, mais vous hésitez? Une période de 100 nuits d’essai permet de le retourner en cas d’insatisfaction.
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