Un Benacquista plein de rebondissements

Un Benacquista plein de rebondissements

Par Karine Vilder

Crédit photo: Gallimard

Avec Tiré de faits irréels, l’écrivain et scénariste Tonino Benacquista signe un roman qu’on a réellement apprécié. Il nous en parle.

Avant de se pencher sur Tiré de faits irréels, le nouveau roman de l’écrivain français Tonino Benacquista, il faut d’abord revenir en 1997.Cette année-là, il a publié Saga, le livre qui l’a propulsé sur toutes les scènes littéraires.

«Ce bouquin parle de quatre scénaristes chargés de travailler sur une série télé. J’avais envie d’écrire sur une histoire qui était en train de se faire. Par la suite, j’ai rédigé une histoire d’amour très romanesque dans un bouquin intitulé Romanesque, puis j’ai écrit Toutes les histoires d’amour ont été racontées, sauf une, où on a un personnage qui renonce au réel pour s’en remettre entièrement à la fiction. Moi, je tourne toujours autour du thème de la fiction. Quel impact a-t-elle dans nos vies? Est-ce qu’on en a besoin? Peut-elle nous venir en aide? Et là, en l’occurrence, je me suis posé ces mêmes questions, mais à travers les yeux d’un éditeur.»

Toucher le fond

Cet éditeur, c’est Bertrand Dumas. Lequel fondait il y a quatre décennies sa propre maison, à Paris. Durant toutes ces années, il s’est consacré corps et âme aux romans, et certains d’entre eux ont même eu pas mal de succès. Hélas, les choses ont bien changé. Dès les premières pages de Tiré de faits irréels, on apprend d’ailleurs qu’il a rendez-vous le lendemain au tribunal de commerce pour effectuer son dépôt de bilan.

«En gros, il s’apprête à fermer boutique sans avoir compris pourquoi les gens avaient peu à peu cessé de s’intéresser à ses livres. Mais comme il a beaucoup servi le romanesque, il se dira à un moment qu’il serait presque normal que le romanesque lui donne un coup de main, qu’il y ait un juste retour des choses. Il sera entendu au-delà de ses espérances!»

Une folle nuit

Au cours de la journée et de la nuit précédant sa visite au tribunal, Bertrand ira ainsi de surprise en surprise. Et de ce fait, nous aussi! «J’ai eu envie d’entraîner mon lecteur dans une dérive onirique où il va se passer toutes sortes de trucs. La vraisemblance, on s’en fout un peu, et les événements vont devenir assez délirants. Il n’y a que les romans qui permettent cette espèce d’extravagance.»

À la lecture de ce livre il nous est donc arrivé de sourire, de hausser les sourcils et oui, de rigoler parfois de bon cœur. Difficile de demander plus!

Tiré de faits irréels, Éditions Gallimard (192 p., 35,95$ ou 24,99$ en version numérique)

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