Une fois encore, l’écrivain britannique R.J. Ellory a réussi son pari: signer un superbe polar au suspense implacable. Il nous en parle.
On peut le dire haut et fort, R.J. Ellory fait partie de nos auteurs de polars préférés. Depuis Seul le silence, on a tout lu de lui. Tout. Ce qui nous permet d’affirmer qu’Au nord de la frontière, son petit dernier, compte parmi ses meilleurs livres.
«Avec le genre policier, on peut écrire sur n’importe quoi – un homicide, des meurtres en série, une trahison, une romance, une histoire militaire ou historique, une conspiration – et situer l’intrigue où on veut, à l’époque qu’on veut, explique-t-il. Le crime me donne également l’occasion de présenter un individu ordinaire confronté à une situation extraordinaire et ensuite d’explorer toute la gamme des émotions et des réactions humaines. En vérité, c’est un moyen pour moi de me perdre dans la psychologie de la condition humaine et de créer des personnages qui ressemblent à de vraies personnes.»
Le shérif Victor Landis, 46 ans, en est un excellent exemple.
Liens de sang
Œuvrant dans le comté d’Union, en Géorgie, Landis n’a que son travail dans la vie. Il a bien eu une femme, mais elle a été emportée par le cancer au début des années 1980. Quant à son frère Frank, lui aussi shérif dans un comté voisin, ça va faire 11 ou 12 ans qu’il ne lui a pas adressé la parole. Et malheureusement, il n’aura jamais la chance de se réconcilier avec lui, car Frank vient d’être assassiné. Quelqu’un lui a sauvagement roulé dessus à plusieurs reprises.
Au départ, Landis n’a pas l’intention d’enquêter sur ce meurtre. Mais en découvrant que son frère avait une ex-femme et une fille, il reviendra sur sa décision… sans se douter qu’un véritable cauchemar l’attend au tournant.
Expérience dépaysante
À ses côtés, on est entraîné au cœur des Appalaches, un coin d’Amérique hors du temps où tout le monde se connaît, où rien n’échappe au regard de personne.
«Quand j’écris, le lieu où l’histoire se déroule est très important, souligne R.J. Ellory. Ici, je veux que le lecteur se retrouve dans cet environnement et qu’il le ressente, qu’il comprenne à quel point ce vaste espace est différent de tout ce qu’il a l’habitude de voir. C’est que pour moi, un bon livre est aussi un voyage. Non seulement à travers la vie et les expériences des personnages, mais aussi à travers le paysage qu’ils habitent.»
Il ne nous reste que quatre mots à ajouter: attachez bien votre ceinture!
Au nord de la frontière, Éditions Sonatine (493 p., 39,95$ ou 26,99$ en version numérique).
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