L’animatrice et autrice Pascale Wilhelmy Pascale Wilhelmycélèbre ses 10 ans de carrière littéraire de belle façon en lançant Post-it, son sixième roman. On a profité de l’occasion pour parler de cette nouvelle œuvre, de son processus de création et de son amour pour la campagne, où elle vit depuis l’an dernier. Rendez-vous avec une femme de cœur.
Pourquoi avoir choisi Post-it, un titre intrigant, pour ce roman qui ne parle pas, comme on pourrait le croire, de la maladie d’Alzheimer?
C’est l’histoire de Simone et de Léo, une adolescente de 15 ans et son petit frère de 10 ans, dont la mère fait un séjour à l’hôpital beaucoup plus long que prévu. Les enfants, surtout l’ado, vont alors devoir s’occuper de la maison et essayer de faire comme si tout allait bien. Ils veulent éviter que leur entourage n’apprenne qu’ils sont seuls parce qu’ils ont peur d’être séparés, et ils se laissent des notes sur des Post-it pour se rappeler quoi faire, comme se brosser les dents ou éteindre le four. Au fond, c’est une histoire sur la solidarité et le courage des enfants.
Vous dédiez votre livre aux enfants devenus adultes bien avant l’âge. Avez-vous connu des jeunes qui ont dû faire face à trop de responsabilités?
Cette histoire m’a été inspirée par quelqu’un qui a vécu quelque chose de semblable. Lorsque j’en ai parlé avec les gens autour de moi, je me suis rendu compte qu’ils étaient nombreux à avoir dû devenir des adultes avant leur temps. Quand les parents sont aux prises avec des problèmes de dépendance ou de maladie mentale, par exemple, l’enfant le plus vieux va souvent être obligé de prendre soin des plus petits. Je me disais que leur histoire avait leur place, même si on parle beaucoup plus des enfants-rois aujourd’hui.
Peut-on dire que Post-it se trouve à mi-chemin entre le côté sombre de vos premiers romans et la légèreté des derniers?
Les premiers étaient plus sombres parce j’étais une nouvelle auteure et que je voulais prouver que je savais écrire. Je voulais aussi m’éloigner de mon image de fille joyeuse et légère, montrer que je pouvais être autre chose, alors que dans mes Soupers de filles, je suis allée dans l’extrême opposé. Post-it est un peu la réconciliation entre les deux : je n’avais pas besoin d’épater la galerie, alors je n’ai pas cherché à faire de prouesses littéraires, j’y suis allée avec le cœur et j’ai écrit avec mes mots, dans la simplicité.
Votre conjoint, Denis Lévesque, est souvent votre premier lecteur. La critique est-elle plus difficile à accepter quand elle provient d’une personne aussi proche?
Pas du tout. Denis ne souligne que deux ou trois petites choses et en général, j’applique ses conseils. Mais au bout du compte, c’est mon roman. Je dois manquer d’égo à cet égard, parce que je m’en balance complètement. Je suis rendue à l’âge où si tu me fais une critique, je vais la prendre en compte et t’en remercier, mais c’est moi qui décide !
Puisez-vous votre inspiration dans vos expériences personnelles?
Je pense toujours que mes histoires ne me ressemblent pas parce l’inspiration vient de l’extérieur, mais elles finissent toujours par me ressembler un peu. Ce qui me trahit toujours, c’est quand je parle des enfants ! Quand mon chum a lu Post-it, il m’a d’ailleurs dit qu’il reconnaissait nos enfants dans mes personnages.
Puisque l’écriture est arrivée tardivement dans votre vie, avez-vous eu le sentiment de devoir faire vos preuves comme autrice?
Peut-être. En fait, je pense que ça m’aura pris cinq romans pour me dire que je suis une autrice ! Aujourd’hui, je m’assume complètement. Je ne sais pas de quelle façon Post-it voyagera ou de quelle façon il sera reçu, mais j’ai eu beaucoup de bonheur à l’écrire. Je l’ai fait sans complexe et je peux dire que je suis vraiment contente du résultat.
On vous voyait souvent à l’émission Denis Lévesque. Votre carrière télévisuelle vous manque-t-elle?
J’ai fait de la télévision et de la radio pendant 30 ans et j’ai adoré ça, mais j’ai envie d’autre chose. J’ai encore le goût d’explorer. Si quelque chose de merveilleux se présente, tant mieux, mais je suis vraiment bien dans ce que je fais. J’ai déménagé à la campagne voilà un an et demi et je suis bien occupée : j’écris pour un hebdomadaire, je m’implique dans mon milieu, j’ai des vaches Highland qui attendent leur bébé au printemps… Ma vie a changé et c’est le fun !
Habituellement, les gens s’installent à la campagne pour profiter d’un rythme de vie plus posé. Qu’est-ce qui a motivé ce déménagement?
Ça s’est fait naturellement. On a encore une résidence à Montréal, mais j’ai eu l’appel de la campagne. J’écris tellement bien ici qu’il faut que je me calme parce que je ne veux pas produire un livre par année. J’ai d’ailleurs une idée très claire du sujet de mon prochain roman, mais je ne veux pas en parler tout de suite!
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