L’orangeraie maintenant en bédé

Par Karine Vilder

Crédit photo: Collaboration spéciale

L’écrivain québécois Larry Tremblay et l’illustrateur belge Pierre Lecrenier ont conjugué leurs talents pour nous offrir une bouleversante bande dessinée, une nouvelle adaptation du roman L’orangeraie. Son auteur, Larry Tremblay, nous en parle.

Après sa parution, en 2013, le roman L’orangeraie n’a pas tardé à remporter un immense succès. Il y a eu les prix littéraires – dont le Prix des libraires du Québec et le Prix des lycéens Folio –, mais aussi les adaptations. Au théâtre d’abord, puis à l’opéra.

Et voilà que depuis peu, on peut également lire L’orangeraie sous forme de bande dessinée. «Il y a quelques années, j’ai rencontré l’illustrateur belge Pierre Lecrenier au Festival BD de Montréal, et j’ai aimé son travail, explique le dramaturge, metteur en scène et écrivain Larry Tremblay. J’ai eu l’intuition que je pourrais faire Le garçon au visage disparu avec lui, alors, je l’ai appelé et ç’a marché, on l’a fait.»

Pour L’orangeraie, ç’a été le contraire: c’est Pierre qui a demandé à Larry s’il pouvait y travailler et commencer à dessiner quelques pages.

Des notes aux phylactères

La suite tient presque du conte de fées! «Un jour, l’éditrice des Éditions Rue de Sèvres a visité l’atelier de Pierre et elle a vu ces quelques pages sur les murs. Elle a trouvé ça tellement beau qu’elle a voulu savoir ce que c’était. Alors, Pierre lui a répondu que c’était tiré de mon roman. Comme elle ne l’avait pas lu, elle s’est précipitée pour aller l’acheter. Ensuite, elle a dit qu’il fallait absolument en faire un album.»

Pour y arriver, Pierre Lecrenier s’est surtout servi du livret d’opéra. «Avec l’opéra, la musique prime. Si le texte est trop bavard, ça nuit à l’oraison de l’histoire. Le livret était donc une très bonne base pour amorcer le travail.»

Minés par la guerre

Aux yeux de Larry, le plus important était que cette bédé ébranle, émeuve. «Oui, il fallait que les images soient belles, que les couleurs soient bien rendues, admet-il. Mais surtout, il fallait que l’action soit touchante. L’histoire est tragique. Alors, si on n’est pas touché quand on la lit, c’est qu’on a raté notre cible.»

Qu’on se rassure, le tandem Tremblay-Lecrenier a eu du visou. Beaucoup de visou. Car c’est le cœur serré qu’on découvrira à quoi ressemblera le quotidien des jeunes jumeaux Aziz et Amed après qu’un obus a tué leurs grands-parents. Et c’est les larmes aux yeux qu’on comprendra quel genre de destin les attend, même s’ils ont la chance de vivre dans une orangeraie en plein désert.

L’orangeraie, Larry Tremblay et Pierre Lecrenier, Éditions Rue de Sèvres (126 p., 36,95 $)

Vidéos