Alors que les journées raccourcissent, on n’a qu’une seule envie: se blottir dans une couverture, notre tisane dans une main et un bon livre dans l’autre. Voici nos suggestions.
Les bas-fonds
La «Terre de personne» est une vaste décharge. Pour résoudre l’énigme de la mort du jeune Jimcaale, l’inspecteur Hugo Boloren, en accord avec une horde de policiers et de policières plutôt originaux, s’attaque à cette montagne de déchets. Les personnages les plus inattendus s’y cachent, se livrant à toutes sortes de trafics. Mais ça n’est encore rien à côté des ramifications de l’enquête qui attend Hugo et qui le happe, en écho au bouillonnement anarchique de son esprit inquiet. Les amateurs de romans policiers savamment construits seront bien servis.
Victor Guilbert, Terra nullius, Éditions Hugo Thriller (346 p., 29,95 $ ou 19,99 $ en version numérique).
D’un commun accord
Ce roman s’adresse aux femmes dans la soixantaine. On y fait la connaissance de la bande des huit qui caressent le projet d’acheter ensemble un immeuble en banlieue de Montréal. «Après tout, il n’y a pas d’âge pour vivre sa vie.» Plus que de la simple amitié, ces dames éprouvent de la gratitude les unes pour les autres. Mais, malgré une entente de base, bien des difficultés vont s’imposer, dont la façon de gérer l’argent. De plus, il faut savoir respecter les choix et les goûts des autres que, souvent, on ne partage pas. Alors: on achète ou on n’achète pas? Et si la réponse se trouvait dans les livres, que toutes affectionnent…
Dominique Drouin, Le Club des dames d’argent, tome 1: Avant, Éditions Libre Expression (368 p., 29,95 $ ou 21,99 $ en version numérique).
Affinités saisonnières
Chaque année, à la mi-mai, le domaine de Brockwell sort de sa dormance hivernale. Tout le personnel canadien-français s’active pour y accueillir les vacanciers américains. Murray Bay devient alors le centre touristique de Charlevoix et, pendant quelques mois, on y parle anglais! Mais juillet 1910 va être marqué par une mort mystérieuse, celle de l’avocat Alcide Gagnon, survenue à bord du St. Irénée. Pour l’inspecteur Édouard Lavergne, de Montréal, ce décès ne s’apparente en rien à une mort naturelle. Dès lors, domestiques, riches patrons, catholiques et protestants vont tous passer par la grille d’analyse du policier tenace et avisé.
Céline Beaudet, Une enquête à Murray Bay, Éditions Québec Amérique (226 p., 26,95 $ ou 17,99 $ en version numérique).
Communauté de solitaires
À 20 ans, Markus ne connaît rien de la vie. Enfui depuis peu de la secte qui l’opprimait, il se trouve à ce point perdu dans la jungle urbaine qu’il songe à en finir. Mais Maître K, un bon samaritain sans qui il n’aurait «jamais su qu’il était possible de laisser passer le pire sans le suivre», l’en empêche. Le jeune homme se raconte jusque dans les moindres détails: «Je n’ai que moi à dire.» Et on le suit dans le «vestibule du temps», où il croisera des solitaires comme lui… Malgré tout, Markus garde sa faculté d’émerveillement et c’est ce qui le rend le plus attachant.
Monique Proulx, Enlève la nuit, Éditions du Boréal (352 p., 29,95 $ ou 21,99 $ en version numérique).
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