Le nouveau départ de Louise Tremblay d’Essiambre

Le nouveau départ de Louise Tremblay d’Essiambre

Par Karine Vilder

Crédit photo: Collaboration spéciale

Surprise! À 71 ans, la romancière québécoise Louise Tremblay d’Essiambre change complètement de registre pour nous offrir une série on ne peut plus contemporaine.

Avec Et j’ai dit non, le premier tome de sa toute nouvelle série, Louise Tremblay d’Essiambre effectue un virage à cent quatre-vingts degrés. Car ici, point de récit se déroulant dans l’ancien temps. L’histoire démarre à l’automne 2019, quand les mots covid et confinement ne faisaient pas encore partie de notre vocabulaire.

«Lors d’une rencontre avec ma maison d’édition, on m’a dit que ça serait le fun que j’essaie de me renouveler, explique la prolifique romancière. Sur le coup, j’ai grommelé. Puis j’ai commencé à y réfléchir. Une chose que j’adore écrire, ce sont les nouvelles. On élague au maximum, on va à l’essentiel. Alors, j’ai pensé à faire la même chose avec un roman : écrire de courts chapitres qui n’allaient raconter que l’essentiel.»

Bienvenue en 2020

À 75 ans, Judith Gagnon est en pleine forme. Malgré ce que pensent certains de ses enfants, elle ne voit aucune raison de quitter sa grande maison. Elle cuisine, elle jardine, elle s’occupe de son petit-fils Jasmin, elle fait du bénévolat dans une résidence pour personnes âgées. Bref, elle a une vie bien remplie… qu’elle devra bientôt mettre sur pause comme tout le monde à cause de la pandémie.

«Il y a eu l’avant et il y a eu l’après, et il fallait que quelqu’un en parle, souligne Louise Tremblay d’Essiambre. Je pensais que la pandémie allait déboucher sur une société plus généreuse, plus ouverte, mais c’est dix fois pire qu’avant. C’est vraiment chacun pour soi. Anciennement, quand une personne était en perte d’autonomie, elle était recueillie par un de ses enfants. Plus maintenant.»

Non à l’âgisme

Aux côtés de Judith, on verra aussi à quel point les mesures de santé publique ont affecté les personnes âgées. Mais pas que. «Avec ce livre, je tenais surtout à me pencher sur l’âgisme, qui est une espèce de travers de notre société, poursuit Louise Tremblay d’Essiambre. Je trouve ça abominable. Ce n’est pas parce qu’on vieillit qu’on devient gaga ou idiot. Quand on s’adresse à moi sur un ton infantilisant, je ne peux pas le supporter. Je suis adulte. J’assume ce que je dis et ce que je fais.»

Sa Judith est de la même trempe, et on aura assez vite la chance de le découvrir dans ce premier volet. «Il y aura ensuite un ou deux tomes gros max, conclut la romancière. Ça va dépendre de ce qui se passera dans la vie de Judith et de Jasmin!»

Et j’ai dit non, Éditions Saint-Jean (400 p. environ, 28,95$ ou 22,99$ en version numérique)

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