Pura vida! La vie pure! Cette expression colle si bien au Costa Rica qu’elle y est devenue le bonjour par excellence, l’acclamation de joie, le cri de ralliement. Plus encore, elle définit parfaitement l’ambiance, la philosophie et la grande force de ce pays!
À la télévision et au cinéma, les volcans semblent souvent menaçants, imprévisibles et ravageurs. Et ils peuvent l’être, sans aucun doute. Au Costa Rica, ils font partie du paysage, au-delà d’une soixantaine étant endormis ou éteints, alors que sept d’entre eux demeurent encore très actifs…
Tels des seigneurs, ils dominent leur région respective et forment l’épicentre d’une mosaïque de climats et de forêts variées. Sans parler des sources thermales qu’on leur doit, si bienfaitrices pour le corps et l’esprit! Certes, les plus connus – les volcans Poas, Irazu et Arenal – se laissent parfois désirer, camouflant leurs sommets derrière des nuages de brume. Après tout, ce sont de jeunes volcans (seulement quelques millions d’années), avec encore la fougue et l’arrogance d’un adolescent qui n’en fait qu’à sa tête (tout en étant surveillés par un bataillon de scientifiques, rassurez-vous!).
Le volcan Arenal
Dans le village de La Fortuna, par exemple, la majorité des hôtels font face au volcan Arenal… quand on peut l’apercevoir! Lorsqu’il se cache, les Costaricains s’empressent de nous consoler en nous racontant comment l’Arenal crachait du feu autrefois (jusqu’en 2010). Puis ils nous parlent de leur fierté d’avoir vu le volcan et tout le village devenir les vedettes du film hollywoodien Le sommet de Dante. Ensuite ils nous conseillent de profiter, pour nous faire patienter, de la piscine de l’hôtel alimentée par des sources thermales provenant directement… du volcan!
Et voilà qu’un beau matin le rideau de brume se lève tout doucement pour nous révéler enfin la belle silhouette de l’Arenal, parfaitement conique. Une vision qui valait bien l’attente! Les lueurs rougeâtres ont beau avoir disparu de son sommet en 2010, cet impétueux laisse encore échapper à l’occasion des poussières de pierre et des fumerolles de vapeur. Aussi, son sommet demeure inaccessible, les sentiers du parc de l’Arenal se concentrant surtout à sa base, où l’on peut voir les stries de pierres laissées par l’éruption de 1968.
Par contre, à défaut de nous accueillir à son sommet, l’Arenal nous invite à profiter de la chaleur de ses entrailles… en allant nous baigner dans les sources thermales de Tabacon, par exemple. Ces sources, parmi les plus spectaculaires de la région, dévalent la montagne en se déversant dans une vingtaine de bassins et piscines naturelles, où la température oscille entre 27 et 39° C, selon qu’on s’approche plus ou moins du sommet de la montagne. Bien que le site appartienne au Tabacon Grand Spa Resort, les visiteurs de passage peuvent eux aussi profiter des bassins ou de la piscine, y compris en soirée.
Ce circuit thermal a la particularité d’être complètement naturel. Ainsi, on peut se faire masser le dos ou le cou sous les remous puissants de certaines cascades, se laisser flotter dans les bassins plus tranquilles ou relaxer sous les arbres géants tout en observant les nombreux papillons et colibris qui viennent nous rendre visite. La chaleur et les minéraux contenus dans l’eau favorisent la détente des muscles et des tensions, sans parler du sentiment de bien-être général qu’ils procurent. Et si l’on souhaite pousser le plaisir encore plus loin, le Grand Spa voisin propose des traitements inspirés de la nature locale: des enveloppements à la boue volcanique et au café, notamment, suivis de massages relaxants sous des huttes en plein air, au son apaisant des cascades.
Les volcans Irazu et Poas
Dans la Vallée centrale, les volcans Irazu et Poas, encore actifs, facilement accessibles (par la route) et aussi spectaculaires l’un que l’autre, sont très appréciés. Poas, l’un des plus grands cratères actifs de la planète, camoufle son bouillant caractère derrière un lac volcanique turquoise autour duquel flottent souvent des fumerolles sulfureuses. Lorsqu’on s’y trouve par temps clair, on peut apercevoir la côte des Caraïbes à l’est et celle du Pacifique à l’ouest.
Pour sa part, Irazu déploie un paysage lunaire dominé par un lac volcanique qui ressemble à une émeraude géante, d’un kilomètre de diamètre. La route qui y mène serpente au milieu de luxuriantes forêts pluviales, de pâturages et de nombreuses plantations de café. Une autre belle visite pour mieux comprendre toute la complexité de la culture de ces grains qui prospère si bien ici, en altitude.
Finalement, on trouve même des volcans aux abords des plages, dans la région balnéaire de Guanacaste. Les plages de cette région sont donc couvertes de sable d’origine volcanique, dans des teintes qui vont du brun cassonade au gris cendré.
Mais à peine a-t-on quitté les plages qu’on peut apercevoir un des neufs cratères du Rincon de la Vieja (le col de la Vieille). Certains sentiers mènent jusqu’au sommet du cratère principal (situé à 2 000 mètres d’altitude), et plusieurs autres, au pied du volcan, nous permettent d’observer une foule de phénomènes secondaires : des bassins bouillonnants, des geysers ou des champs de fumerolles qui émanent du sol et qui donnent l’impression que la forêt s’enflamme. Impressionnant! D’autant plus que les forêts sèches, tout autour, fourmillent d’oiseaux, de papillons et de singes.
Au diapason de la nature
À leur arrivée, les Espagnols avaient vu juste en surnommant ce pays «la côte riche»… Aujourd’hui encore, le Costa Rica possède un nombre record de variétés florales et animales, concentrées sur un petit territoire. Malgré sa taille modeste (480 km sur 280 km), le pays loge pas moins de 5% des espèces recensées sur toute la planète, dont plus de variétés d’oiseaux (900) que le Canada, les États-Unis et le Mexique réunis! Sans compter les 1 250 sortes de papillons…
Soucieux de protéger cette richesse, les Costaricains ont été des précurseurs de l’écotourisme, leurs premiers parcs nationaux ayant été créés au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. Aujourd’hui, pas moins du tiers de leur territoire est protégé par un réseau de 190 réserves et parcs nationaux. Ainsi, des parcs comme ceux de Manuel Antonio, de Palo Verde et de Braulio Carrillo abritent un nombre unique d’espèces d’oiseaux, de singes, d’iguanes, de lézards et de petits mammifères, sans parler des fleurs.
Dans les forêts humides, une grande partie de la végétation tropicale – dont font partie les orchidées – se trouve au sommet des arbres, si bien que le Costa Rica a été l’un des premiers endroits à proposer des trams aériens. Grâce à ces nacelles, on se retrouve perché à la canopée des arbres, avançant doucement au milieu d’une mer de feuillage qui paraît presque opaque et impénétrable. Mais grâce au regard aiguisé des guides, on apprend vite à repérer les termitières géantes, les nombreuses plantes épiphytes et les orchidées, où viennent parfois butiner de beaux papillons Morphos aux ailes d’un bleu électrique.
Même quand on circule sur les routes, il vaut la peine de prêter l’oreille et de balayer la forêt du regard, de bas en haut. Car tout à coup, on remarque une petite tache noire qui bouge au milieu des feuilles. Au fur et à mesure que notre regard s’aiguise, on en voit une deuxième, puis une troisième, pour finalement s’apercevoir qu’il s’agit d’une famille entière de singes hurleurs ou capucins, sautant d’une branche à l’autre, manifestant leur présence afin de défendre leur territoire. Quelques heures plus tard, notre oeil sera devenu si habile qu’il pourra aussi repérer des iguanes, voire quelques paresseux perchés sur une branche. Tout en bas, à la lisière des forêts, les coatis (petits rongeurs d’Amérique du Sud) nous épient, tandis que tout là-haut rôdent souvent faucons et vautours, eux aussi à l’affût…
Des hôtels immergés dans la nature
Amoureux de l’environnement, le Costa Rica possède évidemment un nombre impressionnant d’«écolodges» ou d’hôtels immergés dans la nature. C’est le cas du Rancho Margot, qui est à la fois un gîte, un centre d’activités de plein air et, surtout, une ferme biologique produisant presque tout ce qu’elle pose sur la table, y compris les bols fabriqués par des artisans qui travaillent sur place.
Bien sûr, le Rancho utilise aussi de l’énergie solaire, réalise ses propres engrais et savons, recycle et réutilise un maximum de matières. Toutes les activités qui y sont offertes visent à nous réconcilier avec la nature: yoga en plein air, kayak, randonnée équestre, sans oublier les visites de la ferme et de la forêt voisine qui nous renseignent sur l’usage des fleurs, des plantes, etc.
On déguste ensuite avec appétit chips de manioc, tamales cuits dans des feuilles de bananiers, gratins de yuccas, grillades aromatisées avec les herbes du jardin, le tout suivi de savoureux desserts à la papaye ou aux fruits de la passion. En fait, plusieurs apprécient tellement de pouvoir se reconnecter ainsi avec la nature que le Rancho accueille plusieurs bénévoles venus d’un peu partout dans le monde donner un coup de main pendant plusieurs semaines.
Au nord du pays, le refuge El Silencio offre quant à lui une immersion au coeur de la forêt de nuages, perchée au-dessus des montagnes de Bajas del Toro, à 1 000 mètres d’altitude. Le soir, il n’est pas rare que l’hôtel soit presque entièrement enveloppé d’un halo de brume, comme si la nature se chargeait de créer un écrin protecteur autour des visiteurs. Cet écrin nous permet de dormir comme des loirs… surtout si on a profité de la baignoire à remous sur le balcon avant d’aller au lit.
Le matin, le vent fait bruisser les fougères géantes et les pics tambourinent sur les arbres, comme pour nous inciter à participer aux randonnées ornithologiques quotidiennes. Nous aurions bien tort de nous en priver, ne serait-ce que pour avoir une chance d’apercevoir le plumage émeraude et iridescent du fameux quetzal, qui vit surtout dans les forêts de nuages. Heureusement il n’y vit pas seul, si bien qu’en l’attendant on peut aussi remarquer des dizaines de tangaras, des rouges-gorges, des colibris, des pics et même quelques toucans, si impressionnants avec leur bec arc-en-ciel. On refait ensuite le plein d’énergie grâce aux savoureux produits organiques du jardin, encore meilleurs après une séance de yoga ou un massage en plein air.
Volcans, forêts variées, écotourisme bien développé: le Costa Rica nous offre la nature sur un plateau d’argent… Et, surtout, la possibilité de découvrir les plaisirs de la pura vida!
Informations pratiques
S’y rendre
De la mi-décembre à la mi-mars, des vols nolisés directs (avec Air Transat et Sunwing) relient Montréal à San José et Liberia. Le reste de l’année, on peut prendre des vols réguliers, dont la plupart transitent par les États-Unis.
Saisons privilégiées
Hiver et printemps. Les grosses chaleurs et la saison des pluies rendent le séjour moins agréable en été et en automne.
Séjour ou circuit?
De décembre à mars, les voyagistes Vacances Signature et Nolitours proposent des hôtels tout inclus à Guanacaste, de même que quelques autres autour de San José (chez Nolitours). Le voyagiste Canandes propose aussi des circuits en liberté et des circuits guidés en groupe, plus propices pour découvrir plusieurs régions du pays. www.canandestour.com
Suggestions d’hébergement
- Rancho Margot: Le Rancho propose des petites villas rustiques décorées sobrement mais confortables. Et des programmes spéciaux pour les bénévoles intéressés. Aussi, possibilité de visiter seulement. www.ranchomargot.com
- El Silencio Lodge: Un hôtel à la fois écoersponsable, élégant et très paisible (qui n’accepte que les enfants de 8 ans et plus). Un grand souci du détail, des repas (savoureux), des villas spacieuses qui se fondent dans la nature environnante. www.elsilenciolodge.com
- Tabacon Grand Spa Thermal Resort: Hôtel luxueux, romantique, juste à côté des fameuses sources thermales. Vastes chambres, élégantes et munies de balcons encerclés par la végétation. www.tabacon.com
- Palace Costa Rica et Riu Guanacaste (province du Guanacaste): Sis le long de la plage Matapalo et entourés de montagnes, ces deux complexes tout inclus partagent un casino, un gym et le Renova Spa (www.riu.com).
Bon à savoir
Aucun visa n’est nécessaire pour les Canadiens. Par contre, prévoir la taxe de sortie (env. 30$ CAN).
Informations supplémentaires
Escale dans la capitale
Bien qu’elle soit très animée, San José, la capitale du pays, possède peu de bâtiments historiques. C’est donc surtout en transit, à l’arrivée ou au départ, qu’on s’y trouve. Mais on peut y passer quelques heures agréables, en visitant notamment son Musée de l’or précolombien et son Théâtre national, chef- d’oeuvre d’architecture décoré de belles fresques. On complète en allant acheter quelques souvenirs et faire provision de café au Marché Central.
Commentaires: