Maintenant que la pandémie est derrière nous, on a recommencé à voyager comme jamais et l’impact sur les prix s’ensuit. Dans ce contexte, comment tirer son épingle du jeu?
En planifiant un voyage, on constate rapidement à quel point les prix ont augmenté cette année. Hébergement, activités, transport, alimentation: tout semble se liguer pour faire gonfler la facture. Et même s’il n’existe pas de recette miracle pour la réduire, certaines astuces permettent d’économiser sur divers éléments. En allégeant ainsi le budget, le retour de vacances sera assurément moins pénible pour nos finances!
Les déplacements
Le voyage exige qu’on prenne l’avion? C’est probablement le poste de dépense le plus coûteux. Le prix des billets a en effet atteint des niveaux stratosphériques. Un bon point de départ: éviter de voyager durant les périodes très touristiques. «Si on peut partir en dehors des congés scolaires et hors saison, on économise non seulement sur les billets, mais aussi sur l’hébergement», souligne Lucie Dal Molin, conseillère budgétaire à l’ACEF de l’Est de Montréal.
Durant les périodes de forte affluence, le report du départ ou de l’arrivée d’une journée ou deux peut aussi modifier les résultats. Effectuer des simulations pour comparer les tarifs est une bonne façon de trouver les meilleurs prix.
En plus de se montrer flexible quant aux dates, ne pas se limiter à une destination en particulier fera aussi pencher la balance en notre faveur. Grâce au moteur de recherche Google Flights (cliquer sur Vols), on peut obtenir le prix des billets à partir de notre aéroport vers une foule de villes à travers le monde. Il suffit ensuite de raffiner nos recherches en appliquant les filtres correspondant à nos critères. Autre astuce: l’application Hopper, créée au Québec, qui prédit le prix des vols, permettant de choisir les meilleurs moments pour réserver.
Quand on a accumulé des points grâce à nos cartes de crédit, on peut également payer notre voyage – en tout ou en partie – avec ceux-ci, ou encore profiter de certains avantages, comme un bagage en soute sans frais ou le stationnement à l’aéroport gratuit. Les cartes de crédit de certaines institutions financières donnent aussi accès à des salons privés à l’aéroport, où on peut se restaurer gratuitement et se reposer avant d’embarquer.
Si on reste sur le continent nord-américain, la voiture, l’autobus ou le train pourraient s’avérer une option plus économique. Pour savoir ce qui est le plus avantageux, on compare les tarifs sur les sites des transporteurs et on évalue le coût de l’essence en fonction du kilométrage à parcourir. À cet égard, on trouve plusieurs calculateurs gratuits en ligne, comme celui de HelloSafe (sélectionner «Quotidien», cliquer sur «Nos outils» puis sur «Consommation-essence». Et pourquoi ne pas envisager le covoiturage? Des sites et des applications permettent de réserver des trajets au Québec et au Canada, comme Covoiturage.ca (aux États-Unis également), Poparide et AmigoExpress. Le covoiturage a également des adeptes dans plusieurs pays d’Europe, dont la France, avec le populaire site BlaBlaCar.fr.
Une fois sur place, au lieu de louer une voiture auprès d’une agence, on peut envisager une location entre particuliers (Turo, Getaround). Si on choisit cette option à l’étranger (OuiCar.fr en France, par exemple), mieux vaut vérifier les conditions de couverture d’assurance et s’assurer que le permis de conduire québécois est reconnu dans le pays en question.
Vicky Payeur, autrice et créatrice du blogue Vivre avec moins, rappelle toutefois qu’en Europe, les vols d’un pays à un autre avec des compagnies low cost ne coûtent presque rien. Avouons qu’un vol Paris-Rome à 40 euros, c’est tentant!
L’hébergement
Aujourd’hui, les options pour se loger en vacances sont nombreuses. Il y a bien sûr les hôtels, mais aussi les sites de location de chambres et d’appartements (Airbnb, Vrbo, HomeToGo). «Les chambres d’hôtes et les auberges de jeunesse – qui ne sont pas réservées qu’aux jeunes! – sont des choix beaucoup moins coûteux. Plusieurs auberges offrent d’ailleurs des chambres privées», précise Lucie Dal Molin.
Le camping est une autre formule économique, tout comme le tourisme en VR, qui permet de se déplacer et de se loger du même coup. Et si on décidait d’échanger notre maison avec celle d’une autre famille pendant les vacances? Quelques plateformes (HomeExchange, TrocMaison) le proposent.
Enfin, une adhésion à la FADOQ donne accès à de nombreux rabais sur des nuitées et des activités partout au Québec.
Les repas
La nourriture accapare une part importante du budget vacances. Même en choisissant des restaurants locaux et bon marché, la facture grimpe vite. La meilleure option est souvent de cuisiner soi-même. À midi, on mange sur le pouce ou on piquenique avec des aliments achetés dans une épicerie sur place. Louer une chambre d’hôtel avec une cuisinette ou un appartement permet également de préparer nos repas à une fraction du coût.
Si on préfère réserver une chambre dans un hôtel, on privilégie ceux qui incluent le petit-déjeuner dans le prix de la nuitée. Et si on a déjà adhéré à un programme de fidélité hôtelier, celui-ci «donne peut-être accès au petit-déjeuner gratuit, comme certains statuts Platine de Marriott Bonvoy», mentionne Jean-Maximilien Voisine, président fondateur de Milesopedia.
Les activités incontournables
Parce que les principales attractions touristiques sont généralement coûteuses, ça vaut la peine d’y réfléchir afin de cibler celles qu’on veut prioriser. Afin d’en profiter au maximum, on évite d’en programmer plusieurs dans une même journée et on prend notre temps pour la visite. Vicky Payeur indique qu’il est souvent intéressant de se procurer des billets à l’avance sur les sites web des attractions, car ils sont généralement moins chers que si on les achète sur place. Ça évite aussi de faire la file devant la billetterie. La plupart des grandes villes proposent également un laisser-passer ou un passeport pour plusieurs activités à prix réduit.
Cela dit, de nombreuses activités gratuites valent le détour. À ce propos, Lucie Dal Molin conseille de «se renseigner auprès de l’office du tourisme de la ville ou de la région visitée pour y trouver informations et suggestions». Elle rappelle que de nombreux musées sont gratuits certains jours, par exemple le premier dimanche de chaque mois en France.
«Avant de partir, c’est également une bonne idée de se procurer des guides de voyage sur les destinations dans lesquelles on va séjourner. Et, bien sûr, le site web de chaque ville nous aiguille vers les attraits à ne pas manquer.»
Signalons par ailleurs que des professionnels du tourisme font visiter leur ville bénévolement ou moyennant une modique rétribution volontaire. D’où l’intérêt de consulter des sites comme SANDEMANs, FreeTour et GuruWalk, qui valent le détour. Une belle façon de découvrir un coin de pays sans se ruiner!
Enfin, pour prévenir les mauvaises surprises, on gagne à se renseigner sur les us et coutumes locaux. Vicky Payeur recommande par exemple de «regarder les vidéos sur YouTube en faisant des recherches du genre “meilleurs conseils pour Los Cabos, au Mexique”. On se familiarise ainsi avec les pratiques à adopter et on évite les arnaques.»
Frais bancaires et assurances
Choisir le bon moyen de paiement en voyage permet d’économiser des dizaines, voire des centaines de dollars. «Avant de partir, on devrait se renseigner pour savoir si, à destination, on pourra payer avec une carte de crédit et de débit ou si l’argent comptant est préférable», mentionne Jean-Maximilien Voisine. Et même si les cartes sont acceptées, l’expert suggère d’apporter une somme équivalente à environ 200$ en devises du pays. «Pour obtenir un meilleur taux de change, mieux vaut échanger nos dollars canadiens avant de partir – et surtout pas dans les bureaux de change des aéroports ou des sites touristiques!»
Il faut savoir que si on utilise nos cartes de crédit à l’étranger, des frais de conversion (habituellement de 2,5%) nous seront facturés par l’émetteur, en plus du taux de change. Quelques cartes, peu nombreuses – comme la MasterCard World Élite de la HSBC ou la Visa Infinite Passeport, l’American Express Or ou Platine de la Banque Scotia – n’imposent pas ce genre de frais.
À l’étranger, on décide de payer par carte chez un commerçant? Lorsque le terminal demande si on souhaite convertir le montant en dollars canadiens, il faut refuser, autrement des frais de change supplémentaires de 3% à 12% seront exigés. Pour les éviter, on choisit plutôt la devise locale.
Si on retire de l’argent dans des guichets automatiques avec une carte de débit, des frais supplémentaires sont facturés chaque fois; mieux vaut donc effectuer un seul gros retrait plutôt que plusieurs petits. Autre mise en garde de Jean-Maximilien Voisine: «Utiliser sa carte de crédit pour retirer de l’argent équivaut à une avance de fonds, avec des taux d’intérêt beaucoup plus élevés que ceux liés aux achats. Et les intérêts commencent à courir dès le jour du retrait.» Payer un montant à l’avance sur notre carte, de façon à avoir un solde positif, évitera ce désagrément.
Signalons enfin que plusieurs cartes de crédit offrent des assurances voyages et d’assistance médicale. À vérifier: le plafond de la couverture, ainsi que la limite d’âge.
Bon voyage… et bonnes économies!
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