L’été dernier, Sylviane Lussier a longé le Camino Francés, le chemin le plus emprunté par les pèlerins du monde entier. Elle a tellement aimé son expérience qu’elle planifie d’y retourner!
Sylviane ne se souvient plus très bien des raisons qui l’ont amenée à réaliser ce rêve de longue date l’été dernier. «J’ai toujours un projet de voyage de deux ou trois semaines chaque année. Quand vient le temps de l’organiser, je regarde ma bucket list et je choisis ma destination en fonction de la situation que je vis. J’essaie de ne pas forcer les choses. Par exemple, si les dates ou le prix ne fonctionnent pas, j’abandonne en me disant que ce n’est pas le bon moment et je me trouve un autre projet.» En 2022, tout indique que la conjoncture était propice pour vivre cette randonnée de longue haleine.
Trouver son rythme
L’envie de se rendre à Saint-Jacques-de-Compostelle découle de son amour de la marche, autant en ville que dans les montagnes. «Je trouvais que c’était une belle façon de prendre une pause de la vie moderne pour faire de l’introspection. Je ne dirais pas qu’il s’agissait pour moi de me retirer du monde, car il y en a beaucoup sur le chemin!»
Du trajet de Compostelle, Sylviane a parcouru 300 kilomètres à pied. «J’avais trois semaines de vacances et le sentier, long de 1000 kilomètres, prend de 5 à 6 semaines à marcher, en fonction du rythme du pèlerin. Pour ma part, je couvrais une distance moyenne de 20 kilomètres par jour, mais l’avant-dernière journée, je me suis poussée un peu plus : j’ai parcouru 34 kilomètres afin qu’il ne m’en reste que 5 le matin de l’arrivée à Saint-Jacques-de-Compostelle. Je ne voulais pas être trop fatiguée.»
Une aventure bien planifiée
La préparation est importante lorsqu’on décide d’avaler autant de kilomètres. « L’idéal, c’est de marcher plusieurs fois en traînant l’équivalent du poids qu’il y aura dans notre sac à dos pendant la randonnée. D’ailleurs, ce poids supplémentaire a représenté un défi pour moi. La première semaine, dès que j’avais une chance de m’arrêter, je l’enlevais pour me libérer. À la troisième semaine, j’entrais dans les magasins avec mon sac sur le dos, car je ne le sentais plus. Je m’étais renforcée. C’est comme s’il faisait partie de moi!»
Avant de partir, il est essentiel d’être membre de l’Association du Québec à Compostelle et de demander sa credencial, un document prouvant qu’on est bel et bien pèlerin et donnant notamment accès à des auberges et des repas à prix avantageux. On peut aussi faire affaire avec une agence de voyages, comme l’a fait Sylviane. « Sincèrement, c’est vraiment le fun quand tu as juste trois semaines de vacances. Les lieux d’hébergement, les billets de train, bref, tout était réservé et un guide nous emmenait d’un endroit à l’autre.»
Sylviane a tellement aimé son expérience qu’elle y retournera sans doute en 2024. «J’aimerais parcourir les 1000 kilomètres en empruntant le sentier Camino del Norte, qui longe le nord de l’Espagne en passant entre les monts Cantabriques et l’océan Atlantique. Je me sens prête à l’emprunter seule et j’ai trouvé l’application Buen Camino, qui donne une foule d’informations intéressantes pour m’y préparer.» Décidemment, la liste de souhaits de Sylviane s’allonge de belle façon!
A 64 ans, en 2002, je suis partie seule pour marcher de St-Jean-Pied-De-Port jusqu’à St-Jacques de Compostelle. 37 jours de marche pour plus de 800 kilomètres. Quelle belle et unique expérience ! J’ai imprimé mon journal pour le partager à mes enfants et amis.