Monaco et Luxembourg: petits pays, grands destins!

Monaco et Luxembourg: petits pays, grands destins!

Par Nathalie De Grandmont

Sacré destin luxembourgeois!

Surplombant un ravin encerclé par deux rivières, le roc sur lequel se dresse aujourd’hui Luxembourg-ville avait tout pour attirer les convoitises. Encerclé par la France, l’Allemagne et la Belgique, le Luxembourg passa aux mains des Bourguignons, des Espagnols, des Français et des Autrichiens, avant de devenir un grand-duché, sous le règne de la famille Orange-Nassau des Pays-Bas.

Au terme de ces conquêtes successives, la ville possédait pas moins de trois séries de remparts imposants, ce qui lui a valu le surnom de Gibraltar de l’Europe. Les remparts ont été démantelés à la fin du XIXe siècle, peu après que le grand-duché soit devenu indépendant, souverain et neutre. Même neutre, le Luxembourg a tout de même été occupé par les Allemands pendant la Seconde Guerre mondiale; pendant son exil, la princesse Charlotte a notamment trouvé refuge au Canada et son fils Jean a fait des études à l’Université Laval.

Sous le long règne de Jean, puis sous celui de son fils Henri – depuis 2000 –, le Luxembourg a troqué son rôle de forteresse pour celui de carrefour politique, économique et culturel. D’ailleurs, Luxembourg-ville et sa grande région ont endossé fièrement le titre de capitale culturelle européenne en 2007, accueillant un grand nombre d’expositions, de concerts et de spectacles.

Les Luxembourgeois d’aujourd’hui, y compris le jeune Guillaume, le grand-duc héritier, sont ouverts au monde et conciliants. Allez flâner dans l’un des nombreux cafés de la Place d’Armes et vous risquez fort d’entendre vos voisins de table passer de l’allemand au français et au luxembourgeois avec une aisance déconcertante. En plus de ces trois langues en usage dans le pays, plusieurs Luxembourgeois parlent aussi l’anglais et un peu d’espagnol. Pas étonnant que toutes les institutions européennes et les banques du monde y trouvent le terreau idéal pour prospérer!

Par ici, ducs et duchesses!

Par ici, ducs et duchesses!

Comme le mot Luxembourg désigne à la fois le pays et la capitale, plusieurs croient à tort que le grand-duché se limite à une ville. Erreur et agréable surprise! La campagne luxembourgeoise compte une centaine de communes, des plaines, des vignobles baignés par la Moselle et une bonne demi-douzaine de châteaux, dont celui de Vianden, à quelques lieues de la frontière allemande. Perché au-dessus de l’Our qui serpente en contrebas, le château de Vianden a été le fief des comtes du même nom et surtout, de 1417 à 1977, celui de la maison d’Orange-Nassau.

Le grand-duc Jean a vendu le château à l’État, mais la famille ducale y célèbre encore plusieurs événements protocolaires, comme en témoignent les nombreuses photos exposées dans les anciens greniers du château. Victor Hugo a également peint plusieurs esquisses de ce château, à partir d’une maison qui abrite maintenant les souvenirs de son exil à Vianden.

Bien sûr, la ville de Luxembourg mérite elle aussi un ou deux jours de visite que l’on concentrera surtout au cœur de la vieille ville, classée au Patrimoine mondial de l’Unesco. De style Renaissance espagnole, le palais ducal se visite pendant la période estivale, lorsque la famille de S.A.R le duc Henri part en vacances (visites guidées uniquement). En suivant les traces des souverains, on découvrira également la statue de la princesse Charlotte, Place Claire Fontaine, celle de Guillaume 1er, Place Guillaume, et la loge que la famille princière occupe lorsqu’elle assiste à la messe dans l’église Saint-Michel.

Mais il faut aussi aller se promener dans les anciennes casemates du Bock, qui faisaient partie d’un réseau de plusieurs kilomètres de tunnels creusés à même le roc, utilisés jadis par toutes les garnisons de soldats. Les meurtrières à canons pratiquées dans les rochers offrent des vues inusitées sur la haute ville et sur le quartier du Grund, au fond du ravin.

Soleil et étoiles brillent à Monaco

Soleil et étoiles brillent à Monaco

Si le Luxembourg ne fait que rarement les manchettes et mène ses affaires plutôt discrètement, il en va tout autrement de Monaco, devenue l’une des capitales mondiales du jet set et du glamour ! S’étendant sur une petite bande côtière entre Nice et la frontière italienne, la principauté entière tiendrait tout entière dans Central Park, à New York. Mais Monaco n’en possède pas moins son propre corps de ballet, son opéra et son orchestre philharmonique, qui vient de célébrer son 150e anniversaire.

Lorsqu’on sirote un verre, sur la terrasse de l’hôtel Fairmont au coucher du soleil, ce sont trois pays que l’on embrasse d’un seul coup d’œil: la France, dans les montagnes derrière, Monaco et l’Italie, un peu plus à l’est. On trouve aussi à Monaco plusieurs jardins et musées, des boutiques, des hôtels et un casino prestigieux, devant lequel on s’amuse à regarder défiler les voitures luxueuses et… ceux qui en sortent! Tiens!, qui se cache derrière ces lunettes fumées? À qui appartiennent tous ces yachts de millionnaires ancrés dans le port? Allez savoir: à Monaco, tout est possible!

Nul doute, Monaco vit dans la lumière: celle du soleil méditerranéen, qui lui garantit des températures clémentes presque toute l’année, et celle des étoiles qui défilent sans cesse sur ses tapis rouges. Il n’y a qu’à penser à toute l’attention que suscite ses festivals, son Grand Prix de Formule 1, sans parler des activités caritatives et des amours de sa famille princière…

Un héritage passionnant

Un héritage, sous le sceau de la passion

L’histoire et la personnalité de Monaco sont en effet intimement liées à celle de ses souverains, la famille Grimaldi, qui règne sur sa destinée depuis sept siècles. Monaco s’est embellie et enrichie grâce à la vision des uns et aux passions des autres. Là encore, tout a débuté autour d’un rocher, que le génois François Grimaldi a pris d’assaut en 1297, en se faisant passer pour un moine. Aujourd’hui s’élève à cet endroit le Palais de Monaco, qui sert de résidence privée aux souverains depuis le XVe siècle. Comme le montrent de nombreux documents et objets exposés au Musée des archives et des souvenirs napoléoniens, Monaco a vécu sous l’emprise de la France, de l’Espagne et de la Sardaigne, avant d’obtenir son indépendance définitive, en 1861. Désormais, la principauté se divise en trois quartiers : Fontvieille (quartier industriel surtout, gagné sur la mer), la Condamine (vieille ville) et Monte-Carlo, le plus connu, construit à l’initiative du prince Charles III, à la fin du XIXe siècle.

Plusieurs des bâtiments de Monte-Carlo arborent le style Belle Époque, dont le chic Hôtel de Paris, le Casino et l’Opéra, construit par l’architecte Garnier, qui a aussi signé l’Opéra de Paris. Monaco s’est également beaucoup enrichie sous le long règne de Rainier III, décédé en 2005. Surnommé le bâtisseur, il a contribué à faire de Monaco une plaque tournante pour le tourisme d’affaires et une destination balnéaire synonyme de bien-être et de raffinement. Il faut dire que son épouse, Grace Kelly, incarnait à merveille l’élégance monégasque… Non seulement ses goûts vestimentaires contribuèrent-ils à lancer des modes, mais Monaco lui doit aussi d’être devenu LE lieu où stars et simples mortels rêvent d’aller se faire gâter un jour…

Entre autres souvenirs, on doit à la princesse Grace l’élégant Jardin japonais, construit à son initiative. Avec ses étangs de nénuphars, ses cascades, ses passerelles et ses temples de bois, il offre un bel oasis de calme, en bordure de mer.

L’héritage des souverains

Bien sûr, le palais évoque lui aussi la vie des différents souverains et l’héritage qu’ils ont laissé. De nombreux événements de la vie monégasque – dont des concerts, en été – se déroulent encore dans sa cour intérieure, sous l’escalier monumental. Dans le palais lui-même, on découvre les anciens appartements de la famille, les salles d’armes et la chambre d’York, où sont signés les actes officiels.

De toute évidence, Albert II, qui a succédé à son père, ne tardera pas à faire sa marque lui aussi. Pour le connaître un peu plus, rendez-vous au Musée océanographique. Une exposition sur l’Arctique y contient des photos et des données récoltées par le prince Albert II lui-même, au printemps 2005. Cette expédition scientifique revêtait un caractère d’autant plus particulier qu’elle reprenait le parcours suivi en 1907 par le trisaïeul d’Albert II, le prince Albert 1er.

Passionné de la mer, de l’environnement et des sciences en général, Albert 1er passa dans l’histoire de Monaco comme le prince savant. C’est grâce à lui que les visiteurs peuvent aujourd’hui apprécier le Jardin exotique et l’imposant Musée océanographique. Outre les collections scientifiques amassées par Albert II et Albert 1er, on peut y voir aussi un spectaculaire lagon aux requins et de nombreuses espèces de poissons et de coraux, provenant des mers tropicales et de la Méditerranée. Aménagé à flanc de falaise, le Jardin exotique, pour sa part, rassemble une collection impressionnante de cactus, en plus d’offrir des points de vue uniques sur le château et le port.

Mais marcher sur les traces des souverains ne suffit pas. Il faut aussi s’offrir le grand jeu. Pour plonger tête première dans le grand monde, rien de tel qu’une demi-journée aux Thermes marins de Monte-Carlo, considéré comme l’un des plus beaux spas au monde. Entre la piscine d’eau de mer chauffée à 29°, le hammam, le solarium et les cabines de thalassothérapie avec baies vitrées sur le port, il n’en faut pas plus pour se sentir comme un roi ou une reine!

Puis, après un repas diététique au restaurant des Thermes, une petite balade dans le port ou du lèche-vitrines dans les magasins, voilà l’heure de se préparer pour la soirée. Préparez vos appareils photo et revêtez vos beaux atours pour gravir les marches du Casino de Monte-Carlo. Même si on mise peu, les halls décorés de colonnes, de velours et de marbre nous donnent le sentiment d’avoir les poches remplies de poussière d’étoiles… Davantage, si la chance nous sourit! Après tout, dans ces pays de ducs et de princes, les contes de fée se réalisent parfois… sur un coup de dés!

Ce reportage a été réalisé grâce à la collaboration de Vacances Transat, Rail Europe, le Fairmont Monte-Carlo et les offices de tourisme du Luxembourg et de Monaco.

Infos et bonnes adresses

S’y rendre

Air Transat propose des vols nolisés directs Montréal-Nice (25 km de Monaco) de mai à octobre. Heli Air Monaco offre des transferts entre l’aéroport de Nice et l’héliport de Monaco pour un prix à peine plus élevé que celui des taxis. On vous conduit ensuite à votre hôtel. www.heliairmonaco.com

Bonnes adresses à Monaco.

  • Le Fairmont Monte-Carlo, géré par des Canadiens, possède un emplacement hors pair, un excellent restaurant et une piscine sur le toit qui offre des vues uniques sur toute la côte et même sur l’Italie. www.fairmont.com
  • Les Thermes marins de Monte-Carlo: nombreux forfaits et soins à la carte. Repas (et même desserts) diététiques, vraiment savoureux. www.montecarlospa.com
  • Le restaurant Côté Jardin et le Bar américain, à l’Hôtel de Paris, endroits idéaux pour un cocktail ou une collation, avec vue sur les jardins et le Casino. 
  • Restaurant Le St-Benoît, un classique à Monaco pour goûter poissons et fruits de mer de la région, dans un cadre élégant.

Bonnes adresses au Luxembourg.

  • Best Western Hotel International: chambres petites, mais bon emplacement et bon rapport qualité-prix. www.hotelinter.lu
  • Le restaurant du Musée d’histoire de la ville : vue superbe sur la partie basse de la ville.
  • Le café-pâtisserie Oberweiss attire le tout Luxembourg à l’heure du lunch.
  • Le Palais Grand-Ducal: billets au City Tourist Office, Place Guillaume. 
  • mise à jour le 2008-05-01

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