Le mirage de Palm Springs

Le mirage de Palm Springs

Par Linda Priestley

Crédit photo: iStock

Avec son climat ensoleillé toute l’année, son ambiance rétro et ses palmiers emblématiques, Palm Springs attire comme un aimant les amateurs de spa, de golf et de plein air. Cactus (et serpents à sonnette) en prime, pour ajouter un peu de piquant à votre séjour californien!

Bienvenue en Californie!

Pour les voyageurs qui arrivent en avion, l’aéroport presque entièrement à ciel ouvert de Palm Springs, où l’on déambule sous des palmiers géants, donne le ton. Aussitôt les bagages récupérés, on se met déjà en mode zénitude façon Cali: détendu et excité à la fois. Peu importe la ville de destination qu’on a choisie pour séjourner dans la vallée de Coachella, aussi appelée la région du Grand Palm Springs, qui comprend neuf municipalités principales, dont Palm Springs, s’y rendre par les autoroutes s’avère à la fois une expérience panoramique… et légèrement hors de ce monde.

En effet, avec tout ce sable qui s’accumule sur le bord des voies (et parfois sur la chaussée quand le vent se lève, forçant ainsi la fermeture de certains tronçons pour le nettoyage), cette végétation étonnamment luxuriante, ces créatures à quatre pattes ou rampantes entraperçues dans les herbes courtes, ces montagnes imposantes au loin, dont celles de San Jacinto (nous y reviendrons), et ces centaines d’éoliennes qui jonchent le décor, le dépaysement est garanti!

Une destination thérapeutique

La vallée de Coachella comprend plus de 7000 kilomètres carrés de sable et de gravier. Elle fait partie du désert de Sonora, qui lui-même s’étend sur environ 260 000 kilomètres carrés jusqu’au Mexique. Les voyageurs qui préfèrent un climat aussi sec qu’un martini extra dry (cocktail de prédilection de Frank Sinatra, un habitué de Palm Springs) sont donc bien servis en venant y poser leurs valises.

L’endroit était d’ailleurs autrefois considéré comme une destination santé, en raison de ses températures chaudes et de son facteur humidex peu élevé, propices à la guérison de maladies pulmonaires. Son sanatorium, construit en 1901, a contribué en quelque sorte à faire connaître Palm Springs. Les gens y venaient pour respirer à pleins poumons son air bénéfique, ce qui est encore le cas aujourd’hui pour certains snowbirds canadiens, particulièrement ceux de la Colombie-Britannique et de l’Alberta, qui apprécient ses conditions climatiques et sa proximité.

Mise en garde, toutefois: la météo du désert n’est pas une panacée. La pollution de même que la poussière amenée par des vents forts peuvent en faire éternuer ou tousser plus d’un!

Le modernisme du désert à l’honneur

Après les adeptes du bien-être ont suivi, des années 30 jusqu’aux années 50, les influenceurs, dont des vedettes de cinéma comme Dean Martin, Marilyn Monroe, Cary Grant et Elizabeth Taylor. Pour loger ce gratin hollywoodien habitué au luxe de Beverly Hills et de Malibu, des architectes de renom, dont Albert Frey (élève de Le Corbusier, pionnier de l’architecture moderne), John Lautner, Frank Lloyd Wright et les frères E. Stewart et Paul R. Williams ont construit des résidences et des hôtels luxueux au design minimaliste : couleurs neutres, matériaux naturels, lignes épurées et grands vitraux – pour profiter de la luminosité et des panoramas époustouflants –, le tout en parfaite harmonie avec la nature désertique.

Par la suite, des maisons du même style Mid-century modern, mais à des prix plus abordables, se sont multipliées, faisant de Palm Springs le paradis du modernisme.

Entre festivals, shopping, yoga et vélo

En plus de se pâmer sur l’architecture et les palmiers, les visiteurs peuvent aussi profiter des nombreuses activités proposées dans la région du Grand Palm Springs. Il y en a pour toutes les envies: golf au réputé Indian Wells Resort (avis aux golfeurs: la vallée de Coachella en compte plus d’une centaine!), emplettes et visite de galeries d’art au El Paseo Shopping District de Palm Desert, surnommé le Rodeo Drive du désert, exploration du Palm Springs Art Museum ou bain de culture au Coachella Valley Music and Arts Festival, à Indio (en avril chaque année).

Les yogis peuvent pratiquer le salut au soleil dans un hôtel chic, comme La Quinta Resort & Club, ou en plein air, comme dans le Wellness Park de Palm Springs. Des retraites de yoga et bien-être sont aussi organisées dans certains endroits plus éloignés, comme le Joshua Tree Retreat Center. Ressourçant! Les cyclistes, quant à eux, peuvent se défouler sur l’une des nombreuses pistes cyclables (protégées !) qui sillonnent la vallée, dont le Palm Springs Bike Route Network avec son parcours scénique de 80 kilomètres. Pour plus d’infos sur les événements et les activités de la région : visitpalmsprings.com.

Gourde d’eau et écran solaire obligatoires!

Pour vivre à fond l’aventure Palm Springs, la randonnée pédestre est un incontournable si on veut se changer les idées, admirer la nature et les paysages, muscler ses mollets et améliorer son cardio (surtout quand ça monte).

La vallée de Coachella offre de nombreux sentiers de marche adaptés tant aux débutants qu’aux marcheurs aguerris. Parmi les pistes principales, mentionnons le célèbre Palm Canyon Trail, situé à Indian Canyons, une réserve de terres tribales appartenant aux Cahuillas, premiers habitants de la région, qui s’étire pendant 24 kilomètres, ou la Tahquitz Canyon Trail et son sentier en boucle de seulement 2 kilomètres, avec pente ascendante par endroits, qui mène tout droit à une cascade haute de 18 mètres au cœur du désert.

Peu importe la piste choisie, il faut se chausser d’une bonne paire de bottes de randonnée (au cas où l’on marcherait sur un scorpion) et emporter sa bouteille d’eau et sa crème solaire parce que le soleil tape fort!

Conseil: peu importe le sentier parcouru, surtout si on s’aventure hors-piste, mieux vaut regarder où l’on pose les pieds et les mains si on ne veut pas déranger un serpent à sonnette ou un scorpion!

Une date pas plate avec des dattes

On craque pour les dattes? Un arrêt s’impose à Indio, au centenaire Shields Date Garden, l’une des fermes de dattiers les plus connues dans la vallée de Coachella, pour y découvrir une généreuse variété de dattes, dont les Deglet Noor et les Medjool, natures, farcies avec du gingembre ou un mélange d’abricot, pâte d’amande et noix de Grenoble, ou encore sous forme de rouleaux enrobés de noix de coco ou garnies de poire ou de figues.

Le café Shields, quant à lui, propose un menu où des mets font honneur à son produit vedette: le Date me Omelet (poivrons, bacon, jambon, dattes et feta), la salade signature (épinards, canneberges, noix de Grenoble, poires, mangues… et dattes) et les crêpes aux dattes (faites avec de la farine de ce fruit), accompagnées de beurre de dattes. Pour clore le festin : un lait frappé aux dattes. L’essayer, c’est en devenir amoureux fou!

P.-S.: Il est possible de circuler librement dans les jardins entourant la ferme Shields ou, pour en savoir davantage sur la culture des dattes, de participer à une visite guidée.

Pioneertown: cinéma et cachet western

Prendre la route à partir de Palm Springs pour explorer le sud-est de la Californie est un must. À environ 35 minutes en voiture (climatisée, de préférence) se trouve Pioneertown, une petite ville dans le désert de Mojave, près de la vallée de Yucca. Elle abrite moins de 200 personnes, pour la plupart des artistes, des musiciens et des commerçants. Sa particularité est d’avoir été construite par des acteurs et des cinéastes d’Hollywood dans les années 40 pour y tourner des films western de l’époque, comme The Cisco Kid et Gunfight at the O.K. Corral, avec la plus grande authenticité possible.

Aujourd’hui, les visiteurs peuvent emprunter la rue principale, en terre battue, où se trouvent un saloon, un bureau de shérif, une forge, une prison et d’autres bâtiments typiques de l’époque du Far West. Certaines constructions ont été converties en boutiques d’artisanat ou de souvenirs où l’on peut dénicher des trouvailles et des œuvres d’art locales. 

Le Parc national de Joshua Tree: entre l’irréel et le grandiose

Pousser l’exploration jusqu’au magnifique Parc national de Joshua Tree, situé à environ 25 minutes en voiture de Pioneertown, est également à mettre sur sa bucket list californienne, surtout si on a été fan de la série Six pieds sous terre, où cette plante à fleur a symbolisé les moments d’introspection et de réflexion de ses personnages principaux.

Cet immense carré de sable de plus de 3000 kilomètres carrés, traversé par des montagnes, des vallées, des plaines, des oasis et une trentaine de sentiers de randonnée (de faciles à difficiles) accueille les adeptes de la marche, de l’escalade, du camping, de l’archéologie et de l’histoire américaine de même que les observateurs d’oiseaux ou d’étoiles.

Sous un soleil à fendre les pierres s’y rencontrent deux écosystèmes : le désert de Mojave et celui du Colorado, créant ainsi des paysages uniques, où les formations rocheuses, comme Skull Rock, qui ressemble à un crâne humain, et Cap Rock, avec ses motifs sculptés par l’érosion naturelle, sont parmi les sites de randonnée les plus visités aux États-Unis.

Les botanistes en herbe sont aussi choyés : environ 800 espèces de plantes, parfaitement adaptées aux conditions arides et désertiques, s’y épanouissent : yuccas, agaves, lupins sauvages, soucis coquelicots et lys du désert, etc. Les photogéniques arbres de Joshua sont bien sûr les plus croqués sur le vif, mais il y a aussi plusieurs variétés de cactus, toutes parfaitement instagrammables. Parmi eux, les chollas, qui se dressent par centaines au Cholla Cactus Garden.

L’endroit abrite aussi environ 350 espèces animales incluant des bestioles en tous genres (appelées critters), comme les scarabées, les criquets, les sauterelles, les tarentules, les scorpions et les geckos ainsi que des coyotes, des faucons, des écureuils de Californie, des roadrunners, des papillons monarques… et les fameux serpents à sonnette.

P.-S.: Un jour ou deux jours peuvent suffire pour explorer le parc (selon les sites qu’on veut voir), mais trois jours et plus sont nécessaires pour en faire le tour complet. La visite se fait très bien en voiture si on préfère ne pas traverser tout le parc à pied! Il suffit dans ce cas de stationner à côté de chaque endroit, puis de repartir en voiture vers le prochain site de son choix, et ainsi de suite.

Pour les voyageurs qui restent dans le coin plus d’un jour, il y a la formule camping sur place ou hébergement à l’hôtel ou location d’une maison, comme au village de Joshua Tree, Yucca Valley ou Twentynine Palms.

Info utile: Twentynine Palms se trouve à quelques minutes de l’entrée nord, le moins achalandé de tous les points d’accès au Parc national de Joshua Tree.

 

En mai dernier, Mazda a invité des médias, dont Bel âge, à se rendre en Californie pour faire l’essai de la CX-70, son nouveau VUS conçu pour les gens actifs. L’idée est venue après qu’un sondage mené par le constructeur automobile ait révélé que 66% des Canadiens de la génération X et des baby-boomers sondés disent être intéressés par la découverte de nouveaux lieux et que 55% d’entre eux souhaitent voyager en voiture pour le faire. C’est à bord de ce véhicule qu’on a visité Palm Springs, puis poussé l’exploration jusqu’au Parc national de Joshua Tree.

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