Fleurs urbaines assemblées en bouquets, les tours vertigineuses, aussi fines que des allumettes, poussent comme des champignons pour loger les sept millions de Hongkongais et leurs bureaux d’affaires; elles grignotent, petit à petit, les imposantes montagnes qui se profilent en toile de fond…
La ville nous séduit d’abord par son modernisme, ses gratte-ciel de verre et d’acier, aussi élégants qu’étincelants, et par l’efficacité avec laquelle la vie y est régie… comme sur des roulettes ! En effet, c’est avec l’aisance d’un roulement à billes que le système de transports en commun dessert le grand Hong Kong où des milliers de citadins se rendent chaque jour au travail sans trop de problèmes d’embouteillage; lignes d’autobus, métro et traversiers qui vont d’une île à l’autre sont d’une exemplaire efficacité.
On peut aller partout sur l’île de Hong Kong et chez ses voisines à peu de frais (0,35$ pour le Star Ferry qui va de Hong Kong à Kowloon) et en peu de temps, surtout depuis que le système routier s’est doté de tunnels creusés sous les montagnes et que l’on a construit ce pont suspendu, le Tsing Ma, véritable joyau d’architecture, pour relier l’archipel de Kowloon à l’île de Lantau.
Autant en emporte l’encens
Divination, spiritualité, croyances… cet univers métaphysique, profondément ancré dans la vie des Chinois, est la source vitale des temples (environ 600 sur le territoire du grand Hong Kong). Ici et là, au milieu d’une forêt de gratte-ciel, ils nous apparaissent tels de vieux sages au centre d’une cour d’école. Ruisselants de pourpre et d’or, investis par la présence spirituelle de bouddhas, de déesses ou d’imposants guerriers, les temples sont vivifiés par les offrandes de fleurs fraîches et enfumés par les gigantesques cônes d’encens suspendus. Ces décors fantastiques, dont le contenu symbolique demeure obscur, nous mettent tout de même un peu en contact avec la vie intérieure de nos hôtes hongkongais.
Selon la croyance populaire, la première offrande d’encens de l’année est celle qui a le plus d’effet sur l’année qui commence et sur la protection de la personne. C’est donc durant les premiers jours du Nouvel An, qui débute avec la nouvelle lune de la nouvelle année chinoise (définie par de savants calculs, le Nouvel An tombe soit en janvier soit en février), qu’il y a affluence dans les temples.
Le temple Wong Tai Sin est alors littéralement assiégé par une foule venue chercher la première bénédiction de l’année. De la nourriture est offerte, des bâtons d’encens sont allumés et tous les pèlerins, recueillis, sont là pour honorer le souvenir des ancêtres et adresser leurs souhaits aux divinités afin que celles-ci leur apportent la bonne fortune. Sur le site de ce temple, les Fortune Tellers lisent dans les lignes de la main, consulte les oracles selon la date de naissance ou les traits du visage. Ces diseurs d’avenir sont respectés, et leur habileté à prédire la bonne fortune en fait de véritables vedettes. Certains parlent anglais et pour un prix variant de 25$ à 100$ CAN on vous prédira votre avenir.
Si vous voulez que la roue de fortune tourne en votre faveur, rendez-vous au temple Che Kung où des centaines de grappes de roues de fortune agitent leurs ailes au vent. On s’en doute, ce temple est cher au cœur des Hongkongais qui, en échange de dévotions et de bouquets d’encens, espèrent bien que le ciel les placera sous une bonne étoile.
Au cœur du magnifique paysage montagneux de l’île de Lantau se dresse le plus grand Bouddha de bronze du monde assis à l’extérieur, le Bouddha Tiantan. Il mesure 110 pi (34 m) de haut et repose sur un lit de fleurs de lotus au haut d’une colline. On monte (en autobus) pour le voir et le toucher, mais c’est au bas de l’escalier (268 marches), que l’on fait les prières et que l’on brûle l’encens. Le site comprend en outre un temple et un restaurant où la cuisine végétarienne est excellente.
De griffes, de jade et de pacotille
De griffes, de jade et de pacotille
Par son statut de zone franche, Hong Kong se voit exemptée de la taxe d’achat sur certains produits (bijoux, matériel électronique et photographique, par exemple). Le magasinage y est par conséquent un must, surtout en fin d’année où, comme chez nous, les prix sont coupés. Première adresse : le Golden Mile, le long de Nathan Road à Kowloon; on compare cette avenue aux Champs Élysées ou à la Fifth Avenue… Vous y trouverez des centaines de boutiques avec ou sans griffes!
Et il y a tous ces marchés en plein air à visiter pour leur couleur locale : marché aux fleurs, marché aux oiseaux, marché aux poissons rouges, marché de jade où des centaines de commerçants sont regroupés dans un vaste entrepôt. Les bonnes affaires que vous y conclurez, après avoir marchandé ferme jade et pierres semi-précieuses, feront d’excellents cadeaux souvenirs.
On ne peut passer sous silence la fameuse Temple Street et ses centaines d’étalages aux allures bancales où s’entassent les vendeurs de t-shirts, de montres (qui peuvent ne plus fonctionner le lendemain…), de sacs à main et autres objets de la famille du «Tout à 1$». Son animation, jusqu’à tard en soirée, en fait un endroit à visiter et à revisiter. Tout aussi pittoresque, le Stanley Market, situé en bordure de mer au sud de Hong Kong, est une ramification de ruelles étroites où s’entassent échoppes et petites boutiques. On y vend surtout des vêtements et des objets d’artisanat.
Au bonheur des musées
À Hong Kong, tout édifice de plus de 30 ans est considéré comme désuet et ses jours sont comptés… Il ne reste par conséquent que très peu de témoins architecturaux de l’histoire de Hong Kong, de Kowloon et des Nouveaux Territoires. À quoi ressemblaient-ils il y a 50 ans?
Les réponses se trouvent au Hong Kong Museum of History qui relate, par ses mises en scène et ses décors fabuleux, chaque pan de sa turbulente histoire. D’une salle à l’autre et d’un étage au suivant, les heures s’écoulent comme des minutes; prévoyez une bonne demi-journée.
Pour s’initier à l’art chinois traditionnel et moderne, le Hong Kong Museum of Art renferme de riches collections de peintures et d’objets antiques provenant des vieilles dynasties, ainsi que des œuvres contemporaines. Et comme pour tous les autres musées, le tarif d’entrée est minime.
À l’exemple de Sunset Boulevard à Hollywood, l’Avenue des Stars, en bordure de la baie Victoria, a été consacrée aux vedettes internationales du cinéma hongkongais. On y croise les noms et les empreintes de mains d’acteurs dont nous ne connaissons, hélas!, que les Bruce Lee et Jackie Chan qui a, par ailleurs, sa statue en bronze sur la promenade. Profitez du fait que vous êtes sur la rive opposée et, à l’heure où le soleil entame sa descente, tournez-vous vers Hong Kong pour admirer sa dentelle de gratte-ciel qui se profile sur fond de ciel nimbé d’or. Magnifique!
Pour la suite…
Grimpez au sommet du pic Victoria où le Peak Tram, un funiculaire à l’allure d’un tramway, qui vous y hisse en sept minutes après une ascension plutôt… à pic. Vous aurez Hong Kong à vos pieds, le port et les îles qui se profilent au large. Voyez l’étendue, et tout ce qui vous reste encore à découvrir… De là haut, la vie semble s’être arrêtée en bas,
Ce reportage a été rendu possible grâce à la collaboration de l’Office de tourisme de Hong Kong.
Infos
Les langues : le cantonnais et l’anglais, bien que plusieurs citoyens et commerçants ne le parlent pas…
Le meilleur temps pour visiter : entre octobre et février.
Les temples : entrée gratuite et tenue décente exigée.
Les dollars honkongais : 1$ CAN vaut environ 6,6$ HK.
Négocier les prix : les marchands s’attendent à ce que vous négociez leur prix. Faites-le sans gêne, ça en vaut la peine.
Vol et durée du voyage : la compagnie Cathay Pacific offre un vol chaque jour à partir de Toronto. Il faut compter une vingtaine d’heures de voyage auxquelles s’ajoutent 13 heures de décalage selon le fuseau horaire.
Office de tourisme de Hong Kong, 9 Temperance Street, Ground Floor, Toronto (Ontario) M5H 1Y6, tél.: (416) 366-2389.
mise à jour le 2007-11-05
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