Bali, l’île des dieux

Bali, l’île des dieux

Par Nathalie De Grandmont

Crédit photo: iStockphoto.com

Plongée et prière à Nusa Dua

Pour prendre le pouls de Bali, mieux vaut commencer son séjour en bord de mer, ne serait-ce que pour se remettre du long vol et s’habituer au décalage horaire. Plutôt que la station balnéaire de Kuta, réputée pour son animation nocturne, ou sa voisine, Seminyak, qui compte plusieurs boutiques, spas et hôtels chics, on opte pour la péninsule de Nusa Dua, plus tranquille, bordée par une plage de sable doré et quelques hôtels assez haut de gamme. Avis aux amateurs: le secteur est propice à la plongée, avec une barrière de corail juste en face! Plusieurs compagnies proposent également des excursions nautiques à partir des ports de Benoa, de Sanur et de Padangbai, entre autres.

Étonnamment, même dans ces stations balnéaires très modernes, l’hospitalité et les traditions balinaises sont partout présentes. Des statues de personnages étranges semblent nous attendre à chaque tournant. La spiritualité occupe une telle place qu’on voit même des temples dans les hôtels, où les employés viennent se recueillir. Contrairement au reste de l’Indonésie, à majorité musulmane, les Balinais pratiquent une version locale de l’hindouisme teintée d’animisme, d’où leur attitude très pacifiste.

Sur la péninsule, un crochet vers le temple d’Ulu Watu s’impose. Particulièrement spectaculaire au coucher du soleil, il est perché au sommet de falaises vertigineuses au pied desquelles se fracassent des vagues impressionnantes, prises d’assaut par les surfeurs chevronnés. En soirée, on s’arrête au village de Jimbaran, où les restaurants de fruits de mer (warungs) se succèdent le long de la plage sur plus d’un kilomètre. On y choisit ses poissons ou crustacés frais dans des bassins à l’entrée et on les déguste sur la plage, à la lueur des lanternes.

Ubud, le coeur culturel

Aussi belles soient la mer et les plages, c’est la culture qui rend Bali si différente. Et ce n’est nulle part plus vrai qu’à Ubud, où résonnent chaque soir les échos des orchestres de gamelan, pendant que les temples de la ville présentent des spectacles de danse et de musique. Située au centre de l’île, la ville a toujours été la capitale des arts balinais, attirant de nombreux artistes étrangers. Depuis que son charme a été révélé au grand public par le film Mange, prie, aime, avec Julia Roberts, le nombre de visiteurs, de commerces et de motocyclistes a beaucoup augmenté, mais heureusement, la ville a conservé son charme… et ses artistes! Ses ruelles sont jalonnées de galeries d’art, sans compter les nombreux ateliers présents dans les villages d’artisans voisins. 

Pour mieux appréhender les oeuvres, on visite le musée Puri Lukisan, qui donne un bon aperçu de l’art balinais de 1930 à nos jours. Ses pavillons entourés de jardins et d’étangs aux nénuphars valent à eux seuls le détour! On se promène aussi dans les superbes rizières d’Ubud, qu’on peut découvrir à pied ou à vélo au lever du jour (la température est nettement plus confortable à cette heure). Quelques sentiers nous entraînent le long de la crête de Campuan et dans la vallée de Sayan, tandis que d’autres décrivent des boucles autour de la ville, dessinant un incroyable patchwork de jaunes et de verts qui s’étend à l’infini. Un peu au nord de la ville se trouvent notamment les célèbres rizières en terrasse de Jatiluwih, classées au Patrimoine mondial de l’Unesco et qui incarnent à merveille l’ingéniosité et l’harmonie balinaises.

Ubud réserve deux autres belles surprises aux amateurs de nature: le Centre des éléphants et le Sanctuaire sacré de la forêt des singes. Les macaques règnent en maîtres sur cette forêt touffue aux temples tellement couverts de mousse qu’on les croirait sortis d’un film d’Indiana Jones. Certains semblent monter la garde sur les marches, tandis que les plus petits sautillent d’un arbre à l’autre, sans oublier de venir nous titiller au passage! Les pensionnaires du Elephant Safari Park semblent beaucoup plus calmes et dociles en comparaison. Situé un peu au nord d’Ubud, ce centre a recueilli une trentaine d’éléphants de Sumatra, dont la survie était menacée. Aujourd’hui, ce vaste domaine abrite un hôtel de charme, un spa et un centre d’activités qui permet de passer quelques heures en compagnie des mastodontes. On fait leur connaissance en apprenant à les nourrir, avant de partir en balade sur leur dos, bien installés dans une nacelle, en compagnie de leur gardien.

Cap vers l’est et les temples

À Bali, tous les chemins mènent à un temple! Parmi les centaines que compte l’île, si quelques-uns se démarquent, comme Ulu Watu et Tanah Lot, spectaculaires au coucher du soleil, ou Bedugul, dressé sur une île au milieu du lac Bratan, aux yeux des Balinais, le plus sacré de tous demeure Pura Besakih, dans l’est de l’île. Surnommé le «père de tous les temples», il forme un vaste ensemble de 23 édifices. 

Le plus vénéré, le Pura Penataran Agung, s’élève sur six niveaux! La situation de Pura Besakih, au pied du volcan Gunung Agung, amplifie son aura, suscitant un mélange d’admiration et de crainte. Les Balinais y multiplient les visites, histoire d’amadouer le volcan pour qu’il reste sage et endormi. Les touristes peuvent y accéder aussi, à condition de couvrir leurs jambes d’un sarong. L’endroit est particulièrement impressionnant lors des festivals ou de cérémonies religieuses spéciales comme la fête de la Pleine Lune, qui attirent des nuées de fidèles vêtus de leurs plus beaux atours, venus déposer des offrandes et prier dans une ambiance à la fois solennelle et joyeuse.

Outre Pura Besakih, l’est de l’île permet aussi de découvrir un Bali plus authentique. On y parcourt les petites routes qui serpentent dans la vallée de Sidemen. À chaque tournant, on aperçoit des paysans qui font sécher du riz ou des arachides, des montagnes de cageots de poulets, des familles entières entassées sur des motos, des processions de femmes avec un panier sur la tête, sans oublier les kiosques de fruits bizarres. Des moments banals mais vrais, teintés d’une curiosité réciproque et de sourires irrésistibles. Avec leur dévotion, leur respect de la nature et des autres, les Balinais rappellent que le bonheur se trouve dans les choses simples, nous enseignant au passage comment reconnecter avec nous-mêmes. Bali fait du bien, au corps comme à l’esprit. Et c’est probablement là toute sa magie!

Infos pratiques

Pour s’y rendre 

Aucun vol direct ne rejoint Bali depuis le Canada. On évite Jakarta en passant par Doha (avec Qatar Airways), Hong Kong ou Tokyo (avec Air Canada), entre autres. Le visa de touriste s’obtient sur place, à l’arrivée à l’aéroport. Il coûte environ 50$ (argent comptant ou carte de crédit).

Pour se loger 

À Nusa Dua: le Club Med, seul hôtel tout-inclus de la région, qui propose, outre son restaurant principal au tour du monde gourmand et un autre à la carte spécialisée dans les poissons et fruits de mer, une vaste gamme d’activités, dont du tennis, du squash, de la location de kayaks et de voiliers, des excursions quotidiennes de plongée libre et un spa. clubmed.com

Autre option, le Melia Bali, parfait pour un séjour romantique avec son jardin tropical, sa vaste piscine en forme de lagon et son spa YHI. On peut même y réserver des villas privées, avec jardin, douche extérieure et piscine personnelle. melia.com

À Ubud: central mais protégé par un écrin de nature, le Sama’s Cottage regroupe une piscine et une dizaine de chambres simples et propres. Personnel très accueillant et excellent rapport qualité-prix! samascottagesubud.com

À Sidemen: dirigé par une Britannique passionnée, l’hôtel Samanvaya propose des chambres élégantes dont les terrasses donnent sur les rizières et la superbe piscine à débordement. Excellente cuisine, location de motos sur place et personnel très courtois. samanvaya-bali.com

Pour se renseigner 

tourisme-indonesie.fr


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