Depuis le début de la pandémie au Québec, Chantal Gauthier veille au grain pour que des aînés isolés ne manquent de rien… y compris de la bonne humeur!
Pour divertir le monde, Chantal Gauthier est une pro. Cette ancienne meneuse de revue a toujours chanté pour son auditoire avec chaleur et enthousiasme. Une autre des caractéristiques de celle qui est devenue par la suite représentante pour une entreprise téléphonique est cette propension à se rendre utile auprès des autres. Dès que la pandémie a fait son apparition au Québec, elle s’est dit: «Je veux faire quelque chose, n’importe quoi!» 1, 2, 3, go! Ses recherches pour se trouver une bonne cause l’ont menée au Centre d’action bénévole Ouest-de-l’Île, à Montréal. L’organisme lui a aussitôt confié la livraison de repas congelés à des personnes âgées vivant seules. Une tâche qu’elle accomplit une fois par semaine avec diligence et le sourire aux lèvres.
Prête pour l’action
Dire que ça lui fait plaisir d’effectuer ce travail, c’est peu. «Je suis très sociale! J’arrive, je dépose les sacs de victuailles… et je reste toujours pour jaser!» Au détour de chaque conversation, Chantal s’assure que les gens vont bien et s’enquiert de leurs besoins. «Vous savez, ils ont peur de déranger. Mais je les ai mis en confiance.» Ses «clients» sont vite devenus ses amis. «Je me suis attachée à eux!» Il y a cette dame à qui Chantal a prêté main-forte un samedi en venant couper des branches d’arbres pendant trois heures dans sa cour. Ce monsieur, veuf et sans enfants, que notre bénévole dévouée a ramené de l’hôpital après une opération à l’œil. Cet autre homme, ancien enseignant de musique, avec qui elle s’entretient de leur passion commune. Et puis, il y a cette dame de 96 ans, qu’elle a connue avant la pandémie, avec laquelle elle soupe de temps en temps. «Elle est une grand-mère pour moi!»
La jeune amie
Ses grands-parents à elle, surtout ceux du côté de sa mère, ont énormément compté pour Chantal. «J’étais très proche d’eux. Petite, je passais des week-ends dans leur maison, à suivre ma grand-mère partout, à papoter avec elle. Elle était tout un personnage, haut comme trois pommes et au langage très coloré (rires).» Notre quinquagénaire dynamo fait aussi l’épicerie de sa maman de 86 ans. «Je ne sais pas pourquoi, mais j’ai toujours aimé les personnes âgées. Il y a 30 ans, quand mon mari et moi allions en vacances dans le Sud, il me disait toujours en riant: “Je gage n’importe quoi que tu vas te faire deux ou trois «vieux» amis sur la plage”. Et il avait raison! Je suis fascinée par leur expérience de vie. Ça m’intéresse de les entendre parler de leur passé. Comme mon amie nonagénaire qui a connu la guerre. Elle en a vu des affaires!»
Un échange de bons services
C’est cette dernière d’ailleurs qui a donné à Chantal l’idée de retourner sur les bancs d’école pour étudier en courtage immobilier. «Elle m’a déjà dit: “Je ne sais pas ce que je deviendrais si tu n’étais pas là”. Pourtant, moi aussi je tire quelque chose de notre relation!» Que sa «petite participation», comme elle le dit, fasse plaisir aux autres, ça comble de bonheur notre bénévole montréalaise, qui a aussi déjà adopté trois chiens MIRA et une quinzaine de perroquets! «En contrepartie, ça sort les gens seuls de la solitude et leur remonte le moral. Et s’ils ont besoin de quelque chose, ils ont mon numéro de téléphone. Je suis comme un soldat au garde-à-vous! (rires) Justement, je dois vous laisser, c’est mon amie qui m’appelle sur l’autre ligne!»
Ces portraits sont réalisés dans le cadre de notre action On jase-tu? qui vise à briser l’isolement social. Merci à nos partenaires de leur appui: Quebecor | Les Résidences Soleil – Groupe Savoie | Laflamme et Associés | L’Association québécoise des retraité(e)s des secteurs public et parapublic | McCafé
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