Tout le monde à table avec K pour Katrine

Tout le monde à table avec K pour Katrine

Par Caroline Fortin

Crédit photo: Ariel Tarr

Katrine Paradis, la créatrice du blogue culinaire K pour Katrine, a réussi à réconcilier restrictions alimentaires et recettes gourmandes. Entretien avec une entrepreneure à succès, rassembleuse et chaleureuse.

Transmission familiale

Ma mère est une entrepreneure. Elle a eu des restaurants Pacini et Les Prés, et elle préférait la restauration à la cuisine. Moi, ça m’intéresse depuis que je suis toute jeune. Quand j’étais ado et qu’elle partait au chalet, elle me laissait des sous et j’invitais mes amies à souper. Je lisais les magazines Bon Appétit et Gourmet, j’y choisissais mes recettes et s’il me manquait un moule, j’allais me l’acheter.

Recette signature

Une des premières recettes que j’ai faites et qui me suit encore, c’est ma tarte aux pommes. J’en avais vu une dans un magazine, que j’ai mise à ma main, notamment en la faisant avec pas moins de douze pommes. Je me souviens qu’Édith Cochrane, qui a été invitée plus tard à mon émission Un p’tit gâteau à la fois, à Canal Vie, avait dit, en la voyant: «C’est pas une tarte, c’est un pouf!» Encore aujourd’hui, à chaque anniversaire dans ma famille, on me la demande.

Un kiosque lucratif

Quand j’ai eu ma petite dernière, Sarah, j’avais vu dans un magazine de Martha Stewart des jolis kiosques à limonade, et j’ai proposé à mon amie Valérie, qui avait des enfants du même âge que mes filles, d’en monter un dans le parc près de chez nous. On offrait de la limonade et des biscuits, et on avait une caisse enregistreuse Fisher Price pour faire participer les enfants. On en a vendu pour 35$. Une fois revenue à la maison, mon mari m’a suggéré d’en faire don à la Fondation de l’hôpital Sainte-Justine, que notre aînée Margaux avait beaucoup fréquenté en raison de son asthme et de ses allergies alimentaires. Disons qu’ils nous ont trouvées cute, Valérie et moi, avec nos 35$ dans un Ziploc! On a continué pendant 12 ans, et au fil du temps, c’est devenu un gros événement, avec d’autres kiosques, des structures gonflables... En tout, on a ramassé 250 000$.

L’autre moitié du duo

C’est à cette époque que j’ai rencontré Marie-Josée Morin, qui allait devenir ma cofondatrice, dans des cours de cardio plein air. Quand je lui ai par- lé du kiosque, elle s’attendait à voir une table, une nappe à carreaux et quelques enfants. Elle a été surprise! Et a décidé de s’impliquer avec nous. On est devenues amies, puis partenaires d’affaires. Les gens nous demandaient souvent les recettes de biscuits et de gâteaux; alors, Marie-Josée, qui est une fille de projet et qui était maman à la maison comme moi, m’a dit que je devrais en faire un livre de recettes. Je n’avais jamais fait ça de ma vie! Eh bien, on est allées présenter le projet, et Les recettes du kiosque à limonade a été publié en 2015!

Bye, gluten!

J’étais déjà habituée à cuisiner sans produits laitiers, que ma fille Sarah ne tolère pas. Mais j’ai développé des problèmes d’inflammation et ce qu’il me restait à couper, c’était le gluten. J’ai aussi dû cesser les produits laitiers, qui me donnaient mal au ventre. Encore là, c’est Marie- Josée qui a eu l’idée de lancer un site web avec des recettes sans gluten ni produits laitiers. Elle disait que, si quelqu’un pouvait créer des recettes gourmandes avec ces restrictions, c’était bien moi!

Des débuts fulgurants

On s’est fait aider, par nos enfants, entre autres. Ma fille Margaux a un sens de l’esthétique aigu, c’est elle qui fait tout notre stylisme culinaire, en plus de développer aussi des recettes. On a confié à une agence la création de notre site web, on voulait que ça ait l’air professionnel. Six mois après le lancement, une maison d’édition nous approchait pour lancer un magazine ! Par la suite, le détaillant Metro nous a offert une collabora- tion et entre autres mis en marché un premier gâteau – et d’autres ont suivi. Pour les Fêtes, notre première bûche, à l’érable, aux poires et à la bergamote, y sera offerte en exclusivité.

La cerise sur le sundae

Ce qui me rend le plus fière, c’est qu’on soit devenues une référence dans la cuisine d’adaptation. Et puis, même si on propose des recettes sans gluten ni produits laitiers, 60 % des personnes qui nous suivent n’ont pas de restrictions alimentaires. Notre objectif était de répondre aux be- soins des gens intolérants, mais que tout le monde fasse wow en goûtant à nos recettes. C’est pour ça qu’on dit maintenant qu’on fait des recettes adaptées pour toute la tablée.

Ses icônes culinaires

Donna Hay, une Australienne que je suis depuis longtemps. Et comme beaucoup, j’ai été influencée par Josée di Stasio.

Des adresses pour l’art de la table

Chez Anthropologie, au Dix30. Chaque année, pour Noël, c’est mon classique: j’y trouve autant des cadeaux que des vêtements et de la vaisselle. Sinon, j’adore Casa Luca et VdeV.

Ses indispensables pour recevoir

Sur ma table, il y a toujours ma fameuse tarte aux pommes et des beignes, car j’en suis très fan. Il y a aussi beaucoup de bougies, sans parfum pour ne pas interférer avec les bonnes odeurs des plats cuisinés. Et mon gravlax, avec la sauce de Daniel Pinard, que j’ai un peu modifiée. J’aime également préparer un cocktail vodka canneberges avec des framboises, que je verse dans un distributeur de boisson. Je trouve que ça fait festif, et on peut le laisser sur le comptoir quelques jours, les fruits macèrent et il suffit de se servir et d’ajouter des glaçons dans son verre.

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