Stop à la chute des cheveux!

Stop à la chute des cheveux!

Par Emmanuelle Plante

Crédit photo: iStock Photo

Perdre ses cheveux entraîne souvent une perte d’estime de soi. Chez les hommes, c’est même la principale préoccupation esthétique. Bonne nouvelle, il est possible de ralentir la chute des cheveux et d’en stimuler la repousse en misant sur les bons soins, au bon moment. Nos solutions.

Un homme sur trois perd ses cheveux avant 30 ans, un sur deux, à 50 ans, et 80 % de la population mâle en verrait les conséquences à 70 ans. Mais la calvitie ne touche pas que les hommes: si les cas féminins sont rares avant 40 ans, près de 40 % des femmes seront touchées vers 70 ans. Ce phénomène est d’origine génétique.

Nous avons tous, de façon générale, environ 25 cycles de pousse de cheveux au cours de notre vie. Un cycle dure en moyenne 3 ans chez l’homme, et 5 ans chez la femme. Chaque cheveu traverse d’abord une phase de croissance (anagène) de 3 à 5 ans, puis se dégrade tranquillement en remontant pendant quelques jours vers le derme (catagène). Les deux ou trois mois suivants, il atteint la phase de repos, puis tombe finalement (télogène), pour faire place à un nouveau cheveu. La testostérone accélère ces cycles, entraînant une perte de cheveux prématurée. Chez la femme, pour des raisons hormonales, la chute génétique survient souvent à la ménopause. Si l’homme a tendance à perdre d’abord ses cheveux au niveau des tempes, c’est plutôt le dessus de sa tête que la femme voit se clairsemer.

Concrètement, la cause de la perte de cheveux peut être d’origine vasculaire, hormonale ou tissulaire. «Le cheveu peut mourir de faim lorsque le bulbe pileux est moins irrigué, donc pas suffisamment nourri, explique Gilles Daure, directeur de la marque René Furterer. Il meurt aussi parfois noyé par un excès de sébum. En effet, la chevelure est protégée du contact extérieur par le sébum, mais, si on en sécrète trop, ce dernier va descendre vers le follicule pileux et le noyer. Dernier danger, le cheveu se retrouve étranglé quand le derme perd en collagène et en élastine, et devient plus rigide. Le follicule s’y retrouve alors trop compressé.» Malheureusement, il est impossible de déterminer laquelle de ces trois causes est responsable de la perte capillaire chez une personne en particulier. 

Vous vous demandez si vous risquez la calvitie? Pensez à la tête de ceux qui vous ont précédé. «On a tendance à croire que la perte de cheveux se transmet de père en fils. Or, la génétique du côté maternel peut avoir une influence, spécifie Lucie Levac, responsable de l’éducation et de la formation pour Phyto Canada. En général, le premier-né sera chauve si son grand-père maternel l’est.»

Cibler large et agir vite

«Comme on ne peut déterminer la source exacte de la chute génétique, il est nécessaire d’utiliser des produits à large spectre qui couvrent les trois causes, conseille Gilles Daure. On agit au niveau vasculaire grâce à des huiles qui stimulent les cellules du bulbe pileux et exercent une microcirculation du cuir chevelu. Des plantes comme le pfaffia multiplient le nombre de vaisseaux et augmentent leur diamètre. Au niveau hormonal, des extraits végétaux (courge) permettent une régulation du sébum, alors qu’au niveau tissulaire, des actifs d’agrumes, de réglisse et le complexe ATP (carburant naturel du corps) éviteront la rigidification, empêchant l’inflammation et la phase anagène.»

Par contre, il faut agir rapidement puisqu’un cheveu qui tombe est mort et que ce qui est mort ne revit plus, peu importe le produit. «Il faut privilégier un soin global et absolu agissant sur toutes les cibles biologiques, insiste Lucie Levac. Le cuir chevelu est un écosystème particulier. Le produit devra travailler pour maintenir le cuir chevelu en santé, réveiller des cellules souches dormantes du follicule pileux, freiner la chute et stimuler la pousse. On l’applique généralement en cure de plusieurs mois, dès les premiers signes de perte capillaire. Il est impossible de changer le métabolisme, mais on peut l’aider à produire ce qu’il avait l’habitude de produire.»

En clinique esthétique et chez le médecin, différentes technologies permettent également de ralentir la chute capillaire. «La bio-stimulation donne de très bons résultats, note Marilyne Gagné, fondatrice et présidente des cliniques Dermapure. Il s’agit de lasers à faible intensité qui vont nourrir le cheveu afin que le follicule reste plus en santé. Indolore, cette technologie freine la perte et stimule la pousse. On devra prévoir un traitement de 48 séances, 2 ou 3 fois par semaine, pour parvenir à redensifier les cheveux.» Apparemment, les femmes réagissent à ce traitement encore plus rapidement que les hommes! Autre innovation scientifique de pointe, le PHP: notre propre plasma est réinjecté par plaquettes dans les zones où il faut stimuler la croissance. «Ça fonctionne un peu comme une machine à coudre, avec trois à six séances nécessaires. Attention, par contre: quand la peau du crâne est lisse, cela signifie qu’elle est déjà cicatrisée. Les follicules sont définitivement morts et la greffe devient alors la seule alternative», rappelle Marilyne Gagné.

Plusieurs médicaments freinent aussi la perte de cheveux. Certains en vente libre, d’autres sous ordonnance. Le Finastéride (en comprimés), un des plus connus, agit au niveau hormonal. Le Minoxidil (une solution topique) travaille, lui, au niveau vasculaire. Aucun n’est malheureusement à large spectre et ne s’attaque donc aux trois causes à la fois. Autre bémol, des effets secondaires peuvent être ressentis, comme une perte de libido. Il est primordial d’en parler avec son médecin.

La chute réactionnelle

De nombreux événements, dont le stress, un traumatisme, un régime alimentaire mal équilibré, la période post-grossesse et la prise de médicaments, peuvent entraîner une perte capillaire momentanée. Cette chute dite réactionnelle est impressionnante: on perd des cheveux par poignées! Plutôt angoissant, mais qu’on se rassure: elle se traite beaucoup plus facilement que la chute génétique. «Afin de bien comprendre la chute réactionnelle et d’en cibler la cause, il faut généralement remonter deux à trois mois avant le début de la perte de cheveux, spécifie M. Daure. Souvent, quand les gens consultent, ils ne voient pas dans l’immédiat de cause à leur perte de cheveux. C’est que la chevelure met plusieurs semaines avant de tomber après avoir subi un choc.»

Une chute réactionnelle n’est pas irréversible. Les traitements se révèlent efficaces quand on mise sur des marques expertes de cette problématique (voir nos produits suggérés). Une cure de quelques mois avec un sérum ou un traitement sans rinçage, suivie de lavages avec des shampooings adaptés, amène des résultats. «Par contre, on évite ce type de traitement pendant une chimiothérapie par exemple, mais un mois après la fin de celle-ci, des soins spécifiques accéléreront la repousse», précise Gilles Daure. En clinique, comme pour la chute génétique, la bio-stimulation sera un bon choix après des traitements de chimiothérapie justement, ou une grossesse, afin de redensifier plus rapidement la chevelure. Des suppléments nutritionnels peuvent également soutenir la pousse. Des oligo-éléments, des vitamines et du zinc favoriseront la vascularisation, surtout si la perte de densité capillaire est due à un régime mal équilibré. La biotique (B8) stimule aussi la tige capillaire. Mais mieux vaut consulter un professionnel de la santé avant d’ajouter quelque supplément que ce soit à son alimentation, notamment en raison des interactions éventuelles avec nos traitements médicamenteux. Du côté des médecines parallèles, l’acupuncture a aussi obtenu de bons résultats. Une chose est certaine, toutefois: pour stopper une chute réactionnelle, adopter la meilleure hygiène de vie possible est la première étape!

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