Astuces pour garder ses cheveux en santé

Astuces pour garder ses cheveux en santé

Par Mariève Inoue

Crédit photo: Marc-Antoine Charlebois

L’affinement de la chevelure affecte certaines personnes plus que d’autres. Pourquoi perd-on nos cheveux et, surtout, comment les garder en santé le plus longtemps possible?

Premièrement, il faut savoir qu’il est naturel de perdre nos cheveux. «Une perte de cheveux normale peut varier de 25 à 100 cheveux par jour», établit William Matthew Yee Sui Chun, chef des communications médicales pour Vichy Laboratoires. Il y a aussi ce qu’on appelle la mue saisonnière, au printemps et à l’automne, où cette perte naturelle de cheveux s’accélère. Bonne nouvelle: la situation est alors temporaire. «La mue saisonnière n’affecte habituellement pas la perte de cheveux à long terme, explique Diane Donofrio, technicienne en trichologie et vice-présidente chez Capilia. C’est un phénomène naturel et même sain pour le cuir chevelu.»

 

De plus en plus chez les femmes?

Selon l’experte, un grand nombre de personnes de 50 ans et plus sont affectées par l’amincissement ou la perte de cheveux, y compris de plus en plus de femmes. Pourquoi? «Potentiellement à cause des produits qu’on utilise, mais également de notre mode de vie peut-être plus stressant qu’auparavant.» Une chose est sûre: une chevelure de moins en moins épaisse peut grandement affecter la confiance en soi.

 

Sur le dos de la pandémie

Depuis le début de la pandémie de COVID-19, le nombre de gens qui consultent pour la perte de cheveux semble avoir augmenté. «Ce pourrait être lié à la fièvre ou à un grand stress parce qu’une personne a contracté la maladie, ou simplement le fait d’avoir à traverser la pandémie, ce qui peut impliquer un certain stress psychosocial», suggère William Matthew Yee Sui Chun. Une autre raison potentielle: les gens ont «le goût de prendre soin d’eux, observe Diane Donofrio. On prend simplement plus le temps qu’avant.»

 

Les raisons

Les causes de l’alopécie, le terme médical associé à la perte de cheveux, peuvent varier d’un individu à l’autre et sont souvent multiples. «Les sortes d’alopécie dont on parle le plus souvent sont l’alopécie androgénétique, l’alopécie aerata (aussi appelée pelade) et l’effluvium télogène», énumère William Matthew Yee Sui Chun. L’alopécie aerata serait liée à une condition auto-immune, tandis que l’effluvium télogène regrouperait plusieurs autres formes d’alopécie liées à une interruption du cycle capillaire.

Chez les hommes

Chez les hommes, la plupart du temps, on a affaire à une alopécie androgénétique. Cette condition héréditaire engendre la perte de cheveux causée par la transformation de la testostérone en dihydrotestostérone (DHT) par l’enzyme 5-alpha-réductase. Même si l’alopécie androgénétique est plus commune chez les hommes, elle n’affecte pas qu’eux. «Ce type d’alopécie est causé par les androgènes, précise Diane Donofrio. Or, les femmes en ont aussi, sauf que, tout au long de leur vie, leur œstrogène aide à en combattre les effets.» Logique, donc, que ce phénomène, chez la femme, se retrouve davantage après la ménopause, alors que le corps réduit grandement sa production d’œstrogène. Autre fait intéressant soulevé par William Matthew Yee Sui Chun: «La prévalence de l’alopécie androgénétique est plus faible chez les Asiatiques de l’Est et les personnes d’origine africaine que chez les personnes caucasiennes.»

Chez les femmes

Chez les femmes, de multiples raisons justifieraient une perte de cheveux, des changements hormonaux (une grossesse, la ménopause) à la prise de certains médicaments, en passant par un choc émotif, un débalancement de la glande thyroïde ou une carence nutritionnelle, par exemple. «Le cuir chevelu gras peut aussi contribuer à jusqu’à 40 à 50 % de l’amincissement de leurs cheveux», révèle Diane Donofrio. En cas de cuir chevelu gras tout au long de la vie, le sébum crée des dépôts qui finissent par bloquer les follicules et engendrer un amincissement de la chevelure. «Il faut savoir que toutes les formes d’alopécie sont possibles autant chez l’homme que chez la femme», rappelle William Matthew Yee Sui Chun.

 

Les solutions

Même si nos cheveux ont déjà commencé à s’affiner, il n’est pas trop tard pour agir. «Il y a 15 ans, on était seulement en mesure de ralentir le processus, tandis qu’aujourd’hui, on peut l’arrêter et parfois le renverser», affirme la vice-présidente de Capilia. Une multitude de traitements fonctionnent, mais il importe d’adopter le bon – selon la cause de notre perte de cheveux – et le plus tôt possible. «Dès le premier soupçon d’alopécie, il est important de consulter un dermatologue ou un professionnel de la santé afin de s’orienter et de commencer un traitement adéquat», recommande William Matthew Yee Sui Chun. On ne voudrait surtout pas perdre des mois à essayer des traitements qui ne nous conviennent pas!

 

À chaque étape de la perte de cheveux correspondent des solutions spécifiques.

1. J’agis en prévention

L’idée à ce stade est de créer un environnement favorable à la pousse des cheveux en adoptant certaines habitudes de vie:

· Manger sainement et boire beaucoup d’eau.

«Une alimentation adéquate en vitamines et en minéraux évitera les carences, qui sont un facteur contributeur de la perte de cheveux», signale William Matthew Yee Sui Chun.

· Garder une bonne hygiène capillaire.

On choisit des soins adaptés à notre type de chevelure et de cuir chevelu et on priorise les soins trichologiques comportant «des ingrédients actifs qui viendront déposer des nutriments sur le cuir chevelu et qui ne laisseront pas de résidus», préconise Diane Donofrio.

· Ajuster la façon dont on porte nos cheveux.

«Porter notre queue de cheval ou notre tresse moins serrée diminuera la tension sur nos racines, aidant à réduire l’alopécie», indique William Matthew Yee Sui Chun.

· Produits suggérés:

Trousse Contrôle densité pour hommes, de Capilia (109 $).

Shampooing et traitement fortifiants stades initiaux pour homme Phytolium+, de Phyto Paris (26 et 75 $).

Shampooing et revitalisant Hair Fall Rescue, de Dove (6,99 $ chacun).

Shampooing et revitalisant Pure Clean & Clarify sans silicone, de Pantene (11,49 $ chacun).

Shampooing à l’eau micellaire, baume infusion sublime et concentré actif énergisant, de Cult.O (31,99 $, 31,99 $ et 36,99 $).

 

2. Mes cheveux commencent à s’affiner

Un signe que notre chevelure commence à s’amincir: on doit faire plus de tours d’élastique pour attacher notre queue de cheval si on les porte longs. Quand c’est le cas, il est temps de consulter un professionnel de la santé comme un médecin de famille, un dermatologue, un pharmacien ou un expert en trichologie. Un bilan sanguin préliminaire indiquera à notre médecin si une raison médicale – comme une carence vitaminique ou un débalancement hormonal – pourrait causer cet affinement. Quant au trichologue, il analysera notre cuir chevelu et nous guidera vers un plan d’action qui peut comprendre des soins en cabine (de 90 $ à 150 $) et des produits à utiliser à la maison.

· Les vitamines.

Outre les shampooings et revitalisants, certains traitements ou sérums en vente libre peuvent aider à limiter la perte et, dans certains cas, à stimuler la repousse. On peut aussi tenter un supplément de vitamines, surtout si cet affinement est lié à une carence alimentaire. Les ingrédients à rechercher en priorité? Le fer, la biotine, le zinc, la vitamine B12!

· Produits suggérés:

Vitamines gélifiées Glamour cheveux, peau et ongles, de Senzo (29,99 $).

Comprimés dose de beauté Cheveux et ongles, de Functionalab (45 $).

Capsules Anacaps Concentré pour cheveux, cuir chevelu et ongles, de Ducray (38 $).

Traitement fortifiant 5 soin anti-chute Dercos, de Vichy (74,95 $).

Soin Night Density Rescue, de Nioxin (49,98 $).

Traitement anti-chute quotidien Specifique Stimuliste, de Kérastase (85 $).

Traitement activateur de densité Serioxyl Denser Hair, de L’Oréal Professionnel (60 $).

 

3. Ça y est, je perds mes cheveux

À cette étape, on constate que les tempes s’affinent, que la raie s’élargit, ou que la couronne s’ouvre peu à peu (surtout chez l’homme). On trouve davantage de cheveux dans le drain de la douche et on doit nettoyer notre brosse plus souvent qu’auparavant. Pas de panique! Plusieurs solutions s’offrent ici aussi, certaines pouvant être combinées selon le type d’alopécie et le budget.

· Le laser.

«Il stimule la régénération des cellules et dilate les vaisseaux sanguins, augmentant ainsi la circulation sanguine et l’apport de nutriments vers les follicules», met en lumière Diane Donofrio. Le gros avantage de ces traitements? Ils se font à la maison, au moyen d’un casque, en quelques minutes par jour sans aucune douleur physique ni effet secondaire démontré. «On voit de beaux résultats au niveau des études cliniques», estime l’experte. De 700 $ à 5000 $ le casque.

· Produit suggéré:

Casque Capillus 82, de Capillus (1295 $).

· Les injections de plasma riche en plaquettes (PRP).

Elles permettent de ralentir la perte de cheveux et de stimuler la repousse avec des résultats probants. Ce traitement consiste à injecter du plasma riche en facteurs de croissance provenant d’un échantillon de notre sang. On doit faire trois traitements espacés de 3 ou 4 semaines, suivi d’un traitement de rappel une fois tous les 8 à 12 mois. De 500 $ à 900 $ par traitement.

· La mésothérapie.

C’est une technique relativement nouvelle en Amérique du Nord, consiste à créer des microperforations dans le cuir chevelu et à y infuser un mélange de vitamines, de protéines et de minéraux pour favoriser la santé et la pousse des cheveux. Le traitement se fait à raison d’une fois par mois pendant six mois. Environ 350 $ par séance.

· La médication.

Les deux médicaments les plus populaires contre la perte de cheveux sont le minoxidil (Rogaine), qui s’applique de manière topique, et le finastéride (Propecia), qui se prend par comprimé oral. Le premier traite différents types d’alopécie. «À la base, ce médicament avait été développé pour l’hypertension, mais on constate un effet au niveau de la vascularisation, donc au niveau du flux sanguin dans le cuir chevelu, et d’autres facteurs impliqués dans la pousse des cheveux», résume William Matthew Yee Sui Chun. Le second est quant à lui un inhibiteur de l’enzyme responsable de l’alopécie androgénétique, ce qui lui vaut d’être surtout conseillé aux hommes. Une prescription est toutefois nécessaire, et la prise de ce médicament peut engendrer certains effets secondaires.

 

4. Je corrige

Dans le cas d’une calvitie avancée, ou de cheveux qu’on n’arrivera pas à sauver, on passe en mode correction! La greffe capillaire a beaucoup évolué depuis son apparition. Aujourd’hui, il en existe deux formes: par unité folliculaire et par bandelettes. Dans le premier cas, un médecin utilise un petit fusil pour extraire les follicules de notre zone donneuse un à un, les nettoie et les transplante. Dans le second, on déplace une bande de cheveux vers la zone à corriger. «Les deux ont des avantages et des désavantages, analyse Diane Donofrio. Lorsqu’on recourt à la greffe par bandelettes, cela crée une longue cicatrice derrière la tête, qui peut s’avérer assez apparente si on garde la tête rasée. Par contre, le taux de survie du follicule est plus élevé.» De 5000 $ à 20 000 $ selon la zone à traiter.

 

5. Je camoufle

Dans le cas où on préférerait camoufler une perte de cheveux plus ou moins avancée, ou si la zone donneuse n’est pas assez garnie pour procéder à une greffe, deux solutions existent:

· La micropigmentation.

Elle s’apparente à la technique de microblading pour les sourcils. Ce tatouage effectué dans la couche supérieure de l’épiderme imite le follicule rasé. Le résultat doit être rafraîchi aux deux ou trois ans. Quelques centaines de dollars selon la zone à couvrir.

Les prothèses capillaires sont beaucoup plus raffinées désormais, avec un effet très naturel. Il faut toutefois prévoir quelques milliers de dollars par année, puisqu’il faut les remplacer régulièrement.

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