Manger local, pour la gourmandise et le plaisir

Manger local, pour la gourmandise et le plaisir

Par Joanie Rathé

Crédit photo: iStock

Asperges, maïs, pommes, fraises (pour ne nommer que les plus populaires!): remplir son frigo ou son garde-manger avec ce qui pousse sur nos terres est gagnant pour tous, simple comme bonjour et super satisfaisant!

Manger local, c’est plus que cultiver son jardin ! Autrefois, on limitait le concept aux aliments provenant d’un rayon de 150 km autour de chez soi, explique Guillaume Mathieu, cofondateur d’Ilot marketing. Aujourd’hui, la notion s’est élargie : on parle plutôt de produits cultivés ou transformés ici, en appui à l’économie québécoise. Et dans le contexte d’incertitude chez nos voisins du sud, certains y intègrent désormais aussi les produits canadiens.

Par où commencer?

Même quand on veut bien faire, ce n’est pas toujours clair à l’épicerie. Heureusement, deux logos bien connus peuvent nous guider :

«Aliments du Québec» pour les produits faits avec au moins 85 % d’ingrédients québécois, et «Aliments préparés au Québec» pour ceux transformés ici, même si certains ingrédients viennent d’ailleurs.

«Le volet de la transformation est super important, souligne Isabelle Roy, directrice générale chez Aliments du Québec. Les méthodes de production au Québec sont parmi les plus rigoureuses en matière de santé et d’environnement.» Meilleur encadrement des intrants, conditions de travail respectables, bien-être animal, etc. Plusieurs éléments à ne pas négliger! Elle précise aussi que si les deux logos se ressemblent autant, c’est parce qu’ils représentent le choix le plus local possible dans leur catégorie.

De plus, ce sont des choix qu’on peut faire à l’année. «Il y a des aliments qu’on rachète semaine après semaine. Si on prend l’habitude de choisir une version d’ici, ce n’est plus un effort, ça devient un réflexe», poursuit Isabelle Roy. On compte en 2025 plus de 1700 entreprises et 25 000 produits répertoriés par Aliments du Québec. Il existe une alternative locale dans pratiquement chaque allée de l’épicerie.

Pour aller encore plus loin

Pour un choix local garanti, rien de tel que d’acheter directement chez le producteur. Marchés publics, fermes, kiosques en bord de route: du printemps au début de l’automne, c’est le moment idéal pour découvrir une abondance d’aliments faits avec passion, souvent à des prix plus doux qu’on ne pense.

Pour les gens qui aiment les solutions clés en main, les paniers bios, comme ceux des Fermes Lufa sont une excellente option.

Le site d’Équiterre permet de repérer les fermes près de chez soi, de comparer les offres et de s’inscrire en ligne.  Plusieurs producteurs offrent des options flexibles, avec la possibilité de suspendre l’abonnement durant l’été.

Les produits de saison sont souvent proposés à des prix concurrentiels, y compris en épicerie. Pour les repérer, il suffit de vérifier les informations sur l’étiquette. La plupart des grandes chaînes ont également développé des logos pour identifier les aliments locaux, qui sont mis en évidence au niveau des tablettes et dans les circulaires. Si vous faites vos courses en ligne, certains sites proposent un filtre pour magasiner les produits d’ici.

Pratique: l’application Reebee permet de comparer les offres promotionnelles des différentes enseignes et de trouver facilement les réductions sur les produits locaux.

En planifiant ses repas en fonction des articles en solde, les gens peuvent profiter des économies, tout en mangeant au rythme des saisons.

Autocueillette: une sortie qui rapporte

Pour joindre l’utile à l’agréable, rien ne bat l’autocueillette. «On passe une belle journée dehors, on observe la production de près et on choisit soi-même les fruits qu’on aime», rapporte Mélanie Charbonneau, copropriétaire des Vergers Denis Charbonneau.

Certaines fermes proposent même des activités complémentaires, comme des balades en tracteur, des aires de pique-nique ou des dégustations maison.

C’est aussi une excellente stratégie pour le portefeuille: comme cela dispense d’une partie de la main-d’œuvre liée à la récolte, les prix sont souvent plus avantageux qu’à l’épicerie. On fait des réserves pour l’année et on évite le suremballage.

Conserver les saveurs, sans gaspiller

Après une bonne récolte, il faut savoir quoi faire avec tous ces beaux produits. Les petits fruits, par exemple, ne se conservent que deux ou trois jours au réfrigérateur. D’où l’importance de les traiter rapidement, surtout en cas de récolte abondante! La congélation est la meilleure alliée.

Les techniques peuvent varier. Par exemple, pour congeler des fraises, il faut d’abord les équeuter et les couper, puis les étaler sur une plaque avant de les mettre au congélo. Les framboises, plus fragiles, doivent aussi être disposées sur une plaque avant d’être congelées, tandis que les bleuets, plus robustes, peuvent y aller directement, dans leur casseau. Si les fruits sont propres, il n’est pas nécessaire de les laver, pour ainsi préserver leur texture. Une fois les fruits congelés, on peut les ensacher.

Les pommes peuvent être conservées au réfrigérateur pendant plu- sieurs semaines et servir à préparer des compotes ou des tartes. Elles se congèlent aussi très bien en quartiers. Une fois les réserves écoulées, il est utile de savoir que les producteurs proposent souvent des produits transformés à l’année. Une excellente raison de les visiter, même après la saison des récoltes!

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