Les couleurs de Josée di Stasio

Les couleurs de Josée di Stasio

Par Carolyne Ann Boileau

Crédit photo: Collaboration spéciale

La pandémie n’a pas ralenti d’un iota la figure culinaire tant aimée des Québécois Josée di Stasio. De sa cuisine, elle a livré dans la dernière année deux impressionnantes fournées: ses Carnets de saison. Elle raconte son processus de création et dévoile de savoureuses anecdotes. De quoi dire : «Encore!»

Josée di Stasio cuisine simplement, humblement, mais toujours avec les meilleurs ingrédients. Ce n’est pas pour rien que ses deux derniers opus mettent de l’avant les aliments locaux et de saison; c’est quand ils sont tout juste cueillis qu’ils sont à leur summum, qu’ils insufflent fraîcheur et saveur aux plats.

Cela dit, il n’y a pas que le calendrier de récolte qui l’inspire : «Souvent, mes livres naissent à partir d’une couleur. Avant même de commencer mon livre automne-hiver, je savais qu’il y aurait des couleurs de caramel, de cannelle, de cari, de chocolat, des orangés, des ocres. Le livre me permet de créer une ambiance, un peu comme si j’emballais mes recettes. Ça leur donne une âme, une personnalité.»

Cheffe… d’orchestre

Beaucoup de gens savent que Josée développe elle-même ses recettes, mais peu sont au courant qu’elle assure aussi la direction artistique de ses ouvrages. C’est même elle qui déniche la vaisselle qu’on aperçoit sur les images. «J’apporte encore mes propres accessoires. Je vais aussi en chercher un peu en magasin pour renouveler, mais je reste toujours dans la palette et dans le style que j’aime. Les journées de photos restent encore ma partie préférée du processus de création d’un livre.»

Pour elle, la portion la plus laborieuse demeure la standardisation. C’est cette étape qui fait en sorte que la recette est un succès ou non. «C’est très technique, car il faut tout calculer. Mais c’est ici que la confiance des gens se gagne. Je serais très malheureuse si quelqu’un ne réussissait pas une de mes recettes parce qu’il manquerait un détail. Je dois rendre la cuisine accessible et la démocratiser.»

Testées et approuvées

Les confinements ont été des occasions en or pour développer et peaufiner quelques-unes des recettes de ses Carnets de saison. Est-ce que Josée, à l’instar de nombreux Québécois, s’est projetée dans la création de pains et de croissants maison, voire de kombucha, durant ces périodes éprouvantes ? «Non! Je me suis d’abord lancée dans la création d’un nouveau pain aux bananes parce qu’il y avait une demande pour ça. Celui-là, je ne le voulais pas trop sucré, avec un peu de poudre d’amande dans l’appareil et des graines sur le dessus. Il a vraiment tiré fort sur mon site Web! Je l’ai d’ailleurs mis dans le livre. Moi, mon dada durant la pandémie, ç’a vraiment été les bouillons, de légumes et de poulet, et les biscuits. Mes amis m’ont fait remarquer que je n’en avais jamais fait autant! Les biscuits apportent du réconfort, surtout en hiver. J’en avais tout le temps dans une boîte.»

Ce n’est donc pas un hasard si plusieurs de ses nouvelles expérimentations ont atterri dans le livre. Elles sont le reflet de son quotidien à ce moment-là. Josée carbure aux feelings, elle crée à son rythme, ce qui la rend vibrante et authentique. Pas étonnant que sa cote d’amour soit si élevée auprès de son public !

À sa manière

Sa carrière, Josée avoue l’avoir menée un peu au gré du vent. «Je n’ai jamais suivi un plan tracé. J’étais travaillante et j’étais prête à travailler beaucoup, mais je me suis toujours laissé porter.» Entre les mandats, elle se dépose, réfléchit et mûrit des idées. Avant de se lancer dans un nouveau projet, elle doit le sentir dans ses tripes.

Après un automne fort occupé, ponctué de la sortie du Carnet de saison, automne-hiver et du tournage d’une émission anniversaire pour célébrer les 20 ans d’À la di Stasio, Josée profite de l’accalmie pour analyser les nombreux projets qui sont dans l’air, pour voyager et s’inspirer. «J’ai cette chance, et j’en suis bien consciente.»

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