Deux retraités mordus d’éco-art!

Deux retraités mordus d’éco-art!

Par Sylvie Ruel

Crédit photo: La marchande de sable

Résidants de Forestville, sur la Côte-Nord, depuis 1987, Rose-Marie Gallant et Michel Tremblay voulaient créer des œuvres artistiques représentatives de ce coin de pays. Ils n’ont pas cherché midi à quatorze heures… et ont composé à partir de ce qu’ils avaient sous la main : Rose-Marie a utilisé le sable comme matière première et son conjoint, des morceaux de verre polis par le sable et l’eau salée. Rose-Marie et Michel font de l’éco-art, c’est-à-dire qu’ils utilisent les matières brutes fournies par la nature.

Originaire de la Gaspésie, Rose-Marie était habituée aux plages de galets de sa région. Lorsqu’elle est arrivée sur la Côte, elle a été ébahie de découvrir toutes ces plages de sable. Elle a commencé à ramasser… Puis un jour, sa fille lui rapporte d’un voyage en Europe une bouteille dans laquelle ont été superposées des couches de sable. C’est le déclic.

Rose-Marie utilise certains instruments – petite baguette pour brochette, compte-gouttes, etc. – pour déposer le sable dans la bouteille en composant les dessins esquissés au préalable sur papier. Elle fait le même travail sur des tableaux de fibre de pin. Ses thèmes sont inspirés de la Côte-Nord : phares, bateaux, baleines… «Les gens viennent à l’atelier et m’apportent du sable qu’ils ont amassé au cours de leurs voyages. Une dame de Québec, qui avait fait le tour du monde, m’a donné sa collection qui regroupait 60 sacs de sable. C’est un cadeau d’une grande valeur», se réjouit-elle.

Le sable se décline dans une impressionnante gamme de couleurs qui va du blanc au noir en passant par les blancs, les jaunes, les ocres, les orangers, les verts et les couleurs terre ! La seule couleur de sable qui n’existe pas, c’est le bleu; Rose-Marie utilise un pigment minéral de calcite pour en créer.

Depuis peu, l’artiste utilise la même technique avec de la paillette de verre. Elle crée des tableaux miniatures avec de petits morceaux de verre écrasés. Elle donne aussi des formations et incite les gens au recyclage. «J’ai été élevée comme ça, dit-elle. Je récupère et taille des sacs d’épicerie pour en faire des sacs de plage. Je compose avec ce que j’ai sous la main…»

… et le tailleur de verre

Michel, lui, a été fasciné par les morceaux de verre polis par le sable et par l’eau salée que l’on trouve sur les plages. Il les ramassait, sans but réel. Son métier de poseur de carreaux de céramique a éveillé chez lui l’idée de s’attaquer à la taille du verre. Pris de passion, il a délaissé ses truelles de carreleur pour devenir vitrailleur! Tous ces petits morceaux de verre ramassés sur les plages ont nourri son œuvre: sans jamais les tailler, il en fait des lampes qui ont une âme bien spéciale… On peut en effet rêver longtemps en se demandant d’où viennent tous ces morceaux de verre qui ont été brassés par la mer et jetés sur les plages…

«Nous avons toujours l’œil ouvert, dit Anne-Marie. La créativité n’a pas de limite…»
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Mise à jour: décembre 2008

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