Ma Francesca, manquer de confiance en elle? Penser qu’elle n’en vaut pas la peine?!? Je ne l’aurais jamais cru, c’est une femme si forte et déterminée. Fille d’immigrés, partie de rien, elle a travaillé extrêmement dur pour offrir une belle vie à son fils et à sa fille. Comptable d’un groupe de presse en journée, elle se remettait à d’autres facturations à la nuit tombée, pendant que son mari, Paolo, enchaînait lui aussi les heures de labeur dans son garage. Sou par sou, à la sueur de son front, ma courageuse amie a non seulement envoyé ses enfants dans les meilleures écoles, mais aussi construit peu à peu la maison de ses rêves au bord de la mer dans son île d’origine, la Sardaigne, espérant retourner y vivre au chaud un jour.
Je lui dois mon meilleur souvenir professionnel: un mémorable cochon de lait longuement rôti à la broche qui nous avait divinement soutenus pendant 24 heures de rédaction intense (un mariage royal à couvrir pour nos lecteurs; nous travaillions à l’époque toutes les deux pour un magazine à potins). Je lui dois aussi tant de rires, de discussions, de partage, de chaleur… Et je ne suis pas la seule: amis, famille, voisins, tous peuvent compter depuis toujours sur son indéfectible soutien!
Alors, comment cette femme merveilleuse, grand-mère depuis peu de deux magnifiques bambins, qui savoure sa retraite amplement méritée en cuisinant les délicieux légumes cultivés par son Paolo dans leur jardin, pourrait-elle avoir la moindre hésitation sur l’empreinte qu’elle laisse dans le coeur des autres? En même temps, je l’avoue, je ne suis pas toujours si sûre de moi non plus… D’ailleurs, selon un sondage sur lequel je suis tombée, 54 % des gens ne se sentiraient pas à l’aise avec leur aspect physique, plus de 67 % douteraient de leur intelligence et 69 % de l’intérêt de leur conversation.
Ces chiffres et Francesca me trottaient encore dans la tête lundi en prenant l’avion pour assister à une conférence sur les soins de la peau, à Toronto. Et là, la Dre Frauke Neuser, experte scientifique pour Olay, nous révèle justement que, très loin devant la malbouffe, le tabac ou le stress, le tout premier facteur de vieillissement, avec le soleil, est… le manque de confiance! Dans une étude menée sur 150 000 femmes par les chercheurs de la marque en collaboration avec l’université Harvard, ils ont remarqué que celles qui paraissaient 10 ans plus jeune que leur âge réel avaient toutes un point commun: leur attitude positive, tant vis-à-vis d’elles-mêmes que de la vie en général! On a aussi découvert par ailleurs qu’acquérir une meilleure estime de soi réduisait la production de cortisol, une hormone dont l’excès jouerait un rôle dans la dépression.
Il n’est pas facile de se rebâtir une confiance qu’on a perdue au fil des ans ou qu’on n’a jamais vraiment éprouvée malgré tous nos petits et grands succès. Amitiés, enfants, travail, bénévolat, arts, sports, qualités humaines… on ne manque pourtant pas de rai- sons d’être fiers de nous, ni de sentiments à partager ou de savoir à transmettre. La prochaine fois qu’on se regardera dans le miroir, vous, moi, Francesca, si on se disait enfin qu’on le vaut bien? Qui sait, cela nous donnera peut-être même 10 ans en moins!
Aline Pinxteren, rédactrice en chef
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