Qui n’a pas une envie qui lui trotte dans un coin de la tête depuis des années, sans avoir jamais osé la concrétiser? Les experts nous l’assurent: sortir des sentiers battus favorise l’épanouissement. «Les désirs sont porteurs d’espoir et nous animent», dit Marc Vachon, psychologue et auteur (oserchanger.com). On se trouve trop vieux? «Il n’est jamais trop tard pour réaliser un rêve», affirme pour sa part Aline Tardif, coach et formatrice (alinetardif.com). Qu’il s’agisse d’un tatouage ou d’un retour aux études, chaque projet mérite notre attention. Sortons notre bucket list et voyons voir ce qu’on peut y rayer avant de rendre notre dernier souffle.
Passer au gris
Une envie de bouder la colo et de laisser paraître au grand jour nos tifs gris ou blancs nous décoiffe? Tant pis si ça vend la mèche quant à notre âge, «on l’assume!» lance Aline Tardif, qui a eu elle-même le toupet de le faire. «Et je ne l’ai pas regretté. Mais ça m’a aidée d’avoir une coiffeuse qui a su me proposer une coupe avantageuse et facile d’entretien. Après tout, c’est important d’aimer l’image que nous renvoie le miroir.»
C’est pour moi si je souhaite assumer mon âge, aller au-delà des apparences, rechercher l’authenticité.
J’y réfléchis à deux fois si je le fais parce que j’en ai marre d’aller chez le coiffeur tous les quinze jours: «Ce genre de prétexte ne tient pas la route longtemps», dit Marc Vachon.
Me faire tatouer
On rêve depuis longtemps de se faire tatouer un papillon sur l’épaule? Pourquoi pas, si ça nous donne des ailes! «Même les plus petites envies peuvent nous procurer de grandes joies», affirme M. Vachon. Et on fait fi de l’ami qui veut nous en dissuader. «Soyons notre propre motivateur», dit le psychologue. On joue toutefois de prudence en s’adressant à un tatoueur fiable pour éviter les mauvaises surprises.
C’est pour moi si l’idée me fait carrément triper et si, même si j’appréhende le résultat, la curiosité et l’excitation l’emportent haut la main.
J’y réfléchis à deux fois si je mise trop là-dessus pour faire bouger les choses dans ma vie. Il faut se méfier dans ce cas parce qu’il pourrait s’agir d’une lubie passagère.
Voyage en solo
Une destination nous fait envie, mais il n’y a personne pour nous accompagner? Heureusement, il existe une foule de ressources pour les bourlingueurs aux tempes grises qui voyagent en classe solitaire. L’important est de bien se préparer et planifier son périple. Déjà, rien qu’à l’organiser, on est doublement emballé! On est frileux à l’idée de s’élancer sans partenaire? Pourquoi ne pas y aller mollo en essayant d’abord de manger seul dans un resto ou de voir un film sans personne pour nous tenir la main dans le noir. «Oser, c’est grandir», rappelle Mme Tardif.
C’est pour moi si à mes yeux, c’est la promesse de grandes révélations, de moments d’introspection, de rencontres inoubliables, d’expériences humaines.
J’y réfléchis à deux fois si la formule ne me convient pas ou j’éprouve des pépins de santé. Le cas échéant, je peux adapter mon rêve à mes besoins.
Voler comme un oiseau
Folie pure que de s’élancer dans les airs en parachute ou en deltaplane? Ou encore de monter le Kilimandjaro ou de participer à un marathon? «Si ça nous tente, pourquoi pas?» lance Aline Tardif. Pourvu qu’on consulte notre médecin avant, qu’on s’informe sur les règles de sécurité et qu’on se fixe des objectifs à la mesure de nos capacités.
C’est pour moi si j’en meurs d’envie, ça me rendrait fier d’avoir pu le faire, ça me permettrait de gagner en assurance.
J’y réfléchis à deux fois si je veux imiter mon beau-frère qui l’a fait et en vante les bienfaits, ou si je me lance sur n’importe quoi pour tromper mon ennui sans écouter mes besoins.
Découvrir une nouvelle passion
S’essayer à la poterie, apprendre une nouvelle langue… qui sait ce qu’on peut devenir en grandissant. «Il y a un plaisir à s’ouvrir au changement et à découvrir des facettes insoupçonnées de notre personnalité», assure Marc Vachon. Par exemple, ce sexagénaire devenu guitariste, au grand étonnement de sa femme, qui ne lui connaissait pas cet engouement pour la musique. «Même s’il ne deviendra pas virtuose, il ne perd pas son temps puisqu’il apprend du nouveau, ce qui est positif en soi, dit le psychologue. L’important est de le faire sans s’attacher au résultat.» On veut entreprendre un projet à plus long terme, comme s’inscrire à l’université? On gagne alors à se fixer des objectifs accessibles et qu’on peut contrôler. «Y aller étape par étape permet de se concentrer sur les bienfaits dans le moment présent, sans trop s’attarder à ce que nous réserve l’avenir», explique M. Vachon.
C’est pour moi si j’ai besoin d’assouvir ma soif d’apprendre, je soupire après un vent de changement, je me permets de rêver tout en demeurant réaliste.
J’y réfléchis à deux fois si j’y crois plus ou moins, je visualise le but sans tenir compte des étapes à franchir, je ne suis pas certain de ce que cela va m’apporter. «Cela dit, il n’y a pas de mauvais chemins, dit M. Vachon. Si on se trompe, on s’arrête. Mais déjà, on en aura appris davantage sur nous et on aura accompli quelque chose.»
M’inscrire sur un site de rencontres
Se fier à un site de rencontre pour rencontrer des gens? «Aucune formule n’est nocive, dit Aline Tardif. Le truc est de voir si ça nous convient et de changer de bord si ça ne fait pas notre affaire.» Avant de nous mettre à notre clavier toutefois, on s’informe pour connaître les sites fiables, par exemple auprès d’un organisme de l’âge d’or, on respecte les consignes de sécurité pour ne pas se faire arnaquer et, surtout, on y va à son rythme, sans rien brusquer.
C’est pour moi si j’ai fait le deuil de ma relation précédente et j’envisage l’avenir comme une occasion d’apprendre, ou si, pour moi, les voyages ou les sorties au cinéma à deux donnent de la valeur à l’expérience.
J’y réfléchis à deux fois si mes attentes sont élevées (je veux à tout prix dénicher l’âme sœur) ou parce que j’ai besoin d’un soutien financier ou d’aide pour exécuter certaines corvées. Le web nous intimide? «On peut se diriger vers un groupe associatif ou participer à des activités pour célibataires dans notre région», conseille Marc Vachon.
5 questions-clés avant de me lancer
1 Qu’est-ce que je veux?
La première étape consiste à définir notre objectif, par exemple: «Je veux sauter en parachute.»
2 Si je meurs demain, vais-je regretter de ne pas l’avoir fait?
«On constate ainsi jusqu’à quel point un projet nous tient à cœur», commente Aline Tardif.
3 Suis-je motivé de l’intérieur ou de l’extérieur?
«Nos choix doivent être les nôtres et non ceux des autres», dit Marc Vachon. Un bon moteur, c’est quand ça nous rend heureux, nous fait évoluer et correspond à nos besoins. Par contre, si ça vient de l’ego, qu’on le fait dans un mauvais état d’esprit, pour combler un vide ou épater la galerie, on risque de perdre notre temps.
4 Qu’est-ce qui m’arrête?
Certaines croyances négatives sont bien ancrées. «J’entends souvent des phrases du genre: « Je ne suis pas capable de faire ça », « De quoi vais-je avoir l’air? », « Qu’est-ce que ça donne à mon âge d’entreprendre ceci ou cela? » ou encore: « Je suis trop vieux pour apprendre », rapporte Marc Vachon. On gagne plutôt à se demander si ça répond à un besoin et si c’est important pour nous.»
5 Qu’est-ce que je veux en retirer?
Clarifier nos intentions nous aidera à mieux nous préparer. «On se lance ensuite avec un sentiment d’expansion et non de contraction», explique Mme Tardif.