Les recherches du Dr Rudd sont concentrées sur un traitement que l’on nomme immunothérapie. C’est un procédé qui vise à renforcir le système immunitaire pour l’aider à trouver le cancer et à l’attaquer. On peut ainsi, dans certains cas, interrompre ou ralentir la croissance du cancer, empêcher le cancer de se propager à d’autres parties du corps, aider le système immunitaire à être plus efficace pour détruire les cellules cancéreuses ou administrer des toxines, comme la radiothérapie ou la chimiothérapie, directement aux cellules cancéreuses.
«Les traitements d’immunothérapie, actuellement, sont sans discrimination, explique le Dr Rudd. C’est-à-dire qu’il peuvent se joindre à toutes les cellules. La radiothérapie fait aussi ça, elle tue les cellules sans discrimination.» On peut donc déduire que, avec les connaissances que nous possédons actuellement, il est impossible de signifier à l’organisme qu’il est en train de s’attaquer à une cellule saine.
La nouvelle découverte du Dr Rudd, qui travaille au Centre de Recherche de l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont, est complexe et simple à la fois. Il faut d’abord s’intéresser aux cellules T, le principal champ d’intérêt du chercheur.
Les lymphocytes T, ou cellules T, sont une catégorie de leucocytes qui jouent un grand rôle dans la réponse immunitaire secondaire. Ces cellules sont responsables de se joindre aux cellules infectées par un virus ou reconnues comme étrangères à l’organisme pour les détruire. C’est en étudiant les cellules T que Dr. Rudd compte faire progresser la science: «Nous nous intéressons à ces cellules T dans le système immunitaire, précise-t-il. Plus particulièrement, mon laboratoire définit les moments clés qui contrôlent la croissance des cellules et leur capacité à réagir sur les lymphocytes T.» Ainsi, la cellule T passe assez de temps auprès de la tumeur pour la détruire, mais grâce à l’ingéniosité du chercheur montréalais, elle ne reste pas accrochée à celle-ci une fois que les cellules néfastes n’y sont plus.
Les objectifs du Dr Rudd, qui a récemment publié les résultats spectaculaires de ses recherches dans Nature Communications, seraient de faire en sorte que l’immunothérapie soit plus efficace sur les cancers pour lesquels elle fonctionne déjà et qu’elle le devienne en ce qui a trait aux cancers résistants.
«Nous voulons améliorer l’éradication des cancers comme le cancer des ovaires, qui résiste à l’immunothérapie à 100%. Les réponses positives sont toutefois très élevées, mais nous tenons à stimuler le système immunitaire encore plus pour qu’il puisse devenir plus efficace sur le mélanome et le cancer du sein, qui réagissent déjà bien.»
Les traitements du Dr Rudd, qui sont présentement testés sur des souris, devraient pouvoir passer en essais cliniques d’ici cinq ans.
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