Riche d’une faune et d’une flore exceptionnelles, cette ensorceleuse exerce ses pouvoirs sur quiconque est prêt à se laisser charmer. Mais pour goûter pleinement la magnificence de ses levers et couchers de soleil, le silence de ses nuits étoilées, les couleurs vives de ses fleurs des champs ou les nuances de son blanc hivernal, dans la mouvance des heures qui s’étirent loin des centres commerciaux, des casinos et des bouchons de circulation, rien ne vaut un long séjour dans l’île.
Regarder, admirer, se laisser griser par le chant de la mésange et de l’hirondelle, parcourir cette terre de tout bord tout côté, ses plages sauvages, ses chemins longeant ou surplombant le fleuve, sa forêt protégée… Le temps vous appartient, avec ses infinies possibilités. Pour moi, qui en suis tombée profondément amoureuse en 1996, ce lieu en est un d’inspiration et de méditation. J’ai souvent rendu hommage à sa beauté et à la solidarité des insulaires héritée de leurs vaillants ancêtres. Au fil des décennies, l’île aura envoûté le regretté peintre Jean Paul Riopelle au point qu’il y a acquis, en 1995, l’historique manoir MacPherson-Le-Moine, occupé aujourd’hui par sa compagne Huguette Vachon.
De nombreux autres également, séduits par cette île unique, et pour certains après avoir épousé quelqu’un de l’endroit, s’y sont installés à demeure. Notamment Christian Vinet, directeur général de la Fromagerie, la très colorée Louise Dion-Roy, mairesse de l’île de 1990 à 2003, qui a remué ciel et terre pour accroître le rayonnement de son lieu d’adoption, l’actuel maire, Frédéric Poulin, qui s’y est amené avec une cinquantaine de vaches suisses brunes, Gilles Tardif et Nicole Ferland, propriétaires de l’auberge-restaurant Les Maisons du Grand Héron, Marcel Pelletier et Roxanne Lajeunesse qui ont mis en place le lieu de ressourcement L’Étale animé par cette dernière, et l’artiste peintre Odette Lapointe qui y a installé son atelier-boutique La Mésangerie.
L’île ensorceleuse, avec ses quelque 250 espèces d’oiseaux, ses plantes aux vertus bienfaisantes et ses aurores boréales, aura provoqué chez chacun d’entre eux le fatal et décisif coup de foudre. Pour Roxanne, par exemple, qui venait y chasser avec son père en 1970, «l’île, c’est une passion qui se continue, une drogue, une folie. On ne peut plus s’en passer!»
Le traversier d’abord
Comme le disait Riopelle, le principal atout de l’île, c’est qu’elle est difficilement accessible, ce qui lui confère paix et tranquillité! À moins de s’y rendre par la voie des airs, il faut en effet du temps et de la patience avant de toucher ses rivages, car la Belle se laisse conquérir au gré des marées. Le Grue-des-Isles, qui effectue gratuitement la traversée à partir de Montmagny, a une capacité de 24 automobiles. Il est donc recommandé de placer son véhicule dans la file au moins une heure avant le départ. Mais pas de panique. L’accueillante gare maritime, l’aire de repos et ses tables à pique-nique, la jasette avec des visiteurs ou des gens de l’île en transit, les odeurs d’algues et de grand large permettent de transformer l’attente en moment de désir.
Accoudé au bastingage, vous la regardez s’avancer vers vous à mesure que le traversier progresse. Une trentaine de minutes de pur bonheur! Voici que se dessinent le vert de ses abords, côté sud, avec ses cabanes à sucre parfois visibles dans une trouée, quelques maisons, quelques toits et, bien sûr, son quai où les amarreurs de l’île, l’oeil aux aguets et le pied ferme, attendent le bateau. En saison estivale et sous condition d’être assuré d’une dizaine de passagers, l’ineffable conteur Gilles Roy vous accueillera pour vous offrir un tour guidé de son île à bord du chouette train-balade.
Si vous préférez effectuer ce tour par vos propres moyens, et que la faim vous tenaille, vous pouvez vous arrêter au Café Quatre Vents, tenu par Gaston Robin et la Gruoise Marie-France Vézina dont vous apprécierez notamment le goûteux spaghetti et les généreux desserts, ou à l’auberge Les Maisons du Grand Héron pour savourer la mousse d’esturgeon fumé, la caille ou autres délicieux produits du terroir, avant de quitter le chemin du Rivage afin d’emprunter celui du Quai qui conduit au coeur de la municipalité de Saint-Antoine-de-l’Isle-aux-Grues.
Le traversier d’abord
Comme le disait Riopelle, le principal atout de l’île, c’est qu’elle est difficilement accessible, ce qui lui confère paix et tranquillité! À moins de s’y rendre par la voie des airs, il faut en effet du temps et de la patience avant de toucher ses rivages, car la Belle se laisse conquérir au gré des marées. Le Grue-des-Isles, qui effectue gratuitement la traversée à partir de Montmagny, a une capacité de 24 automobiles. Il est donc recommandé de placer son véhicule dans la file au moins une heure avant le départ. Mais pas de panique. L’accueillante gare maritime, l’aire de repos et ses tables à pique-nique, la jasette avec des visiteurs ou des gens de l’île en transit, les odeurs d’algues et de grand large permettent de transformer l’attente en moment de désir.
Accoudé au bastingage, vous la regardez s’avancer vers vous à mesure que le traversier progresse. Une trentaine de minutes de pur bonheur! Voici que se dessinent le vert de ses abords, côté sud, avec ses cabanes à sucre parfois visibles dans une trouée, quelques maisons, quelques toits et, bien sûr, son quai où les amarreurs de l’île, l’oeil aux aguets et le pied ferme, attendent le bateau. En saison estivale et sous condition d’être assuré d’une dizaine de passagers, l’ineffable conteur Gilles Roy vous accueillera pour vous offrir un tour guidé de son île à bord du chouette train-balade.
Si vous préférez effectuer ce tour par vos propres moyens, et que la faim vous tenaille, vous pouvez vous arrêter au Café Quatre Vents, tenu par Gaston Robin et la Gruoise Marie-France Vézina dont vous apprécierez notamment le goûteux spaghetti et les généreux desserts, ou à l’auberge Les Maisons du Grand Héron pour savourer la mousse d’esturgeon fumé, la caille ou autres délicieux produits du terroir, avant de quitter le chemin du Rivage afin d’emprunter celui du Quai qui conduit au coeur de la municipalité de Saint-Antoine-de-l’Isle-aux-Grues.
D’est en ouest
Vous êtes déjà sous l’emprise de l’île alors que, en auto, à vélo ou à pied, vous franchissez le kilomètre et demi qui vous mène du sud au nord. Le ciel à perte de vue, sa lumière, les champs de maïs et, bientôt, le toit rouge de l’église d’architecture romane vous happent dans un halo à la fois de vastitude et de quiétude. Voici le chemin du Roi, l’archipel dans toute sa splendeur, les Laurentides. C’est ici que bat l’âme de l’île, à travers les gestes du quotidien de ses 50 familles – l’une d’elles compte 17 enfants, dont 12 sont d’âge scolaire.
La population de 145 habitants fait plus que doubler avec l’arrivée des estivants. Longue de huit kilomètres, parsemée de coquettes maisons aux toits mansardés, riche de sa fromagerie, ses fermes, son musée, sa salle d’exposition où trônent les costumes de sa célèbre Mi-Carême, l’ensorceleuse déploie ses attraits d’est en ouest. Ainsi, en vous dirigeant vers l’est, vous aboutissez au Manoir dont les champs de tournesols enflamment le regard. Au retour, vous bifurquerez peut-être vers la droite pour vous engager sur le très solitaire chemin des Battures menant à l’île aux Oies. Silence garanti et panoramas incomparables.
À l’ouest, le chemin de la Haute-Ville vous réserve une vue époustouflante sur l’archipel, tandis qu’à son extrémité vous convient la pointe aux Pins et ses sentiers pédestres sous le couvert d’arbres parfois plus que centenaires. Depuis 2007, grâce notamment à Conservation de la nature Canada et à la Fondation Riopelle-Vachon, 48 hectares de forêt mature sont assurés d’une protection à perpétuité et d’une mise en valeur de leur écosystème. Enfin, toujours à l’ouest, vous attend au bout du chemin de la Basse-Ville le mythique Bateau Ivre. Exploité aujourd’hui par une relève à la mi-quarantaine ambitieuse, les Gruois Joël Bernier, Johanne et Daniel Vézina, cet ancien remorqueur, construit en 1944, fait office de salle à manger pour l’Auberge des Dunes qui le jouxte. Une fois l’apéritif dégusté devant un paysage hallucinant, où vous avez eu l’impression de naviguer en haute mer, vous pourrez vous rassasier d’une cuisine familiale.
L’heure du départ et bonnes adresses
Après ce dernier tour de piste, vous voilà nourri de bien des façons. L’heure du départ approche. Vous devez maintenant vous hâter! Il faut vite aller remettre votre véhicule en ligne. Si vous trouvez le processus agaçant, pensez aux insulaires qui, depuis des siècles, ont à organiser leur vie en fonction des marées. Gens de patience et d’endurance, ils composent régulièrement avec les aléas de dame Nature, les humeurs du fleuve et la gestion serrée de leur temps, de leur horaire, du calendrier, des événements au jour le jour et des urgences. Ce qui n’empêche pas plusieurs jeunes adultes de revenir à l’île après l’avoir quittée pour achever leurs études. Et comme leurs aînés l’ont fait, Édith, Patrice, Sarah et Martin y ont ramené les élus de leur coeur, Éric, Annie, Joël et Lucie. Tous ensorcelés!
Le Musée de l’Île aux Grues
Passionnée depuis son enfance par les objets anciens, Gina Vézina a mis cette passion au service de sa communauté. Grâce à la collaboration de la municipalité et des gens de l’île, qui ont fouillé dans leurs greniers, elle a créé un lieu de mémoire dans une vieille grange. Ouvert en 1999 et baptisé alors fort justement «Le Grenier de l’Isle», ce lieu vient d’obtenir le statut de musée. Avec ses canots à glace et son histoire des anciennes goélettes, la reconstitution de la laiterie, le coin du quotidien au temps des aïeux, ses maquettes du manoir seigneurial et des maisons de l’île au Canot, son espace Riopelle, ses tableaux d’artistes locaux, ce touchant musée vous invite à plonger au coeur du passé des insulaires. Cette année: coup de chapeau au dévouement des premières infirmières de l’île.
Pour vous y rendre:
Par le traversier, généralement à partir d’avril jusqu’à la mi-décembre.
Société des traversiers du Québec
Sur les ailes d’Air Montmagny en tout temps; c’est le moyen de transport des Gruois durant l’hiver… et des écoliers de façon quotidienne!
Pour y séjourner:
- 2 auberges, le chalet rustique de L’Étale, 2 gîtes (Chez Lucie et Le Nichoir). Au total, 23 chambres, 2 tipis, et 2 yourtes pour camping de luxe permettent d’offrir l’hospitalité à une cinquantaine de visiteurs. Mieux vaut réserver.
- Camping municipal.
- Possibilité de location de chalets et de maisons.
- 3 pourvoiries durant les saisons de chasse aux canards et aux oies sauvages.
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