J’ai appris à vivre avec le diabète

J’ai appris à vivre avec le diabète

Par Marie-Josée Roy

Crédit photo: Chantale Lecours

Réjeanne Maltais, 73 ans, nous parle de son quotidien avec une maladie qu’elle a appris à bien gérer: le diabète de type 2.

Réjeanne Maltais approchait de la retraite quand elle a reçu un diagnostic de diabète. «C’était il y a 16 ans. J’avais du mal à faire mes journées au bureau, car j’étais toujours fatiguée. J’éprouvais aussi des troubles avec mon humeur. En passant des examens, j’ai découvert que je souffrais d’un diabète de type 2.» Cette ex-conseillère financière avait déjà modifié son alimentation en raison d’une stéatose hépatique (aussi appelée maladie du foie gras), mais le choc s’est tout de même avéré brutal.

«Je croyais que le diabète était héréditaire. Comme personne n’en souffre dans ma famille, je me suis demandé pourquoi ça tombait sur moi. En fait, ma stéatose hépatique a endommagé mon pancréas.» Comme cet organe est responsable de la production d’insuline, une hormone permettant au sucre d’entrer dans les cellules du corps, Mme Maltais a développé un diabète de type 2. «Au début de ma maladie, je me sentais comme dans une prison: je devais prendre de la médication et surveiller encore davantage ce que je mangeais. Comme bien des gens, j’aime les croustilles et le chocolat. Il a fallu que j’apprenne rapidement à vivre avec la maladie.»

UN QUOTIDIEN TRANSFORMÉ

Il va sans dire qu’un diagnostic de diabète nécessite l’adoption de nouvelles habitudes, comme l’a constaté Réjeanne Maltais. «Je mange davantage de fruits et de légumes et j’ai réduit mes portions de viande pour qu’elles équivalent à la paume de la main. Je buvais beaucoup de café à l’époque où je travaillais. Depuis que j’ai pris ma retraite, en 2011, je me contente d’une seule tasse par jour. Je ne consomme ni alcool ni boisson gazeuse et je bois énormément d’eau. Je fais aussi une longue marche chaque jour et je suis active à la maison.»

Cette bonne vivante s’offre une gâterie à l’occasion, mais la modération est de mise en matière de gourmandises. «Je vieillis et j’aimerais me payer la traite plus souvent, mais je dois faire attention. Si je mange des pommes de terre pour souper, c’est certain que la portion sera modérée et qu’il n’y en aura pas au menu le lendemain! Si je triche, je dois faire un sacrifice ailleurs pour atteindre l’équilibre. C’est ma stratégie.»

MÉDICATION: OBJECTIF STABILITÉ

Tout n’est pas noir ou blanc en matière de médication pour le diabète de type 2. Il existe de nombreux médicaments et des ajustements s’avèrent parfois nécessaires pour bien contrôler la glycémie afin qu’elle soit stable. L’idée, c’est d’éviter les grandes fluctuations du taux de sucre. Réjeanne Maltais est bien placée pour en parler. «Dernièrement, j’ai eu des problèmes pendant la nuit: mon taux de glucose chutait drastiquement et je me réveillais en sueur, avec des palpitations et l’impression d’être perdue. Ce n’est pas évident de se lever en pleine nuit pour mesurer sa glycémie. Une pharmacienne m’a recommandé un capteur que je porte en tout temps et qui est connecté à mon téléphone. Je reçois une alarme dès que mon taux de glucose chute, alors ça me permet d’intervenir à temps.» Elle a d’ailleurs vu sa qualité de vie bonifiée par l’arrivée de ce nouvel appareil. «Mon médecin a pu ajuster ma médication pour que ma glycémie soit plus stable pendant la nuit. Aussi, comme je vois mon taux de glucose en temps réel, je sais quand je peux m’autoriser une gâterie. J’ai d’ailleurs réalisé que je passais de meilleures nuits quand je mangeais tôt en soirée.»

CONTRE MAUVAISE FORTUNE, BON CŒUR

Au fil des ans, Mme Maltais a appris à mieux composer avec la maladie. Si elle n’espère pas renverser le diagnostic, elle garde le cap sur les habitudes de vie plus saines qu’elle a adoptées.

«La vie est courte et je n’ai pas de temps à perdre à déprimer. Je pourrais m’asseoir et m’apitoyer sur mon sort, mais je ne profiterais pas de ma vie. Au lieu de m’en faire, je me rappelle que je suis debout, que je suis capable de me lever le matin. Ce n’est pas le cas pour tout le monde.»

Quels conseils donnerait-elle à une personne qui vient de recevoir un diagnostic de diabète de type 2? «Je lui dirais de prendre de bonnes décisions en lien avec son hygiène de vie et de s’informer sur les plus récentes avancées scientifiques afin d’obtenir la plus belle qualité de vie possible.»

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