La pandémie a accéléré l’accès aux soins de santé virtuels. Mais peut-on faire confiance à cette nouvelle méthode de soins à distance?
«Comme médecin, on se demande si ce qu’on gagne en accessibilité, on peut aussi le perdre en contact humain, alors que c’est une partie importante de la relation patient-médecin. Il faut donc doser, ce n’est pas une panacée et ça ne remplace pas complètement le fait d’aller à ses rendez-vous en personne», rappelle d’emblée le Dr Alexandre Poppe, neurologue au CHUM. Toutefois, les soins de santé à distance ont de nombreux avantages, qu’on se doit de considérer. «En traitement de l’AVC, je suis souvent en contact avec des gens qui ont des handicaps physiques, pour qui c’est plus difficile de se rendre. Ça peut prendre la moitié de la journée simplement s’organiser pour venir à un rendez-vous d’une vingtaine de minutes.» Alors qu’il ne suffit que de quelques secondes pour prendre le téléphone ou ouvrir notre ordinateur.
Si la télémédecine nous effraie, on se rappelle qu’on n’a pas besoin d’être un as de la technologie pour y avoir accès. Selon le Dr Poppe, la plupart des contacts virtuels au Québec se font par téléphone. Nul besoin de maîtriser la visioconférence pour discuter avec notre médecin. «Un des gros avantage de la télémédecine, c’est aussi de permettre aux proches d’être présents lors des rendez-vous», ajoute le neurologue. Pratique, quand on a peur d’oublier des choses!
Et comment fait notre médecin pour savoir que quelque chose cloche au téléphone? «Il y a souvent quelque chose dans la façon dont ils parlent, un changement dans le débit, dans le langage. On reste à l’affut et si on sent que ça ne va pas, on propose un rendez-vous en personne».
Dans l’absolu, les soins de santé à distance sont appelés à rester. «Comme le télétravail, on parle d’un monde hybride. On aurait un recours beaucoup plus facile à la consultation virtuelle, souligne Dr Poppe. Mais ça ne va jamais remplacer les consultations en personne. Les gens en sont très heureux de ce modèle en général.»
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