Enfin, la retraite! Une étape qui implique la révision de nos placements, pour tenir compte de notre nouvelle réalité. Comment procéder?
Derek Foster a pris sa retraite à l’âge de… 34 ans. Oui, vous avez bien lu. Si son indépendance financière demeure le fruit d’un travail acharné et d’une consommation sensée, c’est le succès obtenu sur les marchés boursiers qui l’a catapulté au rang de millionnaire. La Bourse engendre les meilleurs rendements sur de très longues périodes de temps. En cette ère de rendements faméliques (les taux d’intérêt sont au plancher malgré un soubresaut récent), l’exposition aux Bourses mondiales pourrait s’avérer l’antidote souhaité au marasme qui secoue parfois le portefeuille…
Vous êtes familier avec les rouages de la Bourse, possédez un compte autogéré auprès d’un courtier à escompte ou de plein exercice au Canada, et l’idée de découvrir en ces pages de nouveaux titres boursiers à ajouter à votre liste de surveillance vous plaît? Lorsque vient le moment de faire fructifier vos deniers, un principe de base demeure: celui de détenir en tout temps un portefeuille adapté à votre profil d’investisseur. «Si le travail préalable relatif à la construction du portefeuille a été bien effectué au fil du temps, il n’est pas nécessaire de tout chambouler dès l’arrivée à la retraite», rassure Ian Gascon, président de Placements Idema.
Par contre, à la retraite, le niveau de risque d’un portefeuille doit être moins élevé qu’en période d’accumulation. Cet article est donc là pour faire le plein d’idées d’investissement, mais aussi pour vous assurer que votre tolérance au risque du marché et votre horizon de placement restent en adéquation avec votre désir de poursuivre dans la voie du stock picking! «N’oubliez pas, cependant, qu’un portefeuille trop modéré est un risque en soi», nuance François Têtu, vice-président, gestionnaire de portefeuille chez RBC Gestion de patrimoine.
La diversité, c’est la clé!
Oui à la sélection de titres individuels, mais sans négliger l’éventail de produits disponibles sur le marché. Ian Gascon rappelle que les fonds négociés en Bourse (FNB) demeurent un excellent tremplin pour investir à faible coût. «L’important demeure de détenir un portefeuille bien diversifié, de s’exposer à différentes classes d’actifs et à plusieurs régions géographiques. L’allocation d’actif étant un élément-clé de tout portefeuille, une sélection judicieuse de FNB est essentielle.»
Mais attention, diversifier ne veut pas dire multiplier… «Quatre ou cinq titres de FNB bien choisis suffisent généralement pour construire un portefeuille d’actions, estime Ian Gascon. La portion obligataire peut contenir autant, sinon plus, de FNB selon la diversification souhaitée.» N’oublions pas qu’un seul de ces produits peut reproduire un indice boursier ou contenir des centaines de titres! Il est donc important de ne pas sélectionner des FNB offrant des expositions similaires, sans quoi la diversification recherchée ne sera qu’illusoire. «Pour l’investisseur qui préfère s’adonner à la sélection de titres individuels, l’idéal demeure d’en détenir un minimum de 20, provenant de 7 ou 8 secteurs bien distincts», ajoute Francis Sabourin, directeur, gestion de patrimoine et gestionnaire de portefeuille au sein de Richardson GMP Limitée.
C’est bien beau de bénéficier d’une répartition d’actifs optimale (vous pourriez détenir une répartition composée de 45 % en revenu fixe et de 55 % en actions), mais encore faut-il pouvoir accéder aux liquidités nécessaires pour assumer votre coût de vie. Il est effectivement préférable d’avoir en main les sommes requises au moment voulu, dans un compte bancaire à haut rendement par exemple, pour éviter l’urgence de vendre des titres boursiers en pleine zizanie des marchés.
Des idées d’investissement
François Têtu remarque que le titre de la banque CIBC (CM-T) est moins chèrement évalué que celui des autres banques canadiennes. «Il offre le meilleur dividende du groupe, à 4,52 %.» L’analyste Scott Chan, de Canaccord Genuity, vient d’ailleurs de relever l’évaluation des banques canadiennes de 11,7 à 12,2 fois les bénéfices prévus dans 12 mois et hausse ainsi ses cours cibles d’un an de 4 % à 6 %. Son argumentation en six points suppose que l’année 2017 se terminera en force et que la prochaine année sera meilleure que prévu grâce au bon volume des prêts et à l’amélioration des marges.
Et que penser des fiducies de placement immobilier (FPI) – Real Estate Investment Trust, ou REIT, de l’anglais –, qui n’obtiennent guère la faveur des investisseurs depuis un certain temps en raison de la hausse prévue des taux d’intérêt? Le moment est-il venu de leur accorder une petite place en portefeuille? Francis Sabourin déniche effectivement quelques perles dans le secteur. «Plusieurs de ces sociétés furent malmenées en Bourse en raison de la montée en puissance d’Amazon (AMZN-Q) et certaines s’en trouvent maintenant fortement décotées.»
Un exemple? La société Plaza Retail REIT (PLZ.UN-T), qui possède une participation dans 295 centres commerciaux situés dans plusieurs provinces au Canada et qui gère 23 autres projets en développement, est réputée pour la qualité de ses actifs et l’expérience de ses dirigeants. Ces derniers détiennent d’ailleurs une participation financière dans l’entreprise. «L’investisseur patient obtient un rendement de distribution de 6,22 % dans l’attente d’un redressement du cours.»
Vous souhaitez plutôt jeter votre dévolu sur un panier de titres en sol canadien? Le FNB iShares Canadian Select Dividend Index (XDV-T) propose une exposition diversifiée aux 30 sociétés canadiennes produisant le rendement le plus élevé dans l’indice Dow Jones Canada Total Market Index. «Ce FNB permet donc à l’investisseur de prendre une bouchée de sociétés telles que BCE (BCE-T), TransCanada (TRP-T) et Manuvie (MFC-T)», observe François Têtu. Attention, toutefois, si vous êtes déjà fortement exposé aux grandes banques canadiennes: le secteur financier y est grandement représenté (59 %). Le dividende, versé mensuellement, offre un rendement annuel de 3,9 %, et le ratio de frais de gestion se situe à 0,55 %.
Finalement, si on recherche une diversification supplémentaire pour son portefeuille, tout en demeurant investi en argent canadien, le Fonds de dividende international Purpose (PID-T) offre une diversification au moyen d’actions internationales (le Japon, l’Europe et la Grande-Bretagne représentent plus de 60 % de la répartition géographique) et utilise des filtres pour créer un portefeuille de grande qualité. «Ce panier de titres se compose notamment de sociétés bénéficiant d’une forte santé financière telles que Total SA (TOT-N), Nestle SA (NSRGY-N), Nissan Motor Co (NSANY-N), AstraZeneca PLC (AZN-N) et Sanofi (SNY-N)», complète François Têtu. Le dividende, versé mensuellement, offre un rendement annuel de 3,89 %, et le ratio de frais de gestion se situe à 0,55 %.
«Ne sous-estimez pas l’importance de détenir des titres outre-mer, Europe, Asie, l’Inde et les marchés émergents, conclut Francis Sabourin. Ils s’échangent à un ratio cours sur le bénéfice moindre que les titres nord-américains.»
En devise américaine
Des opportunités d’investissement demeurent aussi aux États-Unis. Le phénomène du vieillissement de la population est susceptible de profiter aux grands joueurs de l’industrie des soins de la santé. «Plusieurs titres de qualité sont à considérer dans ce créneau: Bristol-Myers Squibb Company (BMY-N), Eli Lilly and Company (LLY-N) et Pfizer Inc. (PFE-N), notamment», poursuit Francis Sabourin. Évidemment, un achat aux États-Unis implique la conversion de dollars canadiens en argent américain. Un coût additionnel est donc à prévoir. «Un snowbird pourrait avoir intérêt à détenir un FNB libellé en dollar américain», explique François Têtu. Une suggestion? Le FNB PowerShares Dividend Achievers Portfolio (PFM-Q) cherche à répliquer le rendement obtenu de l’indice NASDAQ US Broad Dividend Achievers. Ce panier se compose de sociétés qui ont augmenté le versement aux actionnaires depuis un minimum de dix ans consécutifs, telles que Microsoft (MSFT-Q), Procter and Gamble (PG-N), Johnson and Johnson (JNJ-N) et Wal-Mart (WMT-N). Le ratio des frais de gestion se situe à 0,55 % et le dividende procure un rendement d’environ 2,10 %. «Avec un choix comme celui-ci, on ne sort pas des sentiers battus et on évite toute spéculation: il s’agit de sociétés établies.»
Pour décaisser vos placements à la retraite
1 Déterminez un taux de décaissement optimal pour votre portefeuille. «Si vous décaissez 5 % annuellement de votre portefeuille d’actions lorsque les marchés boursiers sont en phase baissière, votre capital risque de s’épuiser rapidement», explique François Têtu. L’idéal demeure toujours de faire un calcul de projection de vos revenus de retraite.
2 Surveillez vos limites de contribution au CELI. «Les contributions excédentaires au Compte d’épargne libre d’impôt (CELI) entraînent une pénalité financière pour l’épargnant.» Un décaissement adéquat exige donc l’évitement de frais financiers inopportuns et un minimum d’organisation. «Le client qui possède six régimes dans autant d’institutions différentes risque d’avoir de la difficulté à suivre ses limites de cotisation.»
3 Investissez dans les fonds de catégorie. Vous pourriez utiliser une partie de vos épargnes non enregistrées pour acheter des fonds de catégorie, l’équivalent d’un fonds commun de placement, dont la structure permet le versement d’une distribution régulière non imposable, sous forme de retour de capital. «L’avantage principal? Recevoir des distributions régulières à court terme et reporter l’imposition dans le temps.»
4 Retardez l’encaissement des prestations des régimes de retraite gouvernementaux. En retardant les versements de la RRQ et de la PSV à 70 ans, vous bonifierez la première de 0,7 % par mois de report (+ 42 % au maximum) et la seconde, de 0,6 % par mois de report (+ 36 % au maximum). En plus d’avoir davantage d’argent dans vos poches, votre patience contribuera à gérer votre longévité potentielle.
5 Ménagez vos efforts. «Un robot-conseiller qui gère votre portefeuille de FNB pourrait s’occuper de faire les transactions requises pour subvenir aux décaissements souhaités, tout en s’assurant que le portefeuille résiduel demeure adapté à votre profil d’investisseur», conseille quant à lui Ian Gascon.
Le contenu de cet article me semble dater d’au moins 5 ans.
Je le vois en lisant cette phrase: ‘Son argumentation en six points suppose que l’année 2017 se terminera en force et que la prochaine année sera meilleure que prévu grâce au bon volume des prêts et à l’amélioration des marges.’.
Autre point, il n’y a aucune référence à la pandémie qui a des conséquences importantes sur l’inflation et les moments appropriés et le choix des domaines pour investir…
Avec ces points, j’ai un doute sur les conseils suggérés même si plusieurs sont encore à date.
Donc, le texte est à réviser ou lire avec des réserves.
Bonjour Monsieur Perreault, cet article date de février 2018, donc effectivement certaines données peuvent ne pas être à jour. Avec les milliers d’articles se trouvant sur notre site, il est impossible pour nous qu’ils soient tous à jour.
-L’équipe Bel Âge