Ah!, ces retardataires…

Ah!, ces retardataires…

Par Françoise Genest

Crédit photo: Superstock

«Des gens débordés, répond la psychologue Francine Boucher. Les retardataires sont souvent incapables de dire non et surchargent leurs horaires. Résultat: des retards partout. Certains sont des personnes agressives qui manifestent ainsi leur colère, d’autres sont incapables de répondre aux exigences, d’autres encore sont des lunatiques sympathiques. Tous ces portraits sont valables, mais ne sont pas universels, car il y a presque autant de motifs de retard qu’il y a de retardataires!»

C’est souvent la culpabilité qui motive le retardataire. Coincé entre les exigences du boulot et les demandes de son entourage, le retardataire, qui se sent coupable, ne se résout pas à dire qu’il ne pourra être là à temps. C’est donc avec une conviction profonde, mais un irréalisme crasse, que ce dernier vous promet d’être là à 17 h (heure de son dernier rendez-vous…) et finit par arriver à 19 h 30 puisqu’il a dû s’arrêter en route pour une course dont il avait oublié de vous parler.

Un autre type de retardataire? Le lent chronique qui termine toujours un quart d’heure après tout le monde. Incapable de suivre la cadence, il arrive difficilement à respecter les horaires et les échéances. Dans les meilleurs scénarios, les lents se connaissent et prévoient quelques minutes de plus à l’agenda lorsqu’ils en sont les maîtres, mais lorsque l’horaire leur échappe, alors le retard devient fatal.

Et que dire du retardataire de type «dernière minute», dont la devise est sans conteste «Pourquoi faire aujourd’hui ce qu’on peut faire demain?»! Il faut dire à la décharge des retardataires chroniques que l’adrénaline générée par le stress de dernière minute sert de stimulant pour bon nombre d’entre nous. La pression de la dernière minute devient une sorte de drogue, de stimulant nécessaire à la productivité. Hélas!, cela ne se fait pas sans prendre du retard ailleurs.

Être retardataire, ça se soigne?

Si la plupart des retardataires vivent plutôt bien avec leurs retards, certains se confondent en excuses perpétuelles. Ils n’arrivent plus à supporter le stress et les ennuis que génèrent leurs retards systématiques. Ils deviennent irritables, ont toujours l’impression de courir après leur souffle et se sentent perpétuellement en conflit.

Pour ces retardataires repentants, la tâche n’est pas simple. Car pour corriger une telle manie, c’est toute sa gestion du temps et ses priorités qu’il faut revoir. Le plus difficile: apprendre à dire non et en accepter les conséquences. Plus facile à dire qu’à faire, mais tout de même possible. Un atelier de gestion du temps ou de gestion du stress pourrait être utile pour les retardataires, toutes catégories confondues.

Vivre avec un retardataire

Il faut bien le reconnaître, les stratégies pour déjouer un retardataire ou s’en protéger sont plutôt limitées… En fait, impossible de changer les mauvaises habitudes des autres ! Au mieux, on peut changer sa propre attitude et décider de ne plus attendre. Car si le retardataire vous trouve toujours au rendez-vous, s’il ne passe jamais sous la table, s’il réussit toujours à s’en sortir, bref s’il n’a rien à perdre, il y a fort à parier qu’il ne changera rien à sa vilaine manie, mais beaucoup à parier que vous, vous perdrez patience!

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