Les déplacements sont parfois périlleux en ville durant la saison froide. La Ville de Montréal en fait-elle assez pour faciliter la vie des personnes à mobilité réduite? Des organismes se penchent sur la question.
Au printemps dernier, Ex aequo, organisme de défense et de promotion des droits des personnes ayant une déficience motrice, publiait les résultats de sa 3e enquête Escouade neige (réalisée en collaboration avec RUTA Montréal). Ce sondage, qui vise à évaluer la satisfaction des personnes aînées ou en situation de handicap vis-à-vis des pratiques de déneigement à Montréal, montre à quel point la situation est peu reluisante sur l’île.
«Les principaux obstacles à la mobilité relevés par nos participants concernent autant l’état des trottoirs et des intersections que des débarcadères pour le transport adapté, avec un taux d’insatisfaction qui varie de 70 % à 90 % pour chacun de ces aménagements urbains», résume Olivier Dupuis, agent de défense des droits à Ex aequo.
Leurs doléances? Des trottoirs enneigés ou recouverts d’une croûte de neige durcie, voire de glace par endroits. Des intersections mal déneigées, parfois glissantes et obstruées par des bancs de neige. Des débarcadères ou des stationnements réservés aux personnes handicapées mal déneigés, en particulier parce qu’ils ne sont pas nettoyés au même moment que les trottoirs. «Pourtant, ce serait facile de le faire en même temps, car la machinerie est déjà sur place», commente Olivier Dupuis.
Observations sur l’état du déneigement à Montréal
L’hiver dernier, soit de décembre 2019 à mars 2020, 43 personnes aînées ou à mobilité réduite ont répondu à l’appel d’Ex aequo et participé au sondage Escouade neige. Voici ce qu’il faut retenir de leurs observations:
– 7 répondants sur 10 jugent que le déneigement aux intersections n’est pas adéquat, et 44 % le qualifient de très insatisfaisant;
– 78,5 % des trottoirs observés étaient enneigés. Ils étaient couverts d’une couche de glace plus de 3 fois sur 10;
– 37,5 % des arrêts d’autobus observés ne sont pas déneigés ou ne permettent pas de déployer la rampe d’accès du véhicule;
selon l’expérience des répondants, la quasi-totalité (94,4 %) des débarcadères destinés à faciliter le transport des personnes à mobilité réduite n’est pas déneigée en même temps que les trottoirs;
– 43 % des observations font état d’un comportement dangereux de la part des conducteurs de véhicules de déneigement. Qui plus est, dans 71,4 % des cas, le conducteur ne s’est pas immobilisé à l’approche de passants.
Un constat s’impose donc: il faut redoubler de prudence durant les tempêtes de neige et les périodes de chargement de la neige. Pour signaler un problème, Olivier Dupuis conseille de faire entendre notre voix auprès des élus municipaux ou en communiquant avec le 311.
De l’aide pour les citoyens
Certains arrondissements offrent tout de même de l’aide aux personnes âgées ou à mobilité réduite, que ce soit pour déneiger leur escalier, leur galerie, leur perron ou leur entrée, voire les rampes d’accès. Résultat d’ententes avec divers organismes communautaires de la métropole, des programmes comme Brigade neige – des services gratuits – ne règlent certes pas le problème des trottoirs glacés, mais c’est quand même un début. Info: 311
Pour plus de détails sur le panel Escouade neige 2020-2021 ou pour y participer, on s’adresse au 514 288-3852 ou au exaequo.net.
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